Sous la pluie fine qui s'était mis à tomber, l'adolescent au bouquet de tulipes assis sur le vieux banc en fer forgé aux planches de bois écaillées situé au pied du réverbère, était l'image même de l'amoureux éconduit. Malgré tout, il inspirait de la pitié à Al. Se faire poser un lapin n'était jamais agréable pour personne. Le cadre romantique choisi avec soin n'abriterait pas les amours du jeune inconnu qui allait sûrement, d'une minute à l'autre, rentrer se mettre à l'abri après avoir jeté son bouquet qui commençait à pendouiller tristement dans la poubelle qui se trouvait à quelques mètres du banc.
L'amoureux oublié par sa belle n'avait pas remarqué qu'il avait un témoin à ses malheurs, car après avoir guetté longtemps l'allée du parc où aurait dû surgir celle qu'il attendait, il semblait à présent fasciné par les lacets oranges de ses baskets. Cependant, même sans ça, il n'aurait sûrement pas repéré le promeneur solitaire qu'était Al, car le jeune homme avait tendance à se fondre dans le décor. Ce n'était pas tant le choix de ses habits - il n'en portait d'ailleurs bien souvent pas - qu'en raison d'une maladie extrêmement rare qui le rendait pour ainsi dire invisible aux yeux des autres. Sa peau pâlissait jusqu'à en devenir translucide et même transparente, et là, il disparaissait. Ses vêtements paraissaient alors flotter seuls dans le vide comme par magie. Sa famille ne s'était jamais habituée à sa maladie qui avait empiré avec le temps jusqu'à ce qu'il ne soit visible et normal que quelques minutes par jour. Dès ses quinze ans, Al avait été amené à vivre seul dans un appartement loué par ses parents. Officiellement, il était censé fréquenter le lycée du quartier, mais dans les faits, il n'y mettait pas les pieds. Il n'aimait pas passer pour un monstre de foire. Il préférait encore, à la belle saison, ôter ses vêtements qui le trahissaient et venir écouter en douce les cours et les bavardages de ses camarades alors que tout le monde le croyait absent. Voilà pourquoi, à vingt ans, il était encore lycéen.
Al qui observait toujours l'amoureux abattu depuis l'ombre des arbres qui entouraient le banc et le réverbère, le vit soudain lever son visage vers le ciel et lancer en l'air son bouquet dont les fleurs se répandirent autour de lui en un éphémère feu d'artifice. Cependant, même après ce geste qui prouvait qu'il avait admis que sa bien-aimée ne viendrait plus, l'adolescent resta prostré sur le banc. Al sortit du couvert des arbres à pas lents sachant que le jeune inconnu risquait fort de crier au fantôme ou de chercher le "truc" puiqu'il avait ce jour-là des vêtements dur le dos. Mais l'amoureux trop absorbé par son triste sort ne se rendit même pas compte que quelqu'un approchait. Il ne sursauta que quand Al mit son parapluie noir au-dessus de sa tête.
L'amoureux oublié par sa belle n'avait pas remarqué qu'il avait un témoin à ses malheurs, car après avoir guetté longtemps l'allée du parc où aurait dû surgir celle qu'il attendait, il semblait à présent fasciné par les lacets oranges de ses baskets. Cependant, même sans ça, il n'aurait sûrement pas repéré le promeneur solitaire qu'était Al, car le jeune homme avait tendance à se fondre dans le décor. Ce n'était pas tant le choix de ses habits - il n'en portait d'ailleurs bien souvent pas - qu'en raison d'une maladie extrêmement rare qui le rendait pour ainsi dire invisible aux yeux des autres. Sa peau pâlissait jusqu'à en devenir translucide et même transparente, et là, il disparaissait. Ses vêtements paraissaient alors flotter seuls dans le vide comme par magie. Sa famille ne s'était jamais habituée à sa maladie qui avait empiré avec le temps jusqu'à ce qu'il ne soit visible et normal que quelques minutes par jour. Dès ses quinze ans, Al avait été amené à vivre seul dans un appartement loué par ses parents. Officiellement, il était censé fréquenter le lycée du quartier, mais dans les faits, il n'y mettait pas les pieds. Il n'aimait pas passer pour un monstre de foire. Il préférait encore, à la belle saison, ôter ses vêtements qui le trahissaient et venir écouter en douce les cours et les bavardages de ses camarades alors que tout le monde le croyait absent. Voilà pourquoi, à vingt ans, il était encore lycéen.
Al qui observait toujours l'amoureux abattu depuis l'ombre des arbres qui entouraient le banc et le réverbère, le vit soudain lever son visage vers le ciel et lancer en l'air son bouquet dont les fleurs se répandirent autour de lui en un éphémère feu d'artifice. Cependant, même après ce geste qui prouvait qu'il avait admis que sa bien-aimée ne viendrait plus, l'adolescent resta prostré sur le banc. Al sortit du couvert des arbres à pas lents sachant que le jeune inconnu risquait fort de crier au fantôme ou de chercher le "truc" puiqu'il avait ce jour-là des vêtements dur le dos. Mais l'amoureux trop absorbé par son triste sort ne se rendit même pas compte que quelqu'un approchait. Il ne sursauta que quand Al mit son parapluie noir au-dessus de sa tête.
3 commentaires:
Trop mignon ce début, vivement la suite :D Franchement on a pas de mal à se mettre dedans dès le 1er chapitre ^^
Tu sais captiver tes lecteurs :)
Oh c'est trop beau ce début d'histoire! T'as su instaurer une ambiance! Je m'imaginais trop bien la scène! Bravo! Trés envie de lire la suite!
Des Bisous!
Quel enthousiasme ! Cela me très fait plaisir. Je vais essayer d'être à la hauteur pour la suite. :)
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