La question qui leur trottait à tous dans la tête avait fini par éclater.
– Je vais m'en occuper en tant qu'aîné, mais restez donc autour du téléphone.
Mika regarda Mel d'un air déçu, puis il haussa les épaules et attendit. Mel ne composait pas le numéro de téléphone assez vite au goût de Mika.
– Allo ? Vous êtes chez les Ryotsuka. C'est pour quoi ?
Grâce à la fonction haut-parleur du téléphone, la voix de Terry résonna clairement dans le hall d'entrée où les Tsukoji attendaient, plus anxieux qu'ils ne le laissaient paraître.
– Terry ? C'est moi Mel. Nous aimerions savoir si tu veux sortir avec nous ?
A l'autre bout du fil, il y eut un bref silence. On entendait même plus le souffle de Terry, comme s'il l'avait retenu.
– Comment ça "nous" ? demanda finalement Terry.
– Nous tous. Toute la famille Tsukoji sans exclure un seul de ses membres.
– En même temps ? balbutia Terry.
– Tu serais notre petit ami respectif à chacun en même temps. Nous sommes tous d'accord sur la question.
Terry ne répondit rien et un petit silence s'installa.
– J'accepte ! s'écria Terry après quelques secondes d'éternité.
Inconsciemment les Tsukoji avaient retenu leur souffle en attendant la réponse de Terry, aussi dès les mots eurent été prononcés, ils se mirent à respirer plus librement.
– Alors, bienvenue dans la famille Terry ! dit Mel sans trop savoir ce qu'il disait.
– J'arrive ! s'écria Terry et il raccrocha.
Mel garda le combiné en main pendant une bonne minute avant de le reposer sur sa base.
– Il arrive… répéta Mel, à moitié rêveur.
– Il serait peut-être temps de décider qui va l'embrasser en premier, suggéra Amaki, moqueur.
– Premier arrivé, premier servi ! s'exclama Mika.
– Y a-t-il une règle qui dit qu'on doit l'attendre ici ? demanda soudainement Charlie.
– Tu ne bouges pas d'ici ! On l'attend ici ! cria Mel.
– Houlà, ne t'énerve pas, grand frère, répondit calmement Charlie.
Il ne fallut pas plus de vingt minutes pour que Terry arrive chez les Tsukoji. Quand on sonna, les Tsukoji se précipitèrent tous à la porte, chacun bien décidés à répondre le premier. Le gagnant des bousculades fut Hanami. La porte s'ouvrit sur un Terry échevelé, les yeux brillants et sans lunettes. La porte se referma et Terry fut encerclé par la famille. Et puis, Roland embrassa Terry avec passion, donnant l'exemple. Chacun à leur tour, ils gratifièrent Terry d'un baiser inoubliable. Ils s'installèrent ensuite dans le salon et parlèrent avec animation. Terry parlait plus que jamais et plus librement que jamais. Il faut dire que la situation était trop incroyable pour être vraie ! Toute la douleur, les incertitudes et la culpabilité éprouvées ces derniers jours étaient balayées, il ne restait plus que le plaisir d'avoir enfin trouvé sa place auprès de ces douze frères qu'il aimait plus tout et qu'ils l'aimaient malgré tout.
FIN DU PREMIER LIVRE
A suivre dans un second...