Lykandré - 158

– Je vais garder mon flingue à tranquilisant pointé sur elle, comme ça, pas de soucis, déclara Jun en sortant le pistolet de sa poche.
– Non, c'est bon, je vais le faire, toi tu conduis, répliqua Danno en lui prenant l'arme des mains.
– Mais... protesta Jun.
– Tu voulais prendre le volant à ce que je sache, coupa Danno.
Lykandré ne put s'empêcher de penser que lui aussi, il souhaitait garder son compagnon à bonne distance des griffes de la femme lion dont les yeux furieux ne cessaient de lancer des éclairs. Il était en effet évident que le nombre de "bestioles" serait plus important à l'arrière qu'à l'avant.
Jun haussa les épaules et fit signe Danno de lui donner les clefs. Celui-ci s'exécuta sans broncher et tout le monde se serra à nouveau à bord de la camionnette.
Le trajet jusqu'au parc se déroula sans encombre, Mme Trott n'ayant pas bougé d'un cil. Néanmoins, dès qu'ils furent tous descendus, Danno enferma à double tour la lionne andromorphe. Lui et Jun, avec l'aide de Lykandré et Komori redevenu humain, sortirent ensuite la cage et la portèrent à l'intérieur du parc.
Dans un premier temps, ils la déposèrent au niveau d'un bouquet d'arbres, derrière un banc. Puis, sur les conseils de Komori, ils optèrent  pour un endroit complètement dégagé, car les arbres plutôt que de constituer une barrière  protectrice permettraient aux andromorphes ailés du groupe Trott de les espionner en cachette.  Mieux valait voir arriver de loin leurs ennemis.
L'emplacement de la cage choisi, les andromorphes s'installèrent autour de façon à ce que tous les côtés soient surveillés, pendant que Jun et Danno repartaient vers la camionnette afin de récupérer de quoi accueillir M.Trott et sa troupe.

Komori se transforma à nouveau avec l'intention d'effectuer des rondes dans le ciel, au cas où M.Trott enverrait un éclaireur par cette voie. Lykandré et Inuyume reprirent également leurs formes animales pour être certains de ne rater aucune odeur suspecte.
La nuit était belle quoique froide, mais hélas, ce n'était pas le moment de s'égayer dans la nature domestiquée par l'homme. Lykandré assis sur son arrière-train n'avait cependant pas de mal à résister à l'envie de courir, car Méroé avait passé les bras autour de son cou, se blottissant contre sa fourrure pour avoir chaud.
– Attendre, toujours attendre... soupira Koro en battant le sol de sa queue blanche.
– Savoure, koukou, ce sont peut-être nos derniers moments de liberté, car l'issue de notre confrontation avec M.Trott est pour le moins incertaine.