Le Gardien l’embrassa et redevint un arbre. Même pas besoin pour lui de s’essuyer. Il y avait peut-être du sperme qui séchait sur une de ses branches. Grégoire secoua la tête. Mieux valait ne pas y penser.
Les oiseaux envoyés par le Gardien revinrent et déposèrent le tissu mouillé entre ses mains. Grégoire les remercia, même s’il n’était pas sûr qu’ils le comprennent.
Une fois propre, il grimpa dans son perchoir, non sans une légère grimace.
Le sommeil le fuit.
Il n’avait pas dit au grand arbre qu’il l’aimait, mais sûrement ce n’était pas nécessaire. Le Gardien avait dû le comprendre.
Il ne lui avait pas promis non plus de rester à Versélia. Or, en s’unissant au Gardien, il avait eu le sentiment paradoxal d’être enfin lui-même, comme si la pièce qui lui avait toujours fait défaut s’était mise en place. En d’autres termes, il s’était trouvé, ce qui signifiait, à en croire le sage Corbin, qu’il pouvait désormais quitter Versélia.
Il ne savait pas s’il le voulait vraiment. Demeurer ici signifiait ne jamais revoir ses parents pour lesquels il aurait disparu sans jamais qu’ils sachent ce qui lui était arrivé et c’était mal et ingrat de sa part. Mais quitter le Gardien, c’était s’amputer d’une partie de lui-même.
Il veilla la plus grande partie de la nuit et au petit matin, le Gardien lui reprocha de ne pas l’avoir réveillé pour son tour de garde.
— Je n’arrivais pas à dormir.
— Pourquoi ?
— Avoir des gens qui en veulent à ma vie n’aide pas.
Grégoire ne pouvait se résoudre à lui révéler la vraie raison et en même temps, il avait besoin de se confier à quelqu’un.
— Est-ce à cause d’hier soir ?
En un sens, cela l’était, mais cela n’avait rien à voir avec la culpabilité d’avoir un arbre pour amoureux. La transformation du Gardien en homme lui permettait d’y échapper, du moins en bonne partie.
— Non. C’était merveilleux.
Parfait, même et Grégoire avait envie de recommencer, excepté qu’en plein jour, c’était délicat vu que sa cabane avait brûlé…
— Qu’est-ce qui te tourmente alors ? demanda encore le Gardien.
— Il s’est juste passé beaucoup de choses à cause de cette rumeur et cette maladie ces derniers jours.
— Un remède va être trouvé, le coupable aussi.
Le choix du verbe fit sursauter Grégoire. Il tenta de se rasséréner : peut-être se trompait-il, peut-être n’avait-il pas encore rempli la condition lui permettant de quitter la Versélia. Coucher avec quelqu’un ne pouvait permettre ce genre de chose. Excepté que cela avait été spécial. Entre le Gardien et lui, tout avait coulé de source au point que les mots étaient devenus inutiles.
Les oiseaux envoyés par le Gardien revinrent et déposèrent le tissu mouillé entre ses mains. Grégoire les remercia, même s’il n’était pas sûr qu’ils le comprennent.
Une fois propre, il grimpa dans son perchoir, non sans une légère grimace.
Le sommeil le fuit.
Il n’avait pas dit au grand arbre qu’il l’aimait, mais sûrement ce n’était pas nécessaire. Le Gardien avait dû le comprendre.
Il ne lui avait pas promis non plus de rester à Versélia. Or, en s’unissant au Gardien, il avait eu le sentiment paradoxal d’être enfin lui-même, comme si la pièce qui lui avait toujours fait défaut s’était mise en place. En d’autres termes, il s’était trouvé, ce qui signifiait, à en croire le sage Corbin, qu’il pouvait désormais quitter Versélia.
Il ne savait pas s’il le voulait vraiment. Demeurer ici signifiait ne jamais revoir ses parents pour lesquels il aurait disparu sans jamais qu’ils sachent ce qui lui était arrivé et c’était mal et ingrat de sa part. Mais quitter le Gardien, c’était s’amputer d’une partie de lui-même.
Il veilla la plus grande partie de la nuit et au petit matin, le Gardien lui reprocha de ne pas l’avoir réveillé pour son tour de garde.
— Je n’arrivais pas à dormir.
— Pourquoi ?
— Avoir des gens qui en veulent à ma vie n’aide pas.
Grégoire ne pouvait se résoudre à lui révéler la vraie raison et en même temps, il avait besoin de se confier à quelqu’un.
— Est-ce à cause d’hier soir ?
En un sens, cela l’était, mais cela n’avait rien à voir avec la culpabilité d’avoir un arbre pour amoureux. La transformation du Gardien en homme lui permettait d’y échapper, du moins en bonne partie.
— Non. C’était merveilleux.
Parfait, même et Grégoire avait envie de recommencer, excepté qu’en plein jour, c’était délicat vu que sa cabane avait brûlé…
— Qu’est-ce qui te tourmente alors ? demanda encore le Gardien.
— Il s’est juste passé beaucoup de choses à cause de cette rumeur et cette maladie ces derniers jours.
— Un remède va être trouvé, le coupable aussi.
Le choix du verbe fit sursauter Grégoire. Il tenta de se rasséréner : peut-être se trompait-il, peut-être n’avait-il pas encore rempli la condition lui permettant de quitter la Versélia. Coucher avec quelqu’un ne pouvait permettre ce genre de chose. Excepté que cela avait été spécial. Entre le Gardien et lui, tout avait coulé de source au point que les mots étaient devenus inutiles.
2 commentaires:
Merci pour l'épisode du jour, malgré leur union rien n'est tout à fait réglé quand à un futur retour de Grégoire dans son monde ^^'
J'espère seulement qu'il fera le bon choix :)
Hâte de lire la suite
Oui, Grégoire doit prendre une décision, mais... motus et bouche cousue ! ;)
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