mercredi 2 mars 2016

Contes modernes - 229

— Ne nous quittons plus.
Mael le sentit hocher la tête contre son torse avant de lâcher un « oui » plein de ferveur. Cependant, quand il voulut faire monter Ray dans sa voiture pour le conduire chez lui, le jeune homme déclina.
— Je ne peux pas. Je suis venu avec les jumelles. Elles m'attendent au café.
Mael s'inquiéta aussitôt de ce que ses filles représentaient pour lui. En deux ans, des milliers de choses avaient pu se produire...
— Les jumelles ? s'enquit-il.
— Ce sont mes sœurs. Elles ont dix-neuf ans. Elles sont fans de toi. Elles ne voulaient pas croire que je te connaissais au début.
— Allons les chercher, offrit Mael, soulagé.

Les sœurs de Ray poussèrent des cris en le voyant si bien qu'une partie des gens du café l'approchèrent. Il avait beau ne plus être à l'écran depuis deux ans, il restait connu. Son garde du corps eut de la peine à gérer les choses, mais finalement Mael, Ray et les jumelles se retrouvèrent à l'abri de la voiture.
Du bavardage excité des deux jeunes filles, il ressortit que Ray n'avait rien caché de sa relation avec lui. A priori, ses parents étaient également au courant et l'homosexualité du fils qui leur avait été arraché quand il était bébé ne les dérangeait pas. Ils avaient tout de même été d'avis que Ray ne tente pas de revoir l'acteur. Les jumelles avaient à priori également pensé que c'était une cause perdue. Mais là, elles étaient au comble de la joie : c'était tellement romantique qu'ils se soient retrouvés...

Dans l'appartement de Mael, elles s'extasièrent sur tout, les tableaux, la couleur des murs... Tout ce dont Mael ne profitait plus. Il aurait préféré être en tête à tête avec Ray, mais il était dur de leur en vouloir tant elles étaient enthousiastes.
Il finit tout de même par réussir à entraîner Ray dans une pièce à part – sa chambre.
— Laisse-moi te toucher que je puisse te regarder.
— D'accord... répondit Ray d'une voix hésitante. Mais il faut que je te prévienne, je n'ai plus les cheveux longs, ajouta-t-il.
— Et alors ? Je te rappelle que je te poussais à te les couper.
Mael n'avait pas oublié ce que Gérard lui avait raconté sur le coup de couteau qui avait tranché la tresse de Ray, et la seule chose qu'il avait regretté, c'est que cela rendait la trace du jeune homme plus difficile à retrouver.
— Oui, mais ils sont vraiment courts désormais et tu aimais faire courir tes doigts dedans... Cela ne te gêne vraiment pas ?
— C'est vrai que la première chose qui m'a attiré chez toi, c'est ta tresse, mais ce n'est ni elle ni même ta jolie voix l'essentiel, pas même ton innocence, au final, ce qui compte, c'est toi, tout entier.
Ray prit sa main et Mael sentit ses mèches  soyeuses.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Oh c'est tellement romantique *__* merci pour l'épisode

Voir Ray et Mael réunis et prêt à affronter l'avenir j'ai hâte :)

Que nous réserves-tu encore XD