vendredi 21 octobre 2016

Orcéant - 42

— Nous partons aujourd'hui, annonça Pierrick, presque aussitôt.
Frédérick chercha à le dissuader : tant de hâte était inutile. Mais Pierrick n'en démordit pas.
Élissande, pas plus que Rouge, ne tenta de le faire changer d'avis.
La conversation eut tôt fait de révéler que la jeune fille comme le dragon pensait également qu'il n'était pas nécessaire de s'attarder, Frédérick n'ayant pas l'intention de leur apporter son soutien.
— Tous les licornéens et orcéants n'ont pas la chance de naître sur vos terres, monsieur, déclara Élissande. J'ai eu l'occasion de voir par moi-même comment mon père s'occupait des siens et même le bétail est mieux traité !
Sa voix était vibrante d'indignation. Byll se demanda ce à quoi elle avait au juste assisté transformée en mouche. Peut-être oserait-il lui poser la question quand il serait à nouveau lui-même.
Rouge exprima un sentiment similaire, mais en se montrant plus mesuré dans ses propos. Il fit part de son admiration pour le système mis en place par maître Frédérick, tout en regrettant que ne concerne que son domaine. Les orcéants comme les licornéens de Frédérick ne pouvaient décider de s'installer ailleurs s'ils le souhaitaient. Leur liberté se limitait aux terres de Frédérick.
— Je le regrette, affirma le vieil homme avec embarras. Quoiqu'il en soit, vous êtes les bienvenus ici, assura-t-il.
Malgré les mets appétissants qui s'étalaient devant lui, l'estomac de Byll était trop noué pour qu'il avale ne serait-ce qu'une bouchée.
Ce n'est que sur l'insistance de la vieille licornéenne près de lui qu'il finit par se forcer à manger un petit pain brioché qui se révéla rempli d'une délicieuse substance rouge et sucrée.
Dès que Pierrick se leva de table, il lui ordonna froidement de rassembler leurs affaires. En temps habituel, il ne parlait jamais sur ce ton impersonnel à Korel. C'était plutôt sa façon de s'adresser à Byll...
Il était sans l'ombre d'un doute furieux et blessé d'avoir été rejeté.  Il se trompait. Le véritable Korel aurait probablement eu une réaction différente. Byll ne savait pas ce que licornéen éprouvait au juste à l'égard du rouquin, mais il était convaincu que même informé de son amour, il ne se serait jamais dérobé comme il l'avait fait à son contact.
Avec maladresse, mal à l'aise dans ce corps qui ne lui appartenait pas, Byll obéit à Pierrick et le  petit groupe finit par se retrouver sur le départ, dans la cour.
Byll ne savait pas comment grimper sur le dos d'un cheval et il échoua à le faire.
— Qu'est-ce que tu fabriques ? Dépêche-toi ! s'écria Pierrick.
Byll retenta le coup sans succès. C'est finalement Rouge qui eut pitié de lui et lui donna un coup de main. Son cœur battit plus fort face à la gentillesse du dragon.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Oh la la décidément Pierrick est blessé dans son amour-propre d'avoir été rejeté par Byll/Korel, je le comprends mais quelle froideur vis à vis de lui, je serais curieuse de voir ce que pense le vrai Korel de cette réaction qu'a Pierrick envers Byll dans son corps :)

Merci pour l'épisode cela nous met l'eau à la bouche pour la suite et le week-end va être long ^__^

Passe un bon week-end XD

Jin''sei a dit…

Cc dsl du retard j'étais en vacances ....
Est ce que pierrick aurait deviné où il est juste blessé ??
Puis rouge l'aide juste pck qu'il est gentil ou alors il sait ??
J'ai hâte de lire la suite ^^
Merci