lundi 23 avril 2012

Rendez-vous manqué - 3

– Infusion, thé ou chocolat ? proposa Al.
L’adolescent opta pour la dernière boisson chaude offerte et suivit son hôte invisible dans la cuisine à peine plus large qu’un couloir qui était juste en face du vestibule. Sur la petite table fixée au mur, il restait les reliefs du repas de midi - une assiette sale, un verre avec un fond d’eau et des miettes. Al se dépêcha de nettoyer le tout avant de se mettre à préparer deux tasses de chocolat chaud.
Le regard scrutateur de Beckett commençant à le gêner sérieusement, il déclara :
– Va donc t’installer dans le salon. Je te rejoins de suite.
L’adolescent, sans discuter, quitta la cuisine, ouvrit la porte à gauche derrière laquelle se cachait la salle de bains, la referma, tenta sa chance à droite et poussa une exclamation.
Al qui terminait de verser le lait chocolaté dans les tasses s’empressa de gagner à son tour le salon.
– Un problème ? demanda-t-il, inquiet.
Beckett secoua vivement la tête et déclara :
– Non, non, désolé. J’ai été impressionné par le nombre de dvds et de bouquins que vous possédez.
Tous les murs de la pièce étaient en effet recouverts de hautes étagères pleines à craquer. Al profitait de la somme généreuse que ses parents lui allouaient chaque mois. Il aurait bien sûr préféré qu’ils lui consacrent du temps, mais il n’avait pas eu voix au chapitre. Comme il ne sortait pas souvent dehors, ses livres et ses films commandés sur internet l’occupaient.
Al ne possédait qu’un fauteuil dans lequel il incita Beckett à s’asseoir pendant que lui-même, après avoir posé les tasses sur la moquette grise du salon, ôtait une pile de magazines du pouf installé au pied du fauteuil. Il donna ensuite une des tasses à l’adolescent, lui effleurant les doigts par mégarde. Beckett sursauta.
– Vous êtes vraiment là et invisible, murmura-t-il.
– C’est une maladie extrêmement rare, expliqua Al.
L’adolescent se contenta d’un léger hochement de tête avant de boire une gorgée de son chocolat chaud. Al fit l’effort de relancer la conversation.
– Alors, cette Félicité que tu attendais, tu es vraiment triste qu’elle ne soit pas venue ? 
Beckett laissa redescendre la tasse au niveau de ses genoux.
– Oui. Mais c’est normal. Elle est jolie. Elle a dû recevoir une invitation qui l’a intéressée plus que la mienne.
– Elle aurait pu te prévenir au lieu de te laisser attendre. Un texto, cela ne coûte pas grand chose.
– C’est ma faute. Je me suis imaginé que je lui plaisais. C’est tout.
Beckett semblait amer et résigné.
– Si tu l’aimes vraiment, bats toi pour la séduire!
– Je la trouve attirante, mais je dois admettre que j’en ai surtout assez d’être seul. J’ai envie d’avoir quelqu’un à embrasser...
Al comprenait ça parfaitement. Sauf que lui, avec sa maladie, il avait été obligé de renoncer. Comment quiconque pouvait être attiré par quelqu’un qui était littéralement transparent ?
– C’est normal.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Pauvre Beckett il est trop mignon et ces deux là se sont bien trouvé vu qu'ils cherchent chacun quelqu'un lol

Vivement la suite :D Merci pour l'épisode du jour^^

£illou a dit…

Roh c'est étrange cette fic! Hâte de savoir ce qu'Al peut lui donner comme conseil...il va en profiter je pense! xD