jeudi 4 août 2011

Lykandré - 38

L'homme baissa la tête et sa main blessée contre sa poitrine, il s'empressa de s'excuser. Le chauve était sans l'ombre d'un doute l'alpha des lieux. Cependant, à l'inverse de Goëric, l'assistant en chef du docteur Nakahira, il ne semblait pas tolérer que les bêtes qu'il achetait et emprisonnait soit malmenées.
L'installation du loup étant achevée, le chauve et ses subordonnés s'éloignèrent. Lykandré s'assit sur son arrière-train et flaira son nouvel environnement. Certains des andromorphes qui se trouvaient dans les cages en face de lui sentaient divinement bons. Il y avait là un lapin noir avec un nez blanc, une souris grise dodue et un mouton tout rond au regard triste. L'estomac de Lykandré gargouilla. Avec tous les efforts qu'il avait fourni, les quelques rats qu'il avait réussi à capturer ces derniers jours n'avait fait que calmer son appétit sans le satisfaire. Il avait faim. Même un morceau de viande froid et sans vie lui aurait convenu. En attendant, l'odeur du mouton et du lapin lui mettait l'eau à la bouche. Malheureusement, ils étaient hors de sa portée, chacun dans une cage derrière des barreaux.
Lykandré croisa le regard d'un andromorphe dont il ne sut dire quel animal c'était. Ses petites oreilles rousses et rondes qui dépassaient d'une longue chevelure noire n'aidaient pas à l'identifier et sa senteur lui était inconnue. L'andromorphe détourna les yeux et Lykandré reporta son attention sur les trois animaux appétissants qui étaient enfermés en face, séparés de lui par une étroite allée, bien à l'abri dans leurs cages. Le mouton se mit à se transformer en bêlant de douleur. Sa toison fondit devenant une peau blanche et laiteuse. Ses pattes s'allongèrent devenant des jambes et des bras frêles. Enfin, il prit un visage humain : un petit menton pointu, d'immenses yeux noirs et des cheveux frisés couleur neige. Sous sa forme humaine, le mouton ne paraissait plus aussi tentant à manger et Lykandré s'en désintéressa pour se focaliser sur le lapin qui s'était blotti au fond de sa cage, tout tremblant, comme s'il avait senti que le prédateur en face de lui mourrait d'envie de le dévorer. Le loup resta hypnotisé par cette vue un long moment, l'eau à la bouche. Cependant, il restait conscient de ce qui se passait autour et il se rendit compte que les mêmes transformés les animaux ne se parlaient guère entre eux. Entre les cages, de nombreux humains passaient, apportant de la nourriture, emmenant des andromorphes en laisse. Les allées et venues ne cessaient jamais. Chaque fois qu'un type en chemise passait avec de la viande ou du poisson, Lykandré se prenait à espérer que c'était pour lui, mais ce n'était hélas jamais le cas.

5 commentaires:

Jeckyll a dit…

Le pauvre Lykandré décidément il n'a pas de chance ^^'

Merci pour cet épisode, tu sais nous garder en haleine pour qu'on revienne lire la suite ^^

Je me demande bien ce qu'ils vont faire de Lykandré, on verra ça lol

Bon courage pour la suite :)

jin''sei a dit…

merci pour l'episode ^^
franchement il a vraiment pas de veine quand il s'enfui a chaque fois c'est pour se faire réenfermer juste après ...
j'ai hate de lire la suite et de voir quels traittements on lui reserve =)

origine1975 a dit…

Ah ! C'est déjà fini. Snif snif. lol I faut attendre la suite, bientôt...


Le pauvre chou a faim, donnez lui à manger, nom de nom !

Quand est-ce qu'il aura de la chance notre petit Lykandré ???? Dit ????

Bonne continuation.

Illyshbl a dit…

Lykandré a eu de la chance quand il a été libéré par Blacky... Maintenant, pour le retour de la chance, et bien, ça dépend comment on voit les choses...

Epice a dit…

On va le dresser comme une bête de foire, avec la restriction alimentaire, et la soumission face au jeûne, c’est cela ? Une obéissance et un bout de viande en récompense… C’est le genre de dressage le plus horrible et le plus marquant. Parce que ça avilit même un être humain. On ne mord pas dans la main qui te nourrit même lorsqu’on brûle d’envie de cracher sur son propriétaire…

Tu m’intéresses avec ta psychologie retorse et subtile. C’est bien dosé !