mardi 24 mars 2015

Contes modernes - 17

Quand elles rentrèrent, discutant bruyamment de la soirée, Dillon se réveilla en sursaut et tendit les oreilles, désireux d'entendre parler de Vic. Cependant, elles s'extasiaient sur la finesse  des plats du buffet et la munificence des lieux, sans mentionner leur hôte.
Comme elles passaient dans le salon, juste derrière le canapé, Dillon se redressa. Il avait envie de les interroger au sujet de Vic.
— C'était bien ? demanda-t-il à la place, de peur de trahir l'intérêt exclusif qu'il portait à celui qui les avait invitées.
— Il sera temps de parler demain. Tu peux te rendormir, répondit Vivianne sèchement.
Violetta refit est un couplet sur la grandeur de la salle et le raffinement des mets qui provenaient d'un traiteur réputé. Virginia enchaîna sur la classe et l'élégance des invités et notamment sur le costume noir agrémenté d'un nœud papillon bleu roi de Vic Sanders.
— Il n'a pas arrêté de nous parler de toi. Il était déçu de ton absence, conclut-elle.
Vivianne la rabroua :
— Suffit ! Il était effectivement désappointé que tu n'aies pas eu l'amabilité de venir, Dillon. Je lui ai expliqué que tu étais malade.
— Il fête son anniversaire mi-octobre, et nous sommes tout les quatre les bienvenus, annonça Virginia, incapable de contenir son excitation.
— Je compte bien le faire tomber dans mes filets cette fois, intervint Violetta.
— L'occasion sera plus propice. Ce ne sera pas formel, comme ce soir, assura Vivianne.
— Je pourrai venir, alors ? ne put s'empêcher de lancer Dillon, sans trop y croire.
— Nous verrons, répondit Vivianne froidement. Allons, nous coucher maintenant.
 

Le lendemain Vic Sanders téléphona pour prendre des nouvelles de Dillon qui se retrouva à prendre la communication devant une Vivianne mécontente.
— J'ai appris que tu étais malade. Enfin, ça, c'est la version de ta belle-mère. Tes sœurs étaient plutôt d'avis que tu avais honte de venir en jeans et t-shirt.
Comme Vivianne était là, à écouter, Dillon ne pouvait rétablir la vérité.
— C'est compliqué, fut tout ce qu'il trouva à dire.
— Je compte sur toi pour ma soirée d'anniversaire, à moins que tu ne sois vraiment cloué au lit avec une fièvre de cheval. Aucun costard exigé !
— J'aimerai vraiment venir, assura Dillon.
— Formidable ! Et sinon, tout se passe bien avec ta famille ?
— Ça va...
— Bien. A très bientôt.
Il raccrocha. Dillon reposa lentement le combiné, heureux de l'avoir entendu. Même au téléphone, l'assurance de Vic se sentait.
Dillon était déterminé à la revoir encore une fois, cette fête d'anniversaire était une chance
inespérée qu'il ne voulait laisser passer. Vivianne était réticente, mais elle finit par se résoudre à ce que Dillon y aille pour sauvegarder les apparences. Elle réalisait qu'il aurait été curieux qu'il soit encore malade. Elle ne voulait toutefois ni qu'il porte ses habits usuels ni débourser un centime pour lui en acheter de nouveaux, alors elle lui intima de se débrouiller. Elle posa aussi comme condition qu'il ne reste au plus tard que jusqu'à minuit.
Dillon accepta et s'arrangea finalement du mieux qu'il put avec un vieux costume gris de son père dont il allongea les manches de veste et le pantalon à l'aide des chutes d'une jupe anthracite. Ce n'était pas les mêmes teintes, mais cela faisait comme des bordures et ne rendait pas trop mal.

4 commentaires:

Jeckyll a dit…

Oh oh Dillon qui s'apprête pour retrouver Vic j'ai hâte de voir la réaction de Vic lol

Merci pour l'épisode du jour, les "soeurs" de Dillon ne sont pas si méchantes après tout comparé à Vivianne XD

Vivement la suite :)

Illyshbl a dit…

Tu noteras même qu'une des 2 sœurs est plus sympathique que l'autre. :)

Anonyme a dit…

ha si je me souviens bien c'etait deja comme ca dans le conte original! donc pas de marraine bonne fée? sniff! enfin , nos 2 heros vont se retrouvé c'est deja ca. merci et a demain.

Illyshbl a dit…

Pas de marraine bonne fée, non... Au héros de se débrouiller... Enfin, pas tout à fait, c'est plutôt qu'il y a eu un amalgame entre la bonne fée et le prince. :)