lundi 23 mars 2015

Contes modernes - 16

Les invitations arrivèrent au courrier le surlendemain. Elles étaient nominatives. Vivianne s'extasia sur le papier luxueux. Violetta et Virginia s'enthousiasmèrent à l'idée de faire les magasins pour acheter de nouvelles robes. Dillon, lui, se réjouit silencieusement de cette occasion de revoir Vic. Vivianne cependant l'informa assez vite qu'il était hors de question qu'il vienne :
— Tu nous ferais honte avec tes nippes.
— Je pourrais arriver après vous, suggéra Dillon.
Tant pis s'il se payait l'affiche avec son jeans usé aux genoux, son sweat-shirt au col mangé et ses chaussures à bordures en fourrures trouvées dans les poubelles, pourvu qu'il puisse le voir encore une fois.
— Ça ne marcherait pas, contra Violetta. Notre hôte sait que tu es avec nous.
— Même si tu parvenais à avoir une tenue correcte, je ne tiens pas à ce que tu nous accompagnes, déclara Vivianne.
Cela avait le mérite d'être clair.
Pour la première fois depuis qu'il avait réintégré l'appartement grâce à Vic, Dillon osa discuter. Cela déplut à Vivianne.
— Tu ferais mieux de te concentrer sur ta recherche d'emploi au lieu de ne songer qu'à t'amuser. Ton père et moi, nous n'allons tout de même pas te loger et te nourrir à ne rien faire jusqu'à tes trente ans.
« Ne rien faire » était définitivement de trop et, à vingt-trois ans, Dillon avait encore de la marge. Cependant, le pire dans tout ça, c'est que lui aussi souhaitait ne plus dépendre d'eux et ne plus avoir à risquer de se retrouver sans toit parce qu'il avait le malheur de déplaire à Vivianne. Seulement, pour toutes les annonces qu'il trouvait, deux années d'expériences étaient demandées, or comment les avoir si nul ne lui donnait la chance de débuter ?
— Maman, tu exagères. Il aide pour le ménage et les lessives. Sans lui, c'était le souk, intervint Virginia.
— La saleté, il s'y connaît, oui, reconnut Vivianne d'un ton qui ne déguisait pas son mépris.
Le double sens de ses propos n'échappa pas au jeune homme. Elle le trouvait dégoûtant. Mortifié, Dillon n'insista plus.
Ne pouvant toutefois tout à fait renoncer, il se demanda comment obtenir des habits corrects. Il savait coudre, c'était d'ailleurs lui qui faisaient les ourlets des jupes, robes et pantalons de Vivianne, Violetta et Virginia, mais il n'était pas capable de se confectionner un costume... Il songea aussi à emprunter des habits dans l'armoire de son père, mais renonça. Ils n'avaient pas du tout le même gabarit. Son père n'était pas très grand et un peu fort, là où  le jeune homme était maigre et élancé.
Dillon finit donc par renoncer, tentant de se persuader que c'était pour le mieux, même s'il était triste.
    Ce fut dur malgré tout de regarder les trois femmes se pomponner et se préparer à partir à la soirée.
Après leur départ, Dillon replongea dans les offres d'emploi. Il n'avait toujours eu aucune réponse. Son profil ne semblait intéresser personne ou bien c'était ses lettres de motivations qui clochaient. Il finit par se coucher sur le canapé, le  cœur lourd et mit longtemps à s'endormir.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

pauvre Dillon et son pere j'ai une furieuse envie de le secouer facon orangina! ha ,mais il manque l'intervention de marraine la bonne fée!?....peut etre lui apportera t elle un costume haute couture,coiffeur a domicile...etc!en tout cas chaque episode m'"enchante". merciiii!

Jeckyll a dit…

Trop trop bien cet épisode merci ^^

Je suis triste pour Dillon qui ne participera pas à la fête et quelle cruauté de la part de Vivianne de dire toutes ces horreurs à Dillon >_< j'espère qu'un jour il la remettra à sa place lol

Vivement le prochain épisode comme toujours j'ai hâte d'en lire plus XD