Le colosse se figea, et parut même cesser de respirer un instant.
— Ce n’est pas une bonne idée… dit Marin avec une grimace comme s’il avait mordu dans quelque chose de trop acide.
— C’est quoi cette mauvaise blague dès le matin ? Il est trop tôt pour cela, soupira Céleste.
— Ce n’est pas une plaisanterie ! s’écria Huo.
— Vous vous connaissez depuis à peine trois jours, c’est n’importe quoi, rétorqua Céleste.
— C’était un coup de foudre pour ma part. Je n’ai pas besoin de plusieurs mois pour me rendre compte que Blaise est une perle rare, gentil et attentionné ! Quelle importance si nous brûlons les étapes ?
— Je croyais que nous étions tous d’accord qu’il était préférable d’être célibataire avec les fusions, déclara Marin.
— Je suis d’accord pour partager Blaise avec vous.
D’où sans doute sa non exigence d’exclusivité. Il faudrait vraiment qu’ils en rediscutent, mais pas devant tout le monde...
Marin se leva brusquement de table alors qu’il n’avait de toute évidence pas fini son petit déjeuner : sa tasse était encore à moitié pleine et le pancake dans son assiette à peine entamé.
Ni Céleste ni Gaïus n’avaient l’air enchanté qu’ils forment un couple, mais c’était à priori Marin qui le digérait le moins bien.
Blaise échangea un regard avec Huo qui, d’un signe de tête, lui donna son accord pour emboîter le pas au brun.
Marin avait dû partir à toutes jambes, car Blaise ne le rattrapa que devant sa chambre. Blaise le captura par le poignet et le força à se retourner. Marin avait les joues mouillées de larmes.
Blaise, décontenancé, en cueillit une du pouce.
— Pourquoi est-ce que tu pleures ?
— Je ne sais pas… Retourne donc auprès de ton petit ami, ajouta le brun en cherchant à se dégager.
— Pas avant de comprendre pourquoi tu es si triste.
Marin s’humecta les lèvres.
Blaise se rappela des deux fois où le brun l’avait embrassé, la douceur et la fraîcheur de sa bouche et s’en voulut. Il n’aurait pas dû, pas alors que Marin semblait si chagrin.
— Je croyais que, toi et moi, peut-être, au bout du chemin, nous deviendrons quelque chose, murmura Marin.
Que répondre à cela ? Blaise avait apprécié chacun des moments passés en tête-à-tête avec lui, leur domesticité dans la préparation des repas… et il avait rêvé de plus.
— S’il-te-plaît, tu veux bien me lâcher ? demanda Marin.
Formuler si poliment, c’était d’autant moins possible de refuser que Blaise ne savait que dire. Il le libéra.
— C’est vrai que cela aurait pu être possible, murmura-t-il tout de même comme Marin se réfugiait dans sa chambre.