mercredi 12 octobre 2016

Orcéant - 35

— J'attends de voir comment cela va tourner avant de me réjouir, répondit-il finalement.
Cela contenta Pierrick qui le relâcha.
— J'ai hâte moi aussi.
Il était toujours pressé pour tout. Sauf avec lui. Il ne l'avait pas mis au pied du mur et exigé qu'ils deviennent amants. Cela donnait à espérer que son amour soit vrai et non simple attirance physique. Peut-être aussi que ce n'était que cela et que c'était pourquoi Pierrick n'y cédait pas.
Korel tira sur sa tresse. Il allait devenir fou. Tout allait bien jusqu'à ce qu'ils partent sur les routes ou plutôt jusqu'à ce qu'ils rencontrent  Élissande. Cette dernière était du genre tactile et sa manière de sauter au cou de Pierrick était agaçante.
Elle pouvait l'avoir, cela lui était égal. C'était faux. De qui de moquait-il ? Il aimait cet idiot. Il ne pouvait continuer plus longtemps à prétendre le contraire, mais cela ne changeait rien : il ne voulait pas perdre sa corne, pas avant en tout cas que les autres licornéens aient le droit de garder la leur. Or, ce n'était pas privé de ses pouvoirs qu'il arriverait à quoi que ce soit. Et, de toute manière, tout ce que Pierrick voyait, c'était son physique. Il suffisaitt de l'entendre dénigrer les orcéants pour comprendre à quel point l'apparence comptait pour lui.

 En début de soirée, alors que Pierrick tournait en rond dans la chambre et que Korel contemplait les jardins par la fenêtre, on toqua à la porte.
Ce fut maître Frédérick lui-même qui la poussa.
— Votre ami Rouge m'a exposé vos projets et j'ai le regret de vous informer que je n'ai pas l'intention de vous apporter mon aide.
— Peut-être s'y est-il mal pris dans ses explications, il ne connaît pas grand chose au monde, commença Pierrick, prêt à argumenter.
— Non, il a été très clair. Vous avez la fougue de la jeunesse et j'admire vos ambitions. De mon côté, j'ai choisi de changer les choses à mon échelle. Mes esclaves sont bien traités et bien nourris et chacun à sa chambrette et mes serviteurs humains comme licornéens ont une aile dédiée dans ma demeure. Leurs quartiers sont aussi confortables que les miens. Je vais vous faire visiter, cela vaudra mieux qu'un long discours.
Pierrick accepta et Korel, dubitatif, suivit les deux hommes. Tous ses doutes cependant s'envolèrent devant les premiers licornéens qu'ils croisèrent. Ils possédaient leurs cornes brillantes.
— Oui, chez moi, pas de coupes intempestives. Évidemment, pour ne pas froisser mes voisins qui pourraient en prendre ombrage, je les garde cachés ou bien je leur fait porter un couvre-chef au large bord comme celui que votre serviteur porte alors même que nous sommes à l'intérieur et qu'il n'a aucun besoin de se protéger du soleil. Surtout à une heure aussi tardive.
Pierrick grimaça, probablement mécontent que leur stratagème ait été percé aussi aisément à jour. Korel ôta son chapeau.
Peut-être qu'ici, il pourrait apprendre à se servir de ses pouvoirs. Il suffisait d'oser demander, mais les mots étaient comme coincés dans sa gorge.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

J'adore la douceur et la "timidité" de Korel, tout en lui me plait ^^

Merci pour l'épisode, j'espère qu'il trouvera ce qu'il cherche que ce soit pour ses pouvoirs où dans sa relation avec Pierrick :)

Bon j'ai encore un avis mitigé sur Frédérick vu son manque d'enthousiasme pour aider nos héros dans leur quête

Vivement la suite en tout cas ^o^

Illyshbl a dit…

Heureuse que tu aimes le personnage de Korel. :)
Pour Frédérick, eh bien, c'est sûr qu'il est en demi teinte...

Jin''sei a dit…

C'est plaisant d'avoir le point de vue de korel ^^
Moi aussi j'ai encore un peu de retenu vis à vis de Frédéric...