jeudi 26 mars 2015

Contes modernes - 19

— J'espère qu'il ne t'a pas trop gêné. Il est très franc... Cela me fait vraiment plaisir de te revoir, dit Vic.
— Moi aussi, s'empressa d'enchérir Dillon.
— Tu crois que ta belle-mère et tes deux sœurs vont me tenir rigueur de leur avoir faussé compagnie ?
— Non. C'est moi qui serait tenu pour responsable.
— Ta belle-mère ne te mène pas la vie trop dure ?
— Pas plus qu'avant...
Vic l'emmenait loin du monde et des bruits de la fête.
— Elle semble effectivement n'en avoir que pour ses filles. A l'entendre Violetta et Virginia sont deux précieuses princesses.
— Où va-t-on ? osa demander Dillon alors qu'ils débouchaient dans un couloir quasi-désert.
— Te montrer la vue des étages supérieurs. Je suis certain que cela te plaira. C'est aussi l'occasion de discuter un moment au calme.
Le cœur de Dillon manqua un battement. Il espérait ne pas se tromper, mais il lui semblait que Vic s'intéressait à lui. Au moins un minimum en tout cas.
Vic appela l'ascenseur, puis l'invita à entrer dans la cabine. Cette dernière était spacieuse et il y avait à l'aise de la place pour dix personnes.
— Au fait, et ton père, il n'a pas fait de difficultés ?
— Eh bien, Vivianne lui a tout caché que j'étais gay, comme le fait qu'elle m'avait mis à la rue, répondit Dillon tandis que les portes se refermaient.
— Compliquée ta famille...
— J'espère bientôt la quitter. Enfin, dès que j'aurais réuni assez d'argent.
— Tu as trouvé un travail ?
— Non... Se vendre, c'est un métier.
Le bleu des yeux de Vic s'assombrit.
— Qu'est-ce que la prostitution vient faire là-dedans ?
Dillon déglutit. Il n'était pas habitué à parler avec les autres et c'était avec ce genre de formules maladroites qu'il avait planté son entretien.
— Je voulais dire que mettre en valeur ses compétences était une capacité indépendante de celles nécessaires pour l'emploi auquel on postule.
Leur arrivée au seizième et dernier étage coupa la conversation.
Vic la relança, tout en avançant dans le couloir brillamment éclairé au sol marbré.
— A propos d'argent, combien ta belle-mère t'avait-elle donné avant de te jeter dehors ? Comme tu ne m'avais pas prévenu, cela a mis à mal mon argumentation.
— Deux cent euros, souffla Dillon.
— Et elle a osé se vanter de sa générosité ! Plus le temps passe et plus je me dis que ce n'était pas forcément te rendre service que de négocier ton retour auprès de cette femme...
— Vous m'avez aidé.
— Tu peux me tutoyer, tu sais.
— D'accord...
Vic ouvrit une porte et la lui tint. Dillon franchit le seuil et se retrouva dans une jolie entrée comprenant un meuble bas et un imposant porte-manteau en bois. Dillon hésita à enlever ses chaussures, puis, comme Vic l'incitait à le suivre, il ne prit pas la peine de le faire.
Ils traversèrent une chambre à coucher blanche à la moquette rouge contenant un immense lit à la couette noire ornée de signes chinois colorés. Le regard de Dillon s'y attarda. Vic, lui, se dirigea droit vers la baie vitrée aux volets baissés. D'une simple pression sur un discret interrupteur sur le mur, il les ouvrit.

5 commentaires:

Jeckyll a dit…

Merci pour l'épisode ^^

Malgré le sujet de leur conversation, j'ai trouvé cet épisode romantique :)

Vivement le prochain XD

Illyshbl a dit…

Romantique... Hum, je me demande si tu diras la même chose de l'épisode suivant ou pas... :)

Anonyme a dit…

Noooon.me laisse pas supposer que Vic aussi va profiter de Dillon. Pas lui. Moi qui était contente que la vérité éclate enfin. Snif. Là j'ai peur. Avoue t adore nous tenir en haleine. Haha. Merci. A demain.

cielou a dit…

Contente que l'oncle ait une histoire.
Hâte de lire la suite et de les cours encore tous les deux

Cassie a dit…

Mouahahah Vic qui réalise que maintenant qu'il a jeté Dillon dans la gueule du loup en le réintroduisant chez lui ! J'espère donc qu'il va se rattraper correctement xp Surtout maintenant qu'ils sont seuls dans une chambre <3
Cassie.