lundi 22 janvier 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 9

— Tu ne pars plus, Tim ?
C'était toujours au programme, mais sans aller jusqu'à se laisser "fourrer la rondelle", l'adolescent avait bien envie de profiter d'être en présence d'un homme qui lui plaisait.
— Vous ne voudriez pas me donner un baiser d'adieu avant ?
Il s'attendait plus ou moins à essuyer un refus. Il savait bien qu'il était un garçon malingre et avait parfaitement compris que le noble personnage qui lui faisait face l'avait rangé dans la catégorie des pauvres gens.
Il ouvrit des yeux ronds quand Percival s'agenouillant à ses pieds, lui prit les mains, les retourna et embrassa le creux de la paume de chacune.
— Tu as la peau bien trop douce pour un vilain.
Tim faillit prendre ombrage de l'appellation avant de se rappeler que c'était le terme désignant les paysans libres du Moyen-Âge par opposition aux serfs.
— Serais-tu un clerc ? continua Percival, en se remettant debout.
Tim fouilla dans sa mémoire, mais ne retrouva pas la signification exacte du mot. Il ignora la question pour en revenir au baiser.
— J'en voulais un sur la bouche, avoua-t-il.
— Je te taquinais, car tu as un cœur de jouvencelle, répliqua Percival, en prenant le visage de l'adolescent en coupe dans ses paluches rugueuses.
Ses lèvres se pressèrent contre celles de Tim, douces et fermes à la fois avant que sa langue ne les écarte pour se mêler à la sienne, prolongeant le baiser qui finit, hélas, par s'achever.
Tim n'avait jamais imaginé que cela puisse être si intense et excitant. Il n'était pas prêt de l'oublier.
— Alors, c'était à ta convenance ?
— Oui, merci. Grâce à vous, je saurais quel effet ça fait d'être embrassé.
— Ce n'était point ton premier tout de même, tu as au moins seize ans ou dix-sept printemps, ce me semble.
C'est vrai qu'au Moyen-Âge, c'était déjà vieux puisqu'on était considéré adulte à quatorze ans et que l'espérance de vie était largement inférieure.
— Ce n'est pas si facile quand on n'est pas attiré par les filles, se justifia Tim.
— Cela n'empêche point de s'entraîner avec, mais je commence à comprendre que tu n'es point fait de ce bois-là. Je suis d'autant plus flatté que tu aies jeté ton dévolu sur ma personne. Je pourrais t'initier à davantage de choses.
Tim se retint de justesse de réclamer un autre baiser. Il le salua de la tête, se dirigea résolument vers la tapisserie, se faufila derrière, ferma les yeux et visualisa le musée.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Oh oh quel épisode excitant à souhait ^o^

Entre le baiser de Percival et Tim qui risque de retourner à son époque le suspens reste entier :) J'adore de plus en plus Percival qui taquine Tim ^^

Vivement la suite XD bonne semaine à toi

Illyshbl a dit…

Mais oui, il est super Percival... Comment ça, je ne suis pas objective ? ;op