Il poursuivit ses cours à la fac, faisant même sa lessive dans les lavabos des toilettes, séchant ensuite le linge au soufflant. Deux fois, il fut surpris, mais aucun des deux étudiants ne dirent rien.
Puis fin juillet fut là et l'université ferma ses portes, privant Dillon de ses toilettes et son eau gratuite. Il avait beau avoir fait attention, mangeant peu, il lui restait un peu moins de cent euros. Il n'osa toutefois pas retenter sa chance à l'appartement, Vivianne avait été très claire, la première fois comme la deuxième. Il ne voulait pas découvrir que son père était du même avis qu'elle.
Mi-août, après une nuit sous une pluie battante, il perdit tout espoir. Il était de plus en plus crasseux à présent. Trouver un job s'avérait impossible. Ses journées s'étalaient vides et solitaires, les gens évitant de l'approcher et même de le regarder.
Début septembre, le temps se dégrada d'un coup, l'automne commençant précocement. Dillon, amaigri, déprimé, avec guère plus de 3 euros en poche, obtint une place pour une nuit dans un centre d'hébergement d'urgence.
Il paya cher ce luxe d'un lit au chaud et au sec dans une pièce grise avec sept autres personnes. Au matin, il découvrit en effet que ses chaussures avaient été volées. C'étaient de vieilles baskets usées par les ans, mais quelqu'un les avait trouvées à son goût. L'une des personnes partageant le même espace que lui, un petit vieux à l'haleine avinée, l'informa aimablement que c'était fréquent de « perdre » ses affaires dans ce genre d'endroit et que se plaindre ne servait à rien. Il lui conseilla d'aller faire les poubelles dans les beaux quartiers.
Dillon repartit donc avec deux paires de chaussettes sur les pieds. Trois mois que le cauchemar durait.
Vivianne, Violetta et Virginia devaient être confortablement installées sur le canapé devant la télévision, son père sûrement en déplacement quelque part pour le travail, nullement troublé par son absence.
Dillon chassa ses pensées de sa tête. Cela ne l'aidait pas. D'accord, il n'avait plus de chaussures, mais la suggestion du vieux était bonne. Cela lui faisait au moins un objectif. Dillon marcha jusque dans les quartiers riches de la ville, sentant les petits graviers sur le trottoir malgré sa double épaisseur de chaussettes. Les autres passants regardaient partout ailleurs que dans sa direction quand ils le croisaient. Certains changeaient même carrément de trottoir. Cela avait été tour à tour drôle et douloureux, mais à présent Dillon s'y était presque habitué.
Puis fin juillet fut là et l'université ferma ses portes, privant Dillon de ses toilettes et son eau gratuite. Il avait beau avoir fait attention, mangeant peu, il lui restait un peu moins de cent euros. Il n'osa toutefois pas retenter sa chance à l'appartement, Vivianne avait été très claire, la première fois comme la deuxième. Il ne voulait pas découvrir que son père était du même avis qu'elle.
Mi-août, après une nuit sous une pluie battante, il perdit tout espoir. Il était de plus en plus crasseux à présent. Trouver un job s'avérait impossible. Ses journées s'étalaient vides et solitaires, les gens évitant de l'approcher et même de le regarder.
Début septembre, le temps se dégrada d'un coup, l'automne commençant précocement. Dillon, amaigri, déprimé, avec guère plus de 3 euros en poche, obtint une place pour une nuit dans un centre d'hébergement d'urgence.
Il paya cher ce luxe d'un lit au chaud et au sec dans une pièce grise avec sept autres personnes. Au matin, il découvrit en effet que ses chaussures avaient été volées. C'étaient de vieilles baskets usées par les ans, mais quelqu'un les avait trouvées à son goût. L'une des personnes partageant le même espace que lui, un petit vieux à l'haleine avinée, l'informa aimablement que c'était fréquent de « perdre » ses affaires dans ce genre d'endroit et que se plaindre ne servait à rien. Il lui conseilla d'aller faire les poubelles dans les beaux quartiers.
Dillon repartit donc avec deux paires de chaussettes sur les pieds. Trois mois que le cauchemar durait.
Vivianne, Violetta et Virginia devaient être confortablement installées sur le canapé devant la télévision, son père sûrement en déplacement quelque part pour le travail, nullement troublé par son absence.
Dillon chassa ses pensées de sa tête. Cela ne l'aidait pas. D'accord, il n'avait plus de chaussures, mais la suggestion du vieux était bonne. Cela lui faisait au moins un objectif. Dillon marcha jusque dans les quartiers riches de la ville, sentant les petits graviers sur le trottoir malgré sa double épaisseur de chaussettes. Les autres passants regardaient partout ailleurs que dans sa direction quand ils le croisaient. Certains changeaient même carrément de trottoir. Cela avait été tour à tour drôle et douloureux, mais à présent Dillon s'y était presque habitué.
Pendant trois jours, il rôda autour des belles maisons et des beaux immeubles, récoltant même involontairement sa première pièce d'aumône d'une dame assez âgée en manteau de fourrure.
Au milieu des ordures ménagères, il finit par tomber sur une paire de chaussures noires bordées de fourrures de pointure 41, soit deux de trop, car il avait de petits pieds pour un homme. Il les enfila avec bonheur. Le concierge qui lui avait déjà demandé la veille d'arrêter de fouiner dans les poubelles, l'interpella.
Dillon prit la fuite. Traversant en courant pour s'éloigner le plus vite possible, il perdit une chaussure au milieu de la route tandis que le feu passait au rouge. Essoufflé, il tomba en avant sur le trottoir.
Lentement, il se releva et se retourna pour voir les voitures vrombissant qui devaient réduire en loque l'une des chaussures dénichée aux prix de longues heures de recherche dans les sacs poubelles mal odorants. Il baissa les yeux sur ses mains. Tout ce qu'il avait gagné dans l'affaire, c'était des écorchures sur ses paumes. Il en aurait pleuré.
Le passage des voitures cessa. Il regarda à nouveau la route. Le feu était vert. Sur le passage piéton un homme en costume gris, une sacoche noire à la main, ramassait ce qui ressemblait fort à sa chaussure perdue.
Au milieu des ordures ménagères, il finit par tomber sur une paire de chaussures noires bordées de fourrures de pointure 41, soit deux de trop, car il avait de petits pieds pour un homme. Il les enfila avec bonheur. Le concierge qui lui avait déjà demandé la veille d'arrêter de fouiner dans les poubelles, l'interpella.
Dillon prit la fuite. Traversant en courant pour s'éloigner le plus vite possible, il perdit une chaussure au milieu de la route tandis que le feu passait au rouge. Essoufflé, il tomba en avant sur le trottoir.
Lentement, il se releva et se retourna pour voir les voitures vrombissant qui devaient réduire en loque l'une des chaussures dénichée aux prix de longues heures de recherche dans les sacs poubelles mal odorants. Il baissa les yeux sur ses mains. Tout ce qu'il avait gagné dans l'affaire, c'était des écorchures sur ses paumes. Il en aurait pleuré.
Le passage des voitures cessa. Il regarda à nouveau la route. Le feu était vert. Sur le passage piéton un homme en costume gris, une sacoche noire à la main, ramassait ce qui ressemblait fort à sa chaussure perdue.
4 commentaires:
Merci pour l'épisode j'aime beaucoup, il y a plus de noirceur dans ton écriture, tu arrives à retranscrire la dure réalité de la vie à travers Dillon
Bon week-end et hâte de lire le prochain épisode comme toujours XD
Contes modernes a et aura des aspects noirs, mais cela reste des contes, donc il y aura aussi du rose.
Bon week-end à toi aussi ! :)
Ce homme serait-il son prince charmant? J'ai hâte de le découvrir. Et comme Jeckyll, l'aspect noir et cruel de la vie décrit dans l'histoire me plait beaucoup :)
Tant mieux si l'aspect noir ne vous rebute pas. :)
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