jeudi 29 avril 2021

L'androïde amoureux - 68

— Nous libérons Alex, répondit Valérian.
— Toi, ne te mêle pas de ça, tu as encore moins à être dans mon atelier que mon fils.
Son père s’avança vers eux, les poings serrés, le visage menaçant, mais Jason refusa de se laisser intimider.
— Nous avons fait en sorte que tu ne puisses plus accéder à la mémoire d’Alex, que ce soit pour la trafiquer ou espionner les gens, et qu’il n’ait plus à t’obéir comme s’il n’était qu’un joujou, déclara Jason.
— Tu n’avais pas le droit, Alex est mon œuvre, mon bébé, il m’appartient.
— Non, il n’est à personne d’autre que lui-même, répliqua Jason, tout en se demandant si son père le considérait de la même manière.
— C’est vous qui agissiez de manière déplorable en filmant les gens sans leur consentement, intervint Valérian.
— Comment as-tu pu avoir la stupidité de tout révéler à ton camarade, gâchant l’expérience dans lequel j’ai investi tant d’années et d’efforts ? s’emporta son père. Mais je vois qu’Alex est éteint, j’ai peut-être encore le temps de rattraper en partie ta bêtise, ajouta-t-il, en faisant encore un pas supplémentaire vers eux.
Valérian se plaça aussi sec devant le corps de l’androïde alors que Jason avait bien remarqué, au lycée, que la confrontation, ce n’était pas son truc.
Profitant de son courage, ignorant le cri furieux de son père, Jason se dépêcha de relancer l’androïde.
Alex cligna des yeux et reprit vie.
— Détaille-moi les changements principaux que tu as subi, ordonna son père.
Jason retint son souffle.
L’androïde secoua négativement la tête et passa un bras autour de l’épaule de Valérian dans un geste à la fois protecteur et possessif.
— Comment as-tu pu faire ça, Jason ?!
— Ah, tu veux me parler à présent, c’est une première ! Non, que suis-je bête, quand il s’agit de ta précieuse création, tu es toujours prêt à discuter en long et en large… Et moi, dans tout ça ?
Son père remonta ses lunettes sur son nez, l’air soudain las.
— Je ne comprends pas. C’était notre projet.
— Non, c’est le tien, autrement, cela ne te poserait pas de problème que j’ai modifié le programme d’Alex. Si je t’ai aidé, que j’ai participé, c’est parce que sinon, j’aurais tout le temps été tout seul. Tu ne vis que pour ça depuis la mort de maman… Cela ne m’aurait pas surpris que tu construises un robot à son image.
— C’eût été manquer de respect envers elle... Bref, maintenant que tu as rendu Alex inutilisable, je suppose que je n’ai plus qu’à en fabriquer un autre. J’ai encore les plans et le programme…

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Décidément le père de Jason n'accepte pas sa défaite c'est triste pour lui car il passe à côté de sa relation avec son fils ^^"

Merci pour l'épisode, j'ai hâte de lire la suite :D