vendredi 31 octobre 2008

Partie 2 - Chap 1 - Episode 6

Terry ouvrit les yeux et reconnut Tsumi. Celui-ci se releva légèrement et Terry croisa ses yeux bleus comme un ciel d'été. Tsumi semblait inquiet.
– ça va Terry ? demanda-t-il.
Terry ne sut quoi répondre. Son corps lui faisait mal à cause de la chute et son cerveau semblait mal fonctionner. Il fallait qu'il se calme : hier, il avait reçu son premier baiser d'un ado de quinze ans, ce matin, un homme lui avait fait comprendre qu'il aimerait bien coucher avec lui et maintenant il se réveillait telle la belle au bois dormant, telle Blanche-neige sous le baiser du prince-infirmier.
– Terry ? Terry ? redemanda Tsumi qui commençait sérieusement à se faire du souci.
– Je...J'ai...enfin...est-ce que vous...je...avec...
Terry ne put se résoudre à poser franchement la question. Tout allait trop vite pour lui. Et s'il délirait ? Tsumi comprit tout de même et parut très gêné.
– Je suis désolé. C'est que j'étais très inquiet que tu ne reprennes pas connaissance...commença Tsumi, un geste non maîtrisé, acheva-t-il doucement.
Fallait-il comprendre que lui aussi l'aimait ou du moins était attiré par lui ? Terry voulut se relever, mais la tête lui tourna.
– Reste allongé un moment. Tu peux même dormir un peu, tu m'as l'air épuisé. Tu ne t'es rien ouvert, mais tu as reçu un choc assez violent. Tu as eu beaucoup de chance de ne pas te faire plus mal en tombant. Décidemment tu es un adepte des chutes !
Tsumi passa une main apaisante sur le front de Terry. Celui-ci hésita un peu et ferma les yeux. Tsumi donnait un sentiment de sécurité. Il ne le toucherait plus sans son autorisation, Terry en était certain.

Au final, Terry rata les cours de la matinée dont celui de Mel, et il ne revint que pour les cours de l'après-midi. Hanami le pressa de questions sur sa santé et Terry ne put que dire qu'il avait passé une nuit blanche et avait raté la dernière marche. Hanami ne le quitta plus de toute l'après-midi, ce qui n'arrangea pas les affaires de Terry qui se sentait troublé en sa présence. Quand la dernière heure de cours sonna, Terry soupira de soulagement avant de se rappeler qu'il allait être obligé de rentrer à pieds s'il ne voulait pas prendre le risque de croiser Matsuka. Hanami hésitait à le quitter.

– Tu es sûr que ça va vraiment aller ?

jeudi 30 octobre 2008

Partie 2 - Chap 1 - Episode 5

– Attends, Terry...Désolé, je suis allé trop loin. Désolé. J'avoue que je suis plus qu'attiré par toi, je t'aime.
Terry sursauta. La deuxième déclaration d'amour qu'il avait reçu dans sa courte vie suivait de bien près la première et émanait cette fois d'un homme et non plus d'un adolescent. Qu'est-ce qui le rendait si irrésistible tout d'un coup ?
– Mon cours va commencer. Je dois y aller, dit Terry en trébuchant sur les mots.
Il était bien trop conscient de cette main sur sa cheville.
– Je ne plaisante pas Terry. Pense à moi, lança Matsuka avant de lâcher la cheville de l'adolescent.
– Ah...Que ces chevilles sont fines et délicates, se murmura à lui-même Matsuka dans le car désormais déserté.
Terry était tellement fatigué et perturbé qu'en montant les escaliers en vitesse pour se rendre à son cours, il buta sur la dernière marche et se cassa lamentablement figure. Décidément, il ne tenait jamais debout! Il perdit connaissance : la chute et la fatigue conjuguées. Il sentit vaguement que quelqu'un le prenait dans ses bras et crut sentir la chaleur réconfortante du torse d'Hanami contre sa joue.
Quand il reprit enfin ses esprits, Terry se demanda s''il rêvait, quelqu'un explorait sa bouche de la langue, quelqu'un l'embrassait !

mercredi 29 octobre 2008

Partie 2 - Chap 1 - Episode 4

– Je te trouve extrêmement mignon. Je n'ai jamais été attiré par les garçons, mais inexplicablement, tu me plais. Je n'oserais pas te le dire si je n'avais pas cru remarquer chez toi une certaine attraction pour les hommes. Notamment quand Tsumi t'as massé le cou samedi.
Terry rougit violemment : ça s'était vu. Que tout cela était embarrassant. Matsuka niait être homo, mais ne niait pas son attirance pour lui, tout se compliquait. Soudain, Matsuka tendit la main vers le visage de l'adolescent. Il lui caressa la joue, puis sa main alla s'aventurer sous les vêtements, sous le pull.
– Qu, que, qu'est-ce que vous faîtes ? bégaya Terry sans chercher à repousser la main de Matsuka.
– Juste à confirmer que tu ne me trouves pas repoussant, et que je te trouve vraiment séduisant.
– Arrêtez... murmura Terry d'une voix suppliante.
La sensation était plaisante, mais il avait peur de l'au-delà de ses caresses. Et puis Matsuka n'avait pas dit qu'il l'aimait ou quoi que ce soit, il avait juste parlé d'attraction physique.
– Tutoie-moi. Tu pourrais me repousser si tu le voulais vraiment. En tout cas, je suis vraiment attiré par toi. Constate donc cela par toi même ! dit Matsuka en plaçant la main de Terry sur son entre-jambe.
C'était dur. Terry rougit de plus belle. Il s'arracha aux caresses de Matsuka et voulut s'enfuir du car. Matsuka se leva, voulut attraper Terry, glissa, s’étala de tout son long et parvint à saisir l'adolescent par la cheville.

mardi 28 octobre 2008

Partie 2 - Chap 1 - Episode 3

Quand les yeux gonflés de sommeil, Terry entra dans le car, Matsuka l'accueillit avec un grand sourire, puis remarquant l'air perturbé et fatigué de l'adolescent, il se rembrunit.
– Qu'est-ce qui ne va pas, Terry ? s'enquit Matsuka plein de sollicitude. C'est le dîner en famille qui t'a rendu malade à ce point ? poursuivit-il d'un ton léger.
– Oh non ! protesta Terry.
– Quoi alors ?
– J'ai très mal dormi. Une pensée qui me trottait dans la tête...Rien de grave. La soirée était vraiment très bien, j'espère que vous m'inviterez de nouveau.
Le visage de Matsuka s'éclaira.
– Tu as aimé et tu en reveux. Quelle perle rare! Dommage que tu ne sois pas une fille ! lança Matsuka sur le ton de la plaisanterie.
– Je le regrette moi aussi, marmonna Terry.
– Qu'est-ce que tu as dit ?
– Que je...Rien d'important.
– Si tu le dis, Terry...Tiens, ça rime.
Le car s'arrêta. Alissa Magn monta et bouscula Terry alors même que celui-ci ne gênait nullement le passage.
– Aïe ! laissa échapper Terry.
– Qu'est-ce que tu fabriques Alissa ? Regarde où tu marches ! s'énerva Matsuka.
Alissa en rougit de colère.
– Tu es comme Roland ! s'insurgea-t-elle.
Les passagers du bus tendirent l'oreille. Terry devint plus pâle que la mort.
– Je ne suis qu'attiré que par les gens gentils, y a pas de mal à cela. Reviens quand tu seras gentille, dit Matsuka d'une voix amusée qui déguisait mal sa colère.
Alissa Magn alla s'installer en pestant. Terry voulut également s'asseoir, mais avant cela il dut promettre à Matsuka de rester dans le car à l'arrêt du lycée, quand tout le monde serait parti. Matsuka tenait absolument à dire quelque chose en privé à Terry avant qu'il n'aille en cours. Terry resta donc une fois que les autres élèves furent sortis, y compris Hanami. Matsuka sortit alors de son siège de chauffeur et entraîna Terry au fond du car.
– Nous y serons plus à l'aise pour discuter.
Terry allait protester qu'il n'avait pas le temps, mais en regardant sa montre, il comprit que l'excuse ne tenait pas la route. Le premier cours ne commencerait pas avant dix bonnes minutes.
– De quoi ?
– De toi. Et de moi.
– Oh.
Terry se demanda si Matsuka allait l'embrasser avant de se morigéner : tous les frères Tsukoji n'étaient pas homosexuels et ils n'allaient sûrement pas tous tomber amoureux fou de lui.

lundi 27 octobre 2008

Partie 2 - Chap 1 - Episode 2

Mika se redressa et déclara à Terry qui n'en revenait pas d'avoir reçu son premier baiser :
– Je t'aime. Est-ce que tu veux sortir avec moi ?
Terry effleura ses lèvres du bout des doigts. Mika l'avait embrassé ! Mika l'avait embrassé ! Ces mots tourbillonnaient dans sa tête. C'était agréable, mais, mais...la déclaration de Mika, que faisait-il de la déclaration de Mika ? Mika semblait nerveux, gêné. Terry passa une nouvelle fois ses doigts sur ses lèvres : n'avait-il pas tout rêvé ?
– Arh. Je sais, c'est soudain. Et puis, nous sommes du même sexe. Mais je t'aime vraiment Terry. Dès que je t'ai vu, j'ai eu l'impression que mon coeur se trouvait comme prisonnier d'une cage de lierre et que ce lierre c'était toi. Réfléchis-y, d'accord, dit Mika précipitamment devant le silence prolongé de Terry.
Puis, Mika s'en alla quasiment en courant et Terry se mit à réfléchir. Il était obligé de reconnaître qu'il était attiré par Mika et qu'il avait apprécié le contact de ses lèvres contre les siennes, mais que faisait-il se son attirance pour tous les autres Tsukoji ? Et puis, est-ce qu'il était vraiment homo ? Autrefois les garçons ne lui faisaient ni chaud ni froid, mais les filles non plus à vrai dire. Il avait si peu de chance avec les filles...Il se souvint de la giffle qu'il avait reçu à quatorze ans quand il avait déclaré son amour - amour quelque peu surfait, il fallait le reconnaître - à une fille de treize. Celle-ci l'avait envoyé valsé en lui faisait comprendre qu'un vermisseau dans son genre devrait avoir honte de faire des propositions pareilles. Il n'avait plus jamais eu envie de retenter. Mika avait l'air vraiment sincère...
Terry passa le reste de son dimanche et toute la nuit à prendre une décision. Quand le réveil sonna à six heures et demie, il avait à peine dormi et n'avait abouti à rien. Le baiser continuait à le hanter.

vendredi 24 octobre 2008

Deuxième partie : Premières fois

Chapitre 1 : Le baiser et la caresse

Le dimanche matin, Mika revint une dernière fois pour finir le jardin. Les parents de Terry dormaient encore, mais Terry, lui, était debout pour accueillir Mika.
– Bonjour Mika !
– B'jour Terry. La forme, ce matin?
– Super. J'ai passé une merveilleuse soirée hier. Tu pourras remercier encore tes frères de ma part. Ils m'ont accueilli comme si je faisais partie de la famille.
Mika se gratta la tête, embarrassé.
– C'est parce que nous t'apprécions tous. Même Amaki.
– C'est génial ! Et dire que j'avais peur de me retrouver tout seul ici...
– Je suis là pour toi, tu sais, dit brusquement Mika.
– Et tes frères aussi. Enfin, j'espère, ajouta spontanément Terry.
– Bon, plantons ces fleurs histoire que j'en finisse avec l'aménagement de ce jardin ! grommela Mika visiblement pas très content bien que Terry ne comprenne pas pourquoi.
Chose dîte, chose faite. Il ne fallu pas longtemps à Mika pour finir. Pendant ce temps, Terry penché sur les rosiers arrachait quelques dernières mauvaises herbes.
– Terry ! appela Mika.
Terry se retourna brusquement et constata avec un certain effroi que Mika était vraiment très très près. A quelques centimètres à peine. Il était vraiment très grand et lui très petit songea Terry une fois de plus.
– Oui ?
Avant que Terry n'ait eu le temps de dire « ouf », il se retrouva plaqué contre le mur à côté du rosier. Mika se pencha alors bien bas et posa sa bouche sur celle de Terry sans chercher à forcer le barrage de ses lèvres closes.

jeudi 23 octobre 2008

Le repas fut très animé. La conversation changeait sans cesse. Terry se sentait tout petit à la place d'honneur, coincé entre Hanami et Mika. Les plats étaient tous plus délicieux les uns que les autres et quand Terry le dit, Charlie se rengorgea et déclara qu'il avait tout cuisiné lui-même. Pendant le repas, Tsumi se leva et vint masser le cou de Terry tout en lui disant de ne pas chercher à regarder Mika en face pour lui parler. Terry se retint de pousser un gémissement de bien-être au contact des douces mains de Tsumi.
Après le repas, ils jouèrent aux cartes par petit groupe. Les gagnants de chaque groupe faisaient ensuite une partie entre eux. Terry ne put pas vraiment profiter de tous, mais il aima énormément les voir tous ensemble se chamailler. Cependant, il compris sans peine que les repas de famille en fassent faire fuir plus d’une. C’était bruyant, impressionnant et on devait parfois se sentir de trop dans ce cercle familial. Les frères Tsukoji étaient extrêmement unis les uns aux autres. Au final, ce qui gêna Terry au cours cette merveilleuse soirée, ce fût de réaliser que tous les Tsukoji sans exception l’attiraient. Leurs sourires, leurs gestes, leurs mimiques bien à eux. C’était incompréhensible. Même le silencieux Kanato et l’arrogant Amaki lui plaisaient. Quelque chose ne tournait pas rond chez lui !

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

mercredi 22 octobre 2008

– Je n'en ai lu qu'un. Un pas trop osé m'a précisé William.
– Lequel ?
– Bouche contre bouche.
– Un de mes premiers. Je t'en passerai des mieux.
Terry ne sut quoi répondre. Un camarade lui avait passé un jour un roman porno volé à son frère, mais Terry n'avait guère aimé. Il n'y avait pas d'histoire et les scènes de sexe s'enchaînaient sans but, sans raison et sans amour. Mais celui de Ben avait réussi le pari d'être passionnant tout en étant excitant. Situé dans un univers futuriste, Bouche contre bouche racontait en effet l'histoire d'un homme qui tombe amoureux fou d'une femme avec qui il partage une nuit d'amour torride. Cependant, celle-ci disparaît sans laisser de trace, alors il noie son chagrin en couchant avec d'autres femmes jusqu'à ce qu'il s'éprenne d'une autre femme qui est physiquement très différente de la première, mais qui étrangemment lui ressemble et qui disparaît également lors de leur première nuit. En fait, l'homme finit par apprendre et comprendre que la femme qu'il aime se transforme après chaque rapport sexuel...
Ben et Terry furent appelés à table et la conversation gênante fut interrompue au soulagement de Terry.
– Tu peux venir me rendre visite quand tu veux. Même si je ne te parlerai pas beaucoup, cela me fera plaisir que tu viennes, car j'aime bien avoir de la compagnie quand j'écris. En plus, tu pourras être mon lecteur cobaye, glissa Ben à l'oreille de Terry avant qu'ils n'aient rejoint les autres.
Terry ne put répondre, mais décida en son for intérieur qu'il reviendrait voir Ben.

mardi 21 octobre 2008

– Bonsoir, balbutia Terry.
Ben, sans doute intrigué par cette voix inconnu, daigna enfin lever les yeux sur l'intrus. Dès qu'il vit Terry, il s'arrêta d'écrire. Puis, il entendit des bruits dans le couloir, juste devant sa porte.
– Bon, j'ai compris. Je viens manger, dit Ben d'une voix profonde qui plut à Terry.
Quand ils sortirent, le brouhaha se fit plus fort. Terry réussit tout de même à se faire entendre de Ben.
– J'adore vos livres.
– Si tu veux, je te dédicacerai celui de ton choix, William m'a prévenu que tu étais un de mes fervents lecteurs.
– Tout se sait ici, laissa échapper Terry, amusé par le téléphone arabe qui régnait chez les Tsukoji.
Comme s'ils s'étaient donnés le mot, les autres Tsukoji avaient avancé plus vite vers le salon afin de laisser Terry et Ben faire connaissance.
– As-tu aimé les romans pornographiques ?
La question posée de but en blanc embarrassa beaucoup Terry. Il n'allait tout de même pas lui dire ce qui s'était passé quand il en avait lu un !

lundi 20 octobre 2008

« Si tu as envie de le voir, vas-y. » dit Mika
« C'est ton auteur préféré, alors n'hésite pas. » ajouta William
« Il sait très bien ne pas s'interrompre même quand on vient le voir, alors cela ne le dérangera pas. » expliqua Charlie en donnant une claque dans le dos à Terry
« Il a abusé de toute façon. On avait dit qu'on dinait tous ensemble ce soir ! » s'exclama Roland
« Ah, que veux-tu, le génie de l'inspiration est sans pitié et nous autres, nous ne sommes que de pauvres mortels. » plaisanta Matsuka
Les répliques s'enchaînaient si vite que Terry ne savait où donner de la tête et surtout il ne savait toujours pas s'il devait ou pas aller voir Ben. Il lui sembla tout à coup que son coeur allait éclater. Ils étaient quasiment tous là, ensemble. Cette grande famille l'enveloppait dans sa chaleur. Finalement, ce fut le sentiment qu'il ne manquait plus que Ben dans cette pièce qui décida Terry à déranger son auteur préféré.
« Je vais y aller, si quelqu'un veut bien me guider... » déclara Terry
A part Amaki et Kanato, ils se portèrent tous volontaires, ce fut donc entouré par les Tsukoji que Terry grimpa le large escalier qui se trouvait dans l'entrée.
A la porte de la chambre de Ben, Terry hésita quelque peu, mais finit par frapper. Pas de réaction. Mel ouvrit la porte, Terry fut poussé dans la pièce, et la porte se referma. Terry se retrouva seul face à Ben qui ne leva pas les yeux de son bureau, malgré l'intrusion de l'adolescent dans sa chambre. Ben avait de magnifique cheveux blonds. Au milieu d'un sol jonchés de papiers, il écrivait. Terry resta indécis un instant, puis prit une longue inspiration avant de se lancer.

vendredi 17 octobre 2008

Ce fût Charlie qui vint chercher Terry pour l'emmener chez les Tsukoji. Terry put constater avec un certain effroi que Charlie provoquait chez lui les mêmes symptômes que les autres Tsukoji : son coeur battait trop vite et l'air lui manquait. La maison des Tsukoji n'étant pas loin, ils n'eurent guère le temps de discuter. Terry fut très impressionné par la maison. Elle était immense. Elle n'était pas haute, mais très large.
« Voilà notre petit chez nous. » annonça Charlie
« Wahou ! Quelle maison ! » s'exclama Terry
Ils entrèrent et Terry fut entouré par onze frères Tsukoji. Un brouhaha immense régna, chacun saluant Terry à sa manière. Mel siffla entre ses doigts et le silence revint.
« Nous te souhaitons la bienvenue. Ben aussi, bien qu'il ne soit pas là. Ceci dit, tu peux monter le voir et essayer de le convaincre de manger avec nous. Nous avons échoué pour notre part. » déclara Mel
« Je ne veux pas le déranger. » avança timidement Terry
Il était déçu que Ben ne soit pas avec ses frères, mais il ne le laissa pas paraître. Dire que même Amaki était là et ce, malgré son air renfrogné !

jeudi 16 octobre 2008

« Oui. » répondirent en choeur Yuriko et Charlie
« Vous le regrettez ? »
« En fait, je ne compte pas le rester longtemps. » déclara Charlie
« Moi non plus. » répliqua Yuriko
« Oh... »
Terry ne trouva rien de mieux à dire. Ils étaient âgés d'à peine plus d'un an ou deux que lui et semblaient, contrairement à lui avoir déjà eu pas mal d'expériences amoureuses.
« Zut ! Regarde l'heure ! » s'exclama Charlie
« Oups ! L'heure qu'on ramène Terry...» dit Yuriko d'un ton plein de regret
Sur le chemin du retour, Yuriko invita Terry à venir manger chez eux le samedi soir, ce que Terry accepta bien volontiers. Terry comptait en effet voir à ce repas le dernier frère Tsukoji, cet écrivain qu'il adorait.


Terry occupa sa matinée du samedi en lisant une bluette écrite par Ben. Puis il passa l'après-midi avec Mika qui était revenu pour s'occuper du jardin. Mika reconnut qu'il avait trop parlé de Terry à ses frères quand celui-ci le lui repprocha.
« Je n'aurais pas dû en faire autant. Mais maintenant, ce sont eux qui me parlent de toi. »
« Amaki doit beaucoup râler alors. » laissa échapper Terry
« Il râle toujours et pour tout. Plus personne ne l'écoute quand il râle. En tout cas, je peux te dire que c'est plutôt rare que onze sur douze d'entre nous apprécient ainsi une même personne. Enfin, de toute façon, les gens s'enfuient souvent avant qu'on est réussi à vraiment les connaître. »
« Cela doit être vraiment très compliqué d'être si nombreux sous le même toit. »
« Comme pour toute situation, cela a ses avantages et ses inconvénients. »
Mika parlait librement à Terry, comme s'il était un vieil ami, aussi l'adolescent se sentait à l'aise. Ils parlaient sans effort de tout et de rien. Le seul problème se situait au niveau du cou de Terry : à force de lever la tête pour regarder Mika, il s'était fait mal. Heureusement que Mika avait passé du temps accroupi pour s'occuper des plantations !

mercredi 15 octobre 2008

« Voyons voir...Mika s'est fait plaqué par une fille d'un an plus jeune que lui, il y a un mois environ. Hanami n'est jamais sorti avec personne à notre connaissance, il est trop passionné par la course à pieds. Yuriko s'était casé avec une de ses clientes qui avait le double de son âge, mais cette dernière a fuit après le premier dîner de famille. Il faut dire que Mel a beaucoup critiqué le fait qu'elle soit si âgée et Yuriko si jeune. » répondit Charlie
« En fait, elle ne pouvait et ne voulait pas s'engager auprès de moi. Cette dame a un fils de treize ans et est mariée à un homme de vingt ans son aîné. Je me suis fait rouler. Une fois encore. Elles s'imaginent toutes que je suis un genre d'oiseau exotique qu'il n'est pas nécessaire de mettre en cage. Au final j'ai tout du pigeon. » précisa Yuriko
« Pour ma part, depuis ma première petite amie à l'époque du lycée, aucune fille n'a fait battre mon coeur. Nous sommes restés ensemble pendant trois ans, le temps que je découvre qu'elle était attirée par William et qu'elle ne sortait avec moi que pour lui. Elle lui court toujours après. » expliqua Charlie
« Quant à Kanato, il est un peu trop taciturne pour les filles, si bien qu'il s'est fait jeter comme une vieille chaussette par les deux filles qui s'étaient emparées de son coeur. »
« William a été, lui, très découragé par sa dernière expérience amoureuse. La fille en question n'aimait pas lire... »
« Amaki couche avec pas mal de monde, mais cela ne dure qu'un soir voire deux. Il ne s'engage jamais. Les seules filles qu'il nous montre, sont celles qui jouent le pot de colle après une nuit torride. En général, son mauvais caractère suffit à les faire fuir. »
« Roland, eh bien, Roland n'aime que les garçons. Il reste assez discret sur ses relations, mais il m'a avoué qu'il prenait du bon temps avec un des élèves de Miss Hardina. Le hic étant que l'élève en question ne serait pas homo, mais juste curieux de savoir ce que cela fait de coucher avec les hommes... Le pauvre Roland risque encore de se retrouver seul. Enfin, je n'espère pas. »
Terry sentit le sang lui monter aux joues tandis qu'il repensait à Paolo prenant dans sa bouche le sexe en érection de Roland...
« L'homosexualité ne te gêne pas au moins ? » ajouta Charlie.
Terry se racla la gorge.

– Je ne m'étais jamais vraiment posé la question, mais, au fond, je crois qu'il n'y a pas de mal à aimer qui l'on veut, répondit Terry tout en se demandant ce qu'ils diraient s'il leur avouait qu'il se sentait devenir plus homo de minute en minute.
– Bonne répon-se, dit Yuriko de son accent chantonnant.
– Qu'en est-il des frères restants ? osa demander Terry.
– Matsuka est très strict. Il ne sort qu'avec les filles qu'il aime vraiment. Une de ses amoureuses avec qui il s'était fiancée supporta la famille pendant trois avant de mourir dans un accident d'avion. Encore une tragédie. Cela s'est passé il y a deux ans. Matsuka commence à s'en remettre, mais c'est encore dur parfois. Nous l'aimions tous beaucoup, mais elle ne venait pas très souvent, car elle était très prise par son travail.
– Ben ne sort quasiment jamais de la maison, mais il a pas mal d'aventures. Il suffit qu'il leur dise "ce que nous ferons ensemble, sera dans l'un de mes livres" pour qu'elles lui tombent dans les bras.
– Ne dis pas n'importe quoi, Yuriko ! Ben est juste extrêmement séduisant. Quand il veut bien sortir de sa caverne, les femmes se pâment devant son allure de géant nordique.
– Géant nordique ! s'étonna Terry.
– Oui, il tient de sa mère et de ses aïeuls norvégiens, expliqua Yuriko.
– Mais revenons aux amours de nos frères. Nos deux aînés sont du genre sérieux. Tsumi a tendance à ramener des filles blessées physiquement ou moralement. Il a ainsi aidé deux filles qui avaient été violées. Il les a emmené à la maison histoire de les réhabituer aux hommes, de leur rappeler qu'ils n'existaient pas que des brutes ici-bas, dit Charlie.
– Je me souviens que Tsumi a eu un mal fou à convaincre les parents de nous les confier. Les filles, elles, faisaient totalement confiance à Tsumi pour je ne sais quelle mystérieuse raison. Elles sont restées trois semaines. Au début, elles ne se sentaient bien qu'avec Tsumi et Roland qui pour l'occasion avait ramené un garçon à la maison et affiché ses préférences. Tsumi a aidé bien des filles. Si parfois, il est leur amant, cela ne dure jamais longtemps, intervint Yuriko.
– Et pour finir Mel. Mel n'a eu que très tard une vie amoureuse et cela n'a jamais bien marché. A cause de nous souvent. Il est très paternel avec nous et les filles qui l'ont vu à l'œuvre ne supportent pas l'idée de devoir jouer à la maman.
– Vous êtes donc tous célibataires en ce moment à l'exception de Roland ? demanda Terry afin d'être sûr qu'il avait bien entendu.

mardi 14 octobre 2008

« Alors voilà. A 37 ans, Yano Tsukoji a épousé une jolie suédoise d'une vingtaine d'années. Celle-ci est morte à vingt-sept lors de l'accouchement d'Amaki. Notre père était désespéré, car il devait faire face au deuil et s'occuper de six gamins âgés de zéro à cinq ans. Il engagea donc une jeune nourrice dont il tomba amoureux assez rapidement et qu'il mit enceinte bien vite. Au bout de six ans, il avait six enfants supplémentaires...et il dut embaucher une autre nounou. »
« Heureusement qu'il gagnait très bien sa vie. » interrompit Charlie
Terry ne dit rien. Il attendait la suite.
« Malheureusement, notre deuxième maman tomba très malade et décéda peu de temps après. Notre père souffrit beaucoup et nous délaissa de plus en plus. Il noya son chagrin dans le travail, puis mourrut de tristesse. »
« C'est Mel qui a pris peu à peu le rôle du père pour les plus jeunes. » intervint Charlie
« C'est triste. » murmura Terry
Son coeur se serrait en pensant à cet homme qui avait engendré tant d'enfants et qui avait perdu les deux femmes qu'il avait aimé en l'espace de quelques années.
« Tu sais, nous n'avons jamais été seuls. Nous sommes restés ensemble. A nous douze, nous formons la famille la plus unie qui soit. » expliqua Charlie tout en tapotant l'épaule de Terry
« Douze, ça doit poser pas mal de problèmes... » déclara Terry désireux de changer de sujet
« Des tonnes de problèmes. Notamment au niveau de notre vie amoureuse. » répondit Yuriko en riant
Terry se sentit brusquement jaloux des amours et conquêtes des frères Tsukoji. Il se mordilla la lèvre tout en maudissant tout bas sa stupidité. Les frères Tsukoji l'appréciait, mais ce n'étaient pas pour autant qu'ils l'aimaient. Et lui, qu'avait-ils à trouver tout à coup les hommes attirants ? ...Il avait peut-être une petite chance auprès de Roland. Non même pas ! Roland avait déjà quelqu'un dans sa vie : Paolo.
« Tu ne dis plus rien ? » demanda Charlie à Terry
Terry, perdu dans ses troublantes pensées, avait oublié de poursuivre la conversation.
« Si. Je...Je pensais juste aux nombreuses conquêtes que vous avez dû faire. »
« Pas si nombreuses que ça. Même si nous n'avons pas toujours vécu dans un petit coin comme celui-ci, cela fait bientôt sept ans qu'on y est. Je dirais que nos frères ont eu plus d'aventures que de conquêtes. » dit Yuriko
«Aucun de vous n'est marié ou en couple en ce moment?» demanda Terry, se jetant à l'eau

lundi 13 octobre 2008

« Est-ce que vous avez vérifié si c'était vraiment un garçon ce petit bout là ? » demanda Amaki après avoir regardé Terry de la tête aux pieds
« Amaki ! » s'exclamèrent en choeur Charlie et Yuriko
« Il est muet ou il parle ? » demanda Amaki d'un ton moqueur
Terry songea que si les frères Tsukoji étaient tous beaux et grands, ils n'étaient pas tous aimables et accueillants...
« Je parle. » balbutia Terry, intimidé
« Vous voulez que je vous dise ? Vous êtes tous une bande de p... » commença Amaki
« Puisque tu n'en es pas un et que tu es aussi aimable qu'un ours maléché, on rembarque Terry et on te laisse avec ta bouteille d'eau en guise d'interlocutrice. » déclara Charlie en prenant fermement Terry et Yuriko par les bras
Ils se retrouvèrent dans la salle de bar.
« Il n'est pas méchant, mais il a ses mauvais jours. » expliqua Yuriko
« Il a ses humeurs, ça tu peux le dire ! » ajouta Charlie
Amaki avait beau être rude et désagréable, il était également fascinant aux yeux de Terry. C'était une forte personnalité, mais, apparemment, il n'aimait pas Terry et cela laissait un goût amer dans la bouche de l'adolescent.
« Ne sois pas triste, Ter-ry » dit Yuriko
« Nous sommes là. » déclara Charlie en posant la main sur l'épaule de Terry
Terry se dégagea. Le parfum de Charlie lui faisait tourner la tête. Au propre comme au figuré.
« Tout va bien. Je suis content de l'avoir rencontré. Plus qu'un et j'aurais rencontré toute la famille...à l'exception de vos parents, bien sûr. »
« Ils sont morts. » répondit Charlie
« Oh, pardon. Je ne voulais pas... »
« Non, ne t'en fais pas. Si tu veux, on peut te raconter brièvement l'histoire de la famille. Veux-tu t'en charger Charlie ? » dit Yuriko
«Je te laisse raconter. Au besoin, j'interviendrai. »

vendredi 10 octobre 2008

Vêtu de cuir noir, les cheveux violets en brousaille, Amaki Tsukoji fit son entrée sur la scène. Bientôt, il fit courir ses mains sur sa guitare électrique et la musique de rock envahit la salle.
« Il fait un peu tous les genres, mais en ce moment, c'est sa période rock'n roll. » souffla Charlie tout contre l'oreille de Terry.
S'il n'avait pas fait cela, Terry n'aurait pas pu entendre son commentaire. La musique dura près de trois quart d'heure, puis le calme revint dans le bar.
« N'oubliez pas de revenir pour la soirée disco de samedi soir. » annonça la serveuse tandis qu'Amaki quittait la petite scène sous les applaudissements
« Viens, nous allons te présenter à Amaki en coulisses. » dit Yuriko en prenant Terry par la main pour le guider
Terry frisonna à ce contact inattendu.
En fait de coulisses, il s'agissait d'une pièce minuscule qui ressemblait presque à un débarras. Amaki s'y tenait assis, nonchalant et buvait de l'eau minérale.
« Hey, Amaki, regarde qui on t'amène. »
« Si la personne en question n'a pas mes mensurations idéales, tu peux l'envoyer se faire foutre en l'air ailleurs. » déclara froidement Amaki sans lever les yeux
« Idiot ! C'est Terry dont il s'agit ! Pas d'une fille. »
« Terry ! Terry ! Terry par ci, Terry par là, je n'entends plus que cela à la maison ! » râla Amaki
Terry eut envie de tourner les talons. Enfin, Amaki regarda l'adolescent tout en continuant à grommeler d'un ton mauvais « Terry, Terry...» Quand il l'eut enfin vu, il s'arrêta de grommeler et le déshabilla du regard.

jeudi 9 octobre 2008

Dès 19h30, Terry était prêt. Il avait mis sa belle chemise bleue, son plus beau pantalon et un chouette pull rayé. Quand on sonna à la porte, ce fut la mère de Terry qui ouvrit la porte à Yuriko, car Terry était resté en haut dans sa chambre et que sa mère, curieuse de voir avec qui il allait sortir, s'était précipitée pour ouvrir. Le père de Terry également curieux se dépêcha d'aller à la porte, si bien que Terry arriva bon dernier. Yuriko souriait aimablement aux parents de Terry.
« Terry, ta jeune amie est venue te chercher. »
Terry faillit rater la dernière marche d'escalier en entendant ses parents dire cela. Ils prenaient Yuriko pour une femme ! Il est vrai que celui-ci ressemblait un peu à une femme vu sa coiffure et sa tenue. Yuriko avait en effet les cheveux ramenés en un savant chignon et il portait une tunique longue qui recouvrait une bonne partie de son pantalon ultra-moulant. Comment ses parents pouvaient-ils donc croire qu'il ait réussi à plaire à une fille d'1m75, lui qui était presque un nain ? Sur quelle planète pensaient-ils être ? Pas la Terre en tout cas...
Yuriko ne les détrompa pas, ce qui étonna quelque peu Terry, mais l'adolescent ne corrigea pas non plus l'erreur de ses parents.
« Je vous emprunte votre fils pour la soirée. Je le ramènerai à minuit. »
« C'est plutôt vous Cendrillon. Haha, Cendrillon ramenant le prince. » s’esclaffa le père de Terry
Terry eût envie de rire jaune. S'il avait pu faire taire son père, oui, si seulement...Terry se sentit soulagé quand ils quittèrent ses parents.
« Hanami n'a pas pu venir, mais Charlie est là, ça ne te dérange pas ? »
« Non, bien sûr. »
Charlie attendait dans la voiture.
« Salut Terry ! Notre deuxième rencontre effective, mais notre première rencontre officielle. » dit Charlie en voyant l'adolescent
Terry s'installa aux côtés de Charlie.
« Enchanté Charlie. »
Charlie sourit. Un sourire angélique, de quoi fondre ! Terry déglutit. Charlie était habillé de façon conventionnelle, mais il était tout aussi séduisant que dans son costume de serveur. Yuriko avait un côté mystérieux tandis que Charlie avait un côté cool. Terry au milieu se sentait du genre invisible !
« Ce n'est pas très loin en voiture. » informa Yuriko
En effet, il ne fallut guère plus d'une vingtaine de minutes pour qu'ils arrivent à bon port. La petite salle était enfumée et l'air manqua soudainement à Terry. Très peu de temps après qu'ils se soient installés à une table et aient commandé une boisson, la serveuse annonça l'entrée en scène d'Amaki.
Terry allait voir l'avant-dernier des frères Tsukoji...

mercredi 8 octobre 2008

Sa respiration s'accélérait, son cœur battait un peu plus vite au contact et même à la simple vue des frères Tsukoji. Obsédé par cette idée, Terry ne parvint pas à écouter pendant les cours. Pendant le cours de Mel Tsukoji, Terry ne prit aucune note, il se contenta de regarder le professeur. Il s'interrogeait. Tout avait changé au cours de ces derniers jours. Il y avait d'abord eu cet effleurement de mains avec William, les compliments d'Hanami, de Matsuka et de Roland. Et puis, il y avait eu la chaleur d'Hanami quand il l'avait porté, la douceur des mains de Tsumi quand il l'avait soigné. Sans oublier la scène à la piscine et les mains de Yuriko dans ses cheveux. A présent, le simple fait de voir William, Matsuka, Hanami, Mel ou Tsumi bouleversait Terry. Peut-être que la scène de la piscine l'avait perturbé. Oui, ce n'était sans doute que ça...

mardi 7 octobre 2008

Cette nuit-là, pris d'insomnie, Terry lut un des romans «légèrement érotique» de Ben Tsukoji. William avait dit que c'était l'un des plus softs, mais c'était plus qu'excitant. Les scènes de sexe étaient brûlantes et elles ne manquaient pas. Terry finit par s'endormir, mais quand il se réveilla constata qu'il y avait eu un petit incident : son caleçon était mouillé, le drap et la couette étaient salis. Terry dut lancer discrètement une lessive et changer son lit. Avant de partir pour le lycée, il cacha soigneusement l'objet de son plaisir coupable sous le matelas tout en se demandant comment il oserait regarder dans les yeux l'auteur de ce livre sans que ses joues virent à l'écarlate.
Terry se sentit nerveux toute la journée, il attendait avec anxiété que l'heure du rendez-vous avec Yuriko arrive. A dire vrai, la journée fut curieuse. Alissa prit le car au même arrêt que Terry et l'empêcha d'approcher de Matsuka. Par ailleurs, l'amie d'Alissa amoureuse d'Hanami colla ce dernier toute la sainte journée, ce qui fit que Terry ne put lui parler. Et, enfin, pour couronner le tout, Terry se cassa une nouvelle fois la figure après un coup de coude mal placé d'un adolescent plus grand que lui. Par un « étrange hasard », ce fut la fille amoureuse de Tsumi qui se trouva là pour emmener Terry à l'infirmerie. L'adolescent saignait à la tempe, car il s'était cogné à un coin de table en chutant. Tsumi, comme la dernière fois, renvoya l'accompagnateur (qui était cette fois une accompagnatrice) malgré ses protestations.
« Décidemment tu n'as pas de chance. » déclara Tsumi
« C'est à cause de ma taille. »
La main de Tsumi effleura la tempe de Terry tandis qu'il tamponnait la plaie. Le coeur de Terry se mit à battre plus vite. L'adolescent eût soudain peur. Etait-il homosexuel ? Qu'avait-il sinon à trembler sous les mains d'hommes ?

lundi 6 octobre 2008

Le rinçage, les coups de ciseaux, le séchage et trop tôt, bien trop tôt, il entendit: « Voilà, c'est fini ! Tu peux te regarder. »
Le front de Terry était désormais dégagé et ses cheveux au lieu d'être bien plaqués sur son crâne formait à présent une petite forêt de mèches indisciplinées.
« ça te plait ? » demanda Yuriko
« Cela me change vraiment. C'est chouette. J'ai l'air plus cool et moins sérieux comme cela. »
« Rien à voir, mais William m'a dit que cela te tentait de venir voir jouer Amaki. Si tu veux, je peux passer te prendre à vingt heures demain soir. »
La demande de Yuriko ressemblait étrangement à un rendez-vous amoureux. Pour la première fois de sa vie, Terry se demanda pourquoi il n'était pas une fille. Sa petite taille aurait sans doute alors constitué un avantage auprès des hommes – du moins, pour certains. Peut-être alors aurait-il eu à ses pieds Matsuka et Yuriko.
« Cela me convient parfaitement. » s'entendit répondre Terry
Deux clients entrèrent et Terry dut laisser Yuriko gagner sa vie.

vendredi 3 octobre 2008

Ce jour-là encore, Terry vit à peine Hanami. Il préférait cela, car il ne tenait pas à s'imposer auprès de celui-ci. Terry passa pas mal de temps avec les amies d'Alissa. Cette dernière fut bien déçue après le rapport de Terry. Pourtant, celui-ci avait tenté de la ménager, mais en vain. Que Terry ressemble autant à la fille idéale pour Matsuka déplut fortement à Alissa. Terry se sentit obligé de rappeler à Alissa qu'il était un garçon et n'avait pas de poitrine.
Une fois les cours terminés, Terry faussa compagnie à Alissa et son groupe d'amies pour rentrer à pieds par un autre chemin. Il avait une intention bien précise en tête : il voulait se rendre « Chez Tsukoji » histoire de se faire couper les cheveux. Bien sûr, ça c'était la version officielle. Officieusement, ce qui l'intéressait, c'était d'en apprendre plus sur le personnage. Arrivé à la boutique, Terry dut patienter, car Yuriko était occupé avec une cliente. Cependant, cela ne gêna pas Terry. Observer Yuriko quand il coupait les cheveux valait bien le déplacement et l'attente. Yuriko avait tressé ses longs cheveux avec des fils dorés et l'effet était tout à fait saississant. Terry se sentait vaguemment comme le vilain petit canard face aux majestueux cygnes Tuskoji.
« Quel plaisir de te revoir Ter-ry ! Veux-tu une coupe ? »
« Je veux bien. Je vous laisse le choix. J'ai envie de changer un peu de tête. »
« Tu-toies moi. Tu ne t'en-quiers pas du prix ? »
« Comment ce n'est pas gratuit !? » s'exclama Terry sur le ton de la plaisanterie
« Gratuit, oui, mais seulement parce que c'est toi et que c'est la première fois que tu viens dans ma boutique.»
Terry en son for intérieur s'étonna de la générosité et de la gentillesse dont faisait preuve la grande majorité des frères Tsukoji à son égard.
« C'est vrai ? »
« Vrai de vrai. Assi-eds toi là ! »
Terry s'installa sur le siège. Yuriko commença par lui faire un shampoing. Terry crut se trouver au paradis en sentant les doigts de Yuriko lui masser le crâne. Il poussa un soupir de bien être, ce qui provoqua un petit rire étouffé chez Yuriko. Terry ferma les yeux et se laissa faire.

jeudi 2 octobre 2008

« Hein ? »
« Laisse tomber. »
Terry se dit qu'il avait mal entendu et essaya de réorienter la conversation afin d'obtenir des réponses pour Alissa.
« Tu aimes plus particulièrement quel genre de fille ? »
« Je les aime petites comme toi, brunes comme toi, à lunettes comme toi, avec une poitrine bien ronde...tu veux que je te dise, cela te manque. »
Terry rit pour cacher sa gêne. Décidément Matsuka aimait bien plaisanter !
« Je parie qu'Alissa t'a soudoyé pour me poser des questions.»
Oups, grillé !
« Je me suis porté volontaire après discussion. » rectifia Terry
« Je ne veux pas sortir avec quelqu'un que je n'aime pas.»
« Tu pourrais au moins lui donner une chance, non ? »
Terry se mordit la lèvre. Il parlait à Matsuka comme si c'était son égal alors que Matsuka était plus vieux que lui et avait sans aucun doute plus d'expérience que lui dans le domaine amoureux.
« Soit j'aime les gens, soit je ne les aime pas et elle ne fait pas partie de la première catégorie, malheureusement pour elle.»
Le car s'arrêta devant le lycée.
« A demain ! » lança Terry

mercredi 1 octobre 2008

Dès le jour suivant, Terry qui avait été chargé de soutirer des informations à Matsuka pour le compte d'Alissa, commença son interrogatoire auprès de ce dernier. Terry sentait bien que cette mission qu'on lui avait confié était ridicule, mais il souhaitait demeurer en bons termes avec Alissa.
« Bonjour Matsuka ! »
« Salut Terry ! Houlà, tu as de vilaines cernes ce matin ! Mal dormi ? »
« Pas assez surtout. »
Terry avait en effet de nouveau écourté sa nuit pour lire une nouvelle bluette de Carla Elmour.
« Oh...Et qu'est-ce que tu as fait ? » demanda Matsuka d'un air complice
« J'ai lu. »
« Des magazines avec de jolies femmes légèrement vêtues ? » suggéra Matsuka d'un ton coquin
« Je te laisse ce genre de lecture » rétorqua Terry, étonné de se sentir aussi à l'aise pour répliquer ainsi
Matsuka rit.
« Bien envoyé ! »
Alissa entra dans le car. Matsuka se renfrogna comme s'il se préparait à subir un nouvel assaut de charme, mais Alissa, comme convenu la veille, se contenta de les saluer avant d'aller s'asseoir. Matsuka parut un peu déçu de cette attitude.
« Tu es triste qu'elle n'essaie plus de te plaire à tout prix ? » demanda Terry, sautant sur l'occasion
« Non, non. C'est un soulagement. »
« Elle ne te plaît pas ? Elle est pourtant jolie et sympa. »
« Elle te plaît à toi ? »
Lui plaisait-elle ? Terry ne s'était même pas posé la question. Il n'avait jamais eu de chance avec les filles en premier lieu, alors, il n'avait forcément aucune chance avec une fille intéressée par un autre homme.
« Quand bien même elle me plairait, je ne l'attire pas, elle n'a d'yeux que pour toi. »
« Alors, elle te plaît ? »
Terry se demanda en quoi cela importait à Matsuka. Il n'allait pas lui piquer Alissa !
« Oui » répondit l'adolescent alors qu'il n'en savait rien
Matsuka se renfrogna.
« Pourquoi ? »
« Parce qu'elle est jolie et sympa. »
« Tu n'as pas l'air convaincu. »
« C'est que je ne la connais que depuis peu de temps. »
« Il vaut mieux te méfier d'elle. Cela fait un bon moment qu'elle me poursuit de ses assiduités et je peux te dire qu'elle est dangereuse. Plus aucune célibataire n'ose m'approcher depuis qu'Alissa me court après. »
« Je suis bien heureux qu'elle ait arrêté de me prendre pour une rivale alors. » déclara Terry avec un petit rire
« Elle a tort. » marmonna Matsuka