mardi 3 juillet 2012

Rendez-vous manqué - 35

– Comment...
Maud lui coupa une fois de plus la parole :
– J'ai échangé quelques mails avec l'auteur de l'article sur ta personne. Il a eu l'amabilité de me fournir quelques informations supplémentaires. Tu ne m'offres pas un rafraichissement ?
Al sentit la moutarde lui monter au nez. Garance n'avait pas su tenir sa langue et cette jeune invisible ne manquait pas de toupet à l'interrompre sans cesse alors qu'elle s'était plus ou moins invitée chez lui.
– J'ai du jus d'orange, de la grenadine et de la limonade, déclara-t-il, malgré tout désireux de bavarder avec elle afin de savoir comment elle vivait son invisibilité au quotidien.
– Pas de coca light ?
– Non, répondit Al d'un ton un peu sec.
Invisible ou pas, Maud commençait à lui taper sur le système.
– Bon, tant pis, je me contenterai de la limonade.
En deux pas, Al fut dans la cuisine et lui remplit un grand verre qu'il tendit dans le vide, à sa droite, en présumant qu'elle l'avait suivi. Des doigts fins effleurèrent les siens et l'objet changea de main. Comme muni d'une vie propre, le verre s'inclina, se vida et vint se poser sur la table.
C'était donc ça que les autres voyaient quand il déplaçait quelque chose sans être habillé, songea Al avant de demander :
– Tu es venue dans un but précis  ?
– Exact. J'aimerai que tu deviennes mon petit ami.
– Je suis déjà en couple.
– Vraiment ? C'est extraordinaire, même si tu es vraiment très beau quand on peut te voir.
Oui, Al savait qu'il avait de la chance d'avoir trouvé quelqu'un et même si l'arrogance de la jeune femme invisible le dérangeait, il ne pouvait être insensible à la solitude qui se cachait derrière sa démarche.
– Nous pouvons toujours être amis.
– Ou bien, tu pourrais rompre et sortir avec moi.
– Je ne le souhaite pas, répliqua Al, estomaqué par l'audace de la jeune femme.
– Ce serait pourtant mieux que tu sois avec quelqu'un qui puisse te comprendre.
Son insistance était déplaisante et déplacée, même si elle était désespérée.
– Ce n'est pas parce que nous avons la même maladie que nous sommes faits l'un pour l'autre, objecta-t-il.
– La personne avec laquelle tu sors doit avoir du mal à supporter ta transparence, ton incapacité à pouvoir te promener dans la rue sans que les gens changent de trottoir.
– Elle est adorable et vient me voir chez moi.
– Ne devrais-tu pas plutôt dire "il" ? Tu sors avec cet adolescent qui vient de partir, n'est-ce pas ?
Al qui était sûr que la jeune femme invisible verrait dans le fait que Beckett et lui soit du même sexe, un argument pour prendre la place de l'adolescent, aurait préféré garder l'information pour lui. Las, Garance avait dû passer par là ! Ou peut-être avait-elle deviné d'elle-même, car l'amitié, aussi bien que l'amour, ne s'acquérait pas sans mal avec leur maladie.
– Oui, mon petit ami est Beckett et je n'ai aucunement l'intention de le quitter pour toi.
– Je pourrais être ta maîtresse. Je veux bien te partager.
Elle ne lâchait pas l'affaire. Al tenta de changer de sujet, décidé à la mettre dehors, si elle revenait encore une fois à la charge.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Elle va pas lâcher l'affaire si facilement lol

Merci pour l'épisode, j'ai hâte de voir comment Beckett va réagir en apprenant ça :D

£illou a dit…

Mais Mdr! La femme elle est tranquille hein! Elle se la ramène grave! Pauvre Al'>< . Comment il va faire pour s'en débarrasser?! :/
J'espère juste que la femme ne va pas aller voir Beckett et lui dire qu'Al' et elle sont ensemble! ça mettrait vraiment la pagaille pour le coup! :/

Anonyme a dit…

Oui Al ton amour pour Beckett est plus fort quz tout.
Rembare-là !
Et merci pour cet episode.