lundi 30 août 2021

Amour Alien - 61

— Tu es totalement en train de penser à ton alien, hein ?
Joël, alors qu’il cherchait à renouer avec Emilie, s’était en effet laissé aller à rêvasser.
— Oui. Pardon.
— Ne t’en fais pas, cela se voit que vous êtes très amoureux l’un de l’autre.
Et c’est sans doute pour cela que Joël aurait voulu qu’Aarp soit déjà de retour.
Hélas, quand les Turquoises revinrent au village, chargés d’affaires sélectionnées par Miranda, la seule à avoir obtenu le droit d’accompagner les aliens, Aarp manquait à l’appel.
Joël se tourna du coup vers elle pour obtenir le fin mot de l’histoire.
— Je suis désolée, Jo, mais Coom a jugé que ton chéri devait poursuivre son exploration pendant au moins quatre jours avant d’avoir le droit de revenir.
Même en sachant que ce n’était qu’une question de patience, Joël eut du mal à avaler la pilule.
Même les conserves, sodas et coussins ramenés ne pouvaient le consoler.
Il s’inquiétait pour Aarp, sans doute à tort, puisque son alien avait l’habitude d’arpenter le désert.
Joël ressentit encore avec plus d’acuité l’absence de Aarp quand Cuueil se pointa dans leur logis le soir de leur retour au village.
— Que veux-tu ?
— Si tu te sens seul, nous pourrions nous donner du plaisir, déclara Cuueil.
Joël resta un instant suffoqué.
— Non, dit-il enfin.
— Vraiment ? Mes pénis sont plus gros que ceux de Aarp.
Joël s’en moquait à peu près autant que de sa première chemise. Cela ne rendait pas Cuueil plus sympathique.
— Pars… lâcha Joël, à défaut d’être capable de formuler une réplique percutante, du genre que ce qui comptait c’était de savoir s’en servir.
— Ne me parle pas sur ce ton ! s’exclama Cuueil.
Il ajouta une série de phrases incompréhensibles qui ressemblaient à des imprécations et approcha, l’air mauvais.
Joël se rencogna contre le mur, conscient qu’il ne faisait pas le poids fasse au Turquoise. Il était grand et musclé comme tous ses congénères.
Il pouvait toujours crier, bien sûr, mais il n’avait guère envie d’attirer encore l’attention de tout le monde sur lui. Et ce serait la parole de Cuueil contre la sienne.

Aucun commentaire: