Il le regarda s'approcher de lui, halluciné. L'homme brun, dans la trentaine, le nez aristocratique, arrivé devant Dillon, posa à terre la chaussure bordée de fourrure et déclara avec un éblouissant sourire :
— Je crois que c'est à toi. Coup de chance pour toi elle n'a pas souffert du passage des voitures. Elle a dû passer entre les roues.
— Merci, murmura Dillon, en tentant de remettre le pied dedans, sans se baisser, se refusant à quitter l'inconnu des yeux.
L'homme s'agenouilla et l'aida avant de se redresser.
— Elle est un peu grande, non ?
Dillon hocha la tête, incapable de prononcer un mot. C'était tellement incongru que cet homme élégant se soit donné la peine de récupérer sa chaussure, de la lui ramener et de mettre un genou sur le trottoir dans son élégant costume pour le lui enfiler.
— Pardonne-moi ma curiosité déplacée, mais pourquoi tu es à la rue ?
Dillon garda le silence. L'homme ne bougea pas, le fixant de ses yeux bleus brillants.
Dillon, n'ayant de toute façon rien à perdre, répondit finalement sans entrer dans les détails :
— Je suis gay.
— Une médiation extérieure pourrait donc peut-être arranger les choses.
— Mon père n'en a jamais rien eu à faire de moi et ma belle-mère ne veut plus me voir.
— Admettons que tu aies raison. Cela te dérangerait que je t'accompagne et que je leur parle ?
— Mais pourquoi feriez-vous cela ? demanda Dillon, ne pouvant s'empêcher de songer que l'homme en face de lui était fou.
Non seulement il avait ramassé sa chaussure, mais il ne s'était pas contenté de lui rendre, non, il avait touché sa cheville pour lui remettre le pied dedans et engagé la conversation avec lui.
— Quand j'étais adolescent et que j'ai annoncé à mes parents mes préférences sexuelles, cela a mal tourné et je suis parti en claquant la porte, assurant que je saurais m'en sortir seul. En fait de débrouillardise, je me suis assez vite réfugié chez mon oncle maternel auxquels mes parents avaient toujours reproché ses mœurs libres. Il est bi. Eh bien, mon oncle m'a ramené au bout de quelques jours et nous a obligé à discuter calmement, ce qui a permis de tout dénouer. Je lui en suis éternellement reconnaissant. Depuis quand tu es dehors ?
— J'ai été mis à la porte il y a soixante-huit jours. J'ai essayé une fois de rentrer, mais...
— Ça n'a pas marché, termina pour lui l'homme. Allons-y !
— Maintenant ?
— C'est la bonne heure, tu ne crois pas ? Le matin, tôt. Ils ne sont peut-être pas encore partis travailler.
— Mon père doit être en déplacement.
— Et ta belle-mère ?
— Elle a un job à temps partiel.
L'homme sortit de la poche de son costume un mobile et appela un taxi.
Dillon ne savait trop comment réagir. L'inconnu avait tout décidé tout seul et lui se faisait entraîner presque malgré lui. La rencontre avait un côté trop beau pour être vraie, pile au moment où il était au bout du rouleau, ses derniers sous en poche.
— Et si elle ne veut rien entendre ? avança-t-il.
L'homme haussa les épaules.
— Il ne faut pas partir perdant comme ça. C'est le meilleur moyen d'arriver nulle part.
Dillon se tut, n'osant plus rien dire. Même si cela n'aboutissait à rien, c'était agréable que quelqu'un se soucie de son sort, même pour quelques minutes...
— Au fait, je m'appelle Vic Sanders et toi ?
— Dillon Grisan.
— Enchanté.
__________________________________
PAUSE : Je suis malade... j'avais par ailleurs prévu de faire prochainement la pause.
Retour le 16 mars pour la suite des Contes modernes.
— Je crois que c'est à toi. Coup de chance pour toi elle n'a pas souffert du passage des voitures. Elle a dû passer entre les roues.
— Merci, murmura Dillon, en tentant de remettre le pied dedans, sans se baisser, se refusant à quitter l'inconnu des yeux.
L'homme s'agenouilla et l'aida avant de se redresser.
— Elle est un peu grande, non ?
Dillon hocha la tête, incapable de prononcer un mot. C'était tellement incongru que cet homme élégant se soit donné la peine de récupérer sa chaussure, de la lui ramener et de mettre un genou sur le trottoir dans son élégant costume pour le lui enfiler.
— Pardonne-moi ma curiosité déplacée, mais pourquoi tu es à la rue ?
Dillon garda le silence. L'homme ne bougea pas, le fixant de ses yeux bleus brillants.
Dillon, n'ayant de toute façon rien à perdre, répondit finalement sans entrer dans les détails :
— Je suis gay.
— Une médiation extérieure pourrait donc peut-être arranger les choses.
— Mon père n'en a jamais rien eu à faire de moi et ma belle-mère ne veut plus me voir.
— Admettons que tu aies raison. Cela te dérangerait que je t'accompagne et que je leur parle ?
— Mais pourquoi feriez-vous cela ? demanda Dillon, ne pouvant s'empêcher de songer que l'homme en face de lui était fou.
Non seulement il avait ramassé sa chaussure, mais il ne s'était pas contenté de lui rendre, non, il avait touché sa cheville pour lui remettre le pied dedans et engagé la conversation avec lui.
— Quand j'étais adolescent et que j'ai annoncé à mes parents mes préférences sexuelles, cela a mal tourné et je suis parti en claquant la porte, assurant que je saurais m'en sortir seul. En fait de débrouillardise, je me suis assez vite réfugié chez mon oncle maternel auxquels mes parents avaient toujours reproché ses mœurs libres. Il est bi. Eh bien, mon oncle m'a ramené au bout de quelques jours et nous a obligé à discuter calmement, ce qui a permis de tout dénouer. Je lui en suis éternellement reconnaissant. Depuis quand tu es dehors ?
— J'ai été mis à la porte il y a soixante-huit jours. J'ai essayé une fois de rentrer, mais...
— Ça n'a pas marché, termina pour lui l'homme. Allons-y !
— Maintenant ?
— C'est la bonne heure, tu ne crois pas ? Le matin, tôt. Ils ne sont peut-être pas encore partis travailler.
— Mon père doit être en déplacement.
— Et ta belle-mère ?
— Elle a un job à temps partiel.
L'homme sortit de la poche de son costume un mobile et appela un taxi.
Dillon ne savait trop comment réagir. L'inconnu avait tout décidé tout seul et lui se faisait entraîner presque malgré lui. La rencontre avait un côté trop beau pour être vraie, pile au moment où il était au bout du rouleau, ses derniers sous en poche.
— Et si elle ne veut rien entendre ? avança-t-il.
L'homme haussa les épaules.
— Il ne faut pas partir perdant comme ça. C'est le meilleur moyen d'arriver nulle part.
Dillon se tut, n'osant plus rien dire. Même si cela n'aboutissait à rien, c'était agréable que quelqu'un se soucie de son sort, même pour quelques minutes...
— Au fait, je m'appelle Vic Sanders et toi ?
— Dillon Grisan.
— Enchanté.
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PAUSE : Je suis malade... j'avais par ailleurs prévu de faire prochainement la pause.
Retour le 16 mars pour la suite des Contes modernes.
3 commentaires:
bonne pause,et bonne recup!en attente de la suite avec impatience!
Merci pour l'épisode j'ai adoré (comme toujours)voir ce "prince charmant" adresser la parole à Dillon et ce qu'il lui a proposé ^^
Navré d'apprendre que toi aussi tu n'est pas passée à travers les mailles de la maladie >_< j'espère que tu tiens le coup malgré tout
Repose toi bien et rdv le 16 pour la suite XD
Ooow moi qui espérait que ce soit le beau brun aux yeux bleus célèbre et jouant dans une série de vampires, c'est raté xp
Cassie.
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