En sortant de l'ascenseur, il eut la bonne surprise de trouver l'adolescent adossé à sa porte, pâle et confus. Il avait dû rentrer dans l'immeuble en même temps que quelqu'un. Al se pencha, souleva le coin de paillason pour récupérer sa clef.
– Al, tu es là ? murmura Beckett.
– Oui, tu es parti très vite et, cette fois, je n'ai pas réussi à te rattrapper.
– J'étais persuadé que tu me suivais, et je t'ai parlé, mais tu n'as pas répondu et, j'ai commencé à me dire qu'ils avaient raison et que j'étais peut-être devenu schizophrène... ou que j'avais des hallucinations visuelles et auditives... que tout était dans ma tête depuis le début.
Al le poussa gentiment à l'intérieur de l'appartement et claqua la porte sur eux.
– Je fais cet effet au gens, soupira-t-il. Mais c'est toi qui es dans le vrai en affirmant que j'existe, que je suis de chair et de sang, ajouta-t-il en attirant Beckett dans ses bras.
– Tu es frigorifié ! s'exclama l'adolescent, et il se mit à lui frotter le torse avec énergie, soudain oublieux de ses doutes quant à l'existence de son interlocuteur.
La sollicitude de Beckett était agréable, mais elle les entraînait vers une pente dangereuse...
– Je vais prendre une douche et m'habiller. Et, après, nous pourrons discuter.
– Pourquoi pas pendant ?
Al pouvait difficilement invoquer la pudeur pour refuser sa compagnie. Et à dire vrai, il n'en avait pas envie. Mais, en même temps, avoir un spectateur pour sa douche était un peu trop excitant.
– Pourquoi pas en effet, répondit Al, décidé à garder la tête froide, même si la partie basse de son anatomie n'était pas du même avis.
Beckett le suivit dans la chambre pendant qu'Al récupérait des vêtements, puis dans la salle de bains qu'il qualifia de glauque, chose que le jeune homme invisible ne put qu'approuver.
Al entra dans la douche tandis que Beckett s'asseyait sur le bord de la baignoire. Le jeune homme invisible ouvrit le robinet d'eau chaude, et la fit ruisseler sur son corps.
Beckett qui avait commencé à reparler du moment où Al lui avait lâché la main, s'interrompit en plein milieu de sa phrase.
– Les gouttes d'eau, elles révèlent les lignes de ton corps. C'est magique ! s'extasia-t-il.
Son enthousiasme et sa joie un brin enfantine illumina la pièce aux carreaux noirs, la faisant paraître soudain moins sinistre. Toute pensée sexuelle déserta Al. Pour complaire à son spectateur, il laissa couler l'eau plus longtemps que nécessaire. Seulement, cela eut pour effet de recouvrir de buée les parois transparentes de la douche, masquant la vue à Beckett qui vint coller son nez dessus pour continuer à voir. C'était si comique que le jeune homme invisible éclata de rire. Il dirigea le jet vers la paroi, faisant disparaître la buée et reculer l'adolescent.
Il mit ensuite fin à sa douche et s'essuya avec avec sa serviette, effaçant les goutelettes qui permettaient encore de deviner la forme de son corps. Pendant l'opération, Beckett était devenu grave et silencieux. Et, soudain, il détourna les yeux. Al devina qu'il avait enfin pris conscience de l'intimité de la scène et supposa que l'adolescent n'y était pas indifférent. Mais de toute façon, que Beckett éprouve ou non du désir, ne changeait rien à la situation. Il était trop tôt pour qu'ils aillent plus loin. D'ailleurs, il n'aurait peut-être pas dû se déclarer aussi vite ; cela avait été plus fort que lui, les mots avaient franchi ses lèvres presque tous seuls.
Al enfila ses habits, tous gris et noirs, et invita Beckett à aller dans le salon où il offrit à nouveau de s'asseoir sur l'unique fauteuil. Cette fois, l'adolescent refusa. Il préférait se mettre sur la moquette afin d'être au même niveau que Al et être en contact avec lui. Ils auraient pu s'installer sur le lit dans la chambre pour obtenir le même résultat, mais cela n'aurait pas été raisonnable et le jeune homme invisible ne le proposa pas. Se tenir collés, épaule contre épaule, était suffisamment troublant.
– Tu penses que tes amis t'en voudront de les avoir planté sans plus d'explications ?
– Je n'espère pas, mais je ne voyais pas comment les convaincre que je ne fabulais pas, si tu refusais de te manifester... Et puis, devant leur incrédulité, je me suis mis à douter de ma santé mentale.
– Ce que tu dois comprendre, c'est qu'à cause de ma maladie, je vis en quelque sorte retiré du monde. Cela ne m'a jamais apporté rien de bon, alors j'évite de me montrer aux autres...
Et pourtant, adresser la parole à Beckett avait été loin d'être une erreur. Avec sa naïveté, son visage sur lequel on lisait comme un livre ouvert, il lui avait offert cette chaleur humaine dont Al avait toujours rêvé.
– J'aimerai bien te présenter aux autres. Cela mettrait un point final à l'impression que j'ai de ne pas tourner rond, et surtout, je n'ai pas envie de me cacher. Mais je ne peux pas t'obliger à faire connaissance avec mes amis ou qui que ce soit. Enfin, le jour où tu seras prêt, ce serait bien.
– Tu réalises que ce serait plus simple de me laisser tomber et de tenter ta chance une nouvelle fois avec Félicité ou une autre ?
– Je ne peux pas !
– Et pourquoi ça ? Je te fais trop pitié et tu ne veux pas m'abandonner à mon triste sort ?
– Non, ce n'est pas ça. Mais on se ressemble... et il y a comme une alchimie entre nous... Tu n'as pas ce sentiment, toi ?
L'adolescent avait-il déjà oublié qu'il lui avait avoué son amour ? Oui, entre lui et Beckett, il y avait une attirance irrationnelle, quelque chose qui méritait qu'il fasse des efforts et qu'il sorte de sa coquille.
– Si... Et c'est pour ça, que je viendrai te chercher à la sortie de tes cours demain, afin de saluer Julius, Garance... et Félicité.
– Al, tu es là ? murmura Beckett.
– Oui, tu es parti très vite et, cette fois, je n'ai pas réussi à te rattrapper.
– J'étais persuadé que tu me suivais, et je t'ai parlé, mais tu n'as pas répondu et, j'ai commencé à me dire qu'ils avaient raison et que j'étais peut-être devenu schizophrène... ou que j'avais des hallucinations visuelles et auditives... que tout était dans ma tête depuis le début.
Al le poussa gentiment à l'intérieur de l'appartement et claqua la porte sur eux.
– Je fais cet effet au gens, soupira-t-il. Mais c'est toi qui es dans le vrai en affirmant que j'existe, que je suis de chair et de sang, ajouta-t-il en attirant Beckett dans ses bras.
– Tu es frigorifié ! s'exclama l'adolescent, et il se mit à lui frotter le torse avec énergie, soudain oublieux de ses doutes quant à l'existence de son interlocuteur.
La sollicitude de Beckett était agréable, mais elle les entraînait vers une pente dangereuse...
– Je vais prendre une douche et m'habiller. Et, après, nous pourrons discuter.
– Pourquoi pas pendant ?
Al pouvait difficilement invoquer la pudeur pour refuser sa compagnie. Et à dire vrai, il n'en avait pas envie. Mais, en même temps, avoir un spectateur pour sa douche était un peu trop excitant.
– Pourquoi pas en effet, répondit Al, décidé à garder la tête froide, même si la partie basse de son anatomie n'était pas du même avis.
Beckett le suivit dans la chambre pendant qu'Al récupérait des vêtements, puis dans la salle de bains qu'il qualifia de glauque, chose que le jeune homme invisible ne put qu'approuver.
Al entra dans la douche tandis que Beckett s'asseyait sur le bord de la baignoire. Le jeune homme invisible ouvrit le robinet d'eau chaude, et la fit ruisseler sur son corps.
Beckett qui avait commencé à reparler du moment où Al lui avait lâché la main, s'interrompit en plein milieu de sa phrase.
– Les gouttes d'eau, elles révèlent les lignes de ton corps. C'est magique ! s'extasia-t-il.
Son enthousiasme et sa joie un brin enfantine illumina la pièce aux carreaux noirs, la faisant paraître soudain moins sinistre. Toute pensée sexuelle déserta Al. Pour complaire à son spectateur, il laissa couler l'eau plus longtemps que nécessaire. Seulement, cela eut pour effet de recouvrir de buée les parois transparentes de la douche, masquant la vue à Beckett qui vint coller son nez dessus pour continuer à voir. C'était si comique que le jeune homme invisible éclata de rire. Il dirigea le jet vers la paroi, faisant disparaître la buée et reculer l'adolescent.
Il mit ensuite fin à sa douche et s'essuya avec avec sa serviette, effaçant les goutelettes qui permettaient encore de deviner la forme de son corps. Pendant l'opération, Beckett était devenu grave et silencieux. Et, soudain, il détourna les yeux. Al devina qu'il avait enfin pris conscience de l'intimité de la scène et supposa que l'adolescent n'y était pas indifférent. Mais de toute façon, que Beckett éprouve ou non du désir, ne changeait rien à la situation. Il était trop tôt pour qu'ils aillent plus loin. D'ailleurs, il n'aurait peut-être pas dû se déclarer aussi vite ; cela avait été plus fort que lui, les mots avaient franchi ses lèvres presque tous seuls.
Al enfila ses habits, tous gris et noirs, et invita Beckett à aller dans le salon où il offrit à nouveau de s'asseoir sur l'unique fauteuil. Cette fois, l'adolescent refusa. Il préférait se mettre sur la moquette afin d'être au même niveau que Al et être en contact avec lui. Ils auraient pu s'installer sur le lit dans la chambre pour obtenir le même résultat, mais cela n'aurait pas été raisonnable et le jeune homme invisible ne le proposa pas. Se tenir collés, épaule contre épaule, était suffisamment troublant.
– Tu penses que tes amis t'en voudront de les avoir planté sans plus d'explications ?
– Je n'espère pas, mais je ne voyais pas comment les convaincre que je ne fabulais pas, si tu refusais de te manifester... Et puis, devant leur incrédulité, je me suis mis à douter de ma santé mentale.
– Ce que tu dois comprendre, c'est qu'à cause de ma maladie, je vis en quelque sorte retiré du monde. Cela ne m'a jamais apporté rien de bon, alors j'évite de me montrer aux autres...
Et pourtant, adresser la parole à Beckett avait été loin d'être une erreur. Avec sa naïveté, son visage sur lequel on lisait comme un livre ouvert, il lui avait offert cette chaleur humaine dont Al avait toujours rêvé.
– J'aimerai bien te présenter aux autres. Cela mettrait un point final à l'impression que j'ai de ne pas tourner rond, et surtout, je n'ai pas envie de me cacher. Mais je ne peux pas t'obliger à faire connaissance avec mes amis ou qui que ce soit. Enfin, le jour où tu seras prêt, ce serait bien.
– Tu réalises que ce serait plus simple de me laisser tomber et de tenter ta chance une nouvelle fois avec Félicité ou une autre ?
– Je ne peux pas !
– Et pourquoi ça ? Je te fais trop pitié et tu ne veux pas m'abandonner à mon triste sort ?
– Non, ce n'est pas ça. Mais on se ressemble... et il y a comme une alchimie entre nous... Tu n'as pas ce sentiment, toi ?
L'adolescent avait-il déjà oublié qu'il lui avait avoué son amour ? Oui, entre lui et Beckett, il y avait une attirance irrationnelle, quelque chose qui méritait qu'il fasse des efforts et qu'il sorte de sa coquille.
– Si... Et c'est pour ça, que je viendrai te chercher à la sortie de tes cours demain, afin de saluer Julius, Garance... et Félicité.
4 commentaires:
Trop bien Al se montre enfin ^^
J'ai trop hate de lire leur rencontre =)
Merci pour l'episode =D
Ah trop chouette en fait Beckett l'attendais devant sa porte! \O/
Et sinon je trouve ça trop beau le moment de la douche. Juste quand tu as dit qu'il allait en prendre une j'ai pensé que Beckett verrait ses formes grâce à l'eau qui recouvrirait son corps et je me suis pas trompée! xD
En tout cas j'espère que ça se passera bien le lendemain pour la présentation aux amis!
Merci pour l'épisode!
Des Bisous.
Génial l'épisode comme toujours merci à toi ^o^
Ouf Beckett attendait Al chez lui, super la partie sous la douche et vivement la rencontre entre Al et les autres :D
He bien je dirais la meme chose que les precedents commentateurs.
J ai eu peur un moment donne d ou pouvait etre Beckett mais il l attendait devant la porte *grand soulagement*
La scene de douche etait assez amusante et avait un petit brin sensuel. Juste le top.
J ai hate de lire la scene de rencontre. Il va etre magnifique, j en suis sur.
Merci pour cet episode.
L histoire m enthousiasme de plus en plus.
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