L'androïde amoureux - 60

— Tu as avancé sur tes modifications du programme d’Alex ? demanda Valérian.
— Non, je n’ai pas pu, pas avec mon père à la maison. Mais je ne compte pas lâcher l’affaire.
Avant que Valérian ne lui pose une nouvelle question, la cloche sonna, lui rappelant où ils se trouvaient.
Ils allaient être en retard en cours… Sans se concerter, ils dépêchèrent de rejoindre leur salle de classe, ce qui n’empêcha pas M. Sauzz de leur donner des devoirs supplémentaires.
A la récréation, Valérian prit encore Jason à part, observant du coin de l’œil Alex qui se tenait quelques mètres plus loin en compagnie de Hana.
Il n’avait pas à être jaloux. Alex était un robot, et même sans ça, il avait rompu avec lui et avait bien le droit de fréquenter qui il voulait.
Bizarrement, cette vue semblait contrarier Jason autant que lui.
— Tu crois qu’ils sont en train de flirter ? laissa échapper Valérian.
— Elle, peut-être… Lui, je ne crois pas qu’il sache… grommela Jason.
En même temps, Alex n’en avait pas besoin. Il était charmant sur tous les plans et c’était comme ça que Valérian était tombé amoureux de lui. Alex n’avait en fait qu’un gros défaut, il n’était pas humain et celui qui l’avait fabriqué n’avait aucune morale.
Jason pesta entre ses dents et tout à coup, un éclair de compréhension traversa Valérian.
— Tu es amoureux d’elle ?
Jason s’empourpra.
— Peut-être, marmonna-t-il. Mais elle n’a de toute façon que d’yeux pour Alex et la stupide plastique parfaite que mon père lui a donné.
— Tu réalises qu’il a pris modèle sur toi… ?
— Il est comme une version améliorée contre laquelle je ne fais littéralement pas le poids.
— Tu es tout aussi séduisant que lui, assura Valérian en posant une main compatissante sur son avant-bras.
— Tu dis ça, mais toi aussi, tu l’as préféré à moi.
— A ma décharge, tu n’as pas été très subtil dans ta manière de me faire du rentre-dedans. Et surtout, tu n’étais pas vraiment intéressé par moi. Pas du tout même, non ?
— Les garçons me plaisent aussi, je crois, juste qu’Hana, elle... Elle est si jolie et pleine de vie.
A l’inverse d’Alex. Valérian exhala un soupir triste.
— Mince, pardon… Je ne voulais pas dire que…
Jason était vraiment maladroit, mais pas méchant.
L’heure de retourner en classe le coupa dans ses excuses et c’était aussi bien, car Valérian n’aurait autrement pas réussi à contenir la peine qui lui serrait le cœur.