mardi 13 octobre 2015

Contes modernes - 149

De retour à l'auberge en début de soirée, la brune prit le devant sur la blonde en proposant à Lou de dîner avec elle, ce qu'il accepta. Carmin continua à se torturer en mangeant à quelques tables d'eux, sans s'intéresser au contenu de son assiette. Il ne put rater la main de la fille qui s'aventurait sur le genou de Lou au moment du dessert, il abandonna alors la partie et se dépêcha de payer et de monter. C'était dur de le voir avec quelqu'un d'autre, pénible d'être ignoré comme s'il avait été un parfait inconnu.
Carmin ne pleura pas. Il l'aimait et la réciproque n'était pas vraie, mais ce n'était la faute de personne. C'était lui qui avait décidé de venir, alors, à lui d'assumer les conséquences. Quelques heures en sa compagnie, à l'observer de loin, même sans pouvoir le toucher, c'était mieux que la solitude glaçante de son appartement. S'il s'installait définitivement dans le coin, il assisterait à bien d'autres conquêtes de Lou, mais aurait en même temps la consolation de le voir.
Il en était là de ses réflexions quand il y eut trois grands coups à la porte.
La poignée tourna, et comme Carmin n'avait pas fermé, elle s'ouvrit sur Lou qui claqua la porte derrière lui.
— Que fous-tu ici ?
Ses yeux dorés brillaient d'une lueur furieuse et Carmin se tassa sur lui-même.
— Je suis en vacances.
— Et ? Tu n'aurais pas pu choisir une autre destination ?
— Je voulais te voir...
— Tu n'as déniché personne avec qui baiser dans ta foutue ville, alors tu t'es dit, visitons ce bon vieux Lou que je puisse me faire enculer ?
Carmin ne pouvait nier qu'il avait compté que Lou l'accueillerait dans son lit, mais après l'avoir vu flirter avec la jolie brune toute la journée, il savait qu'il n'était littéralement pas de taille à lutter.
— Je n'ai pas pensé cela en ses termes, mais j'ai de toute façon pu constater que je me leurrais, nous ne sommes plus à la morte saison et tu as l'embarras du choix, alors tu n'as aucune raison de vouloir de moi.
Lou secoua la tête, l'air moins féroce.
— Mon chou, tu as autant de chances que les autres...
Carmin eut envie de le croire. Après tout, c'était  dans sa chambre que Lou se tenait et non dans celle de la brune...
— Je suis désolé si ma venue t'embête.
— Ce sont tes intentions qui me hérissent le poil ! Non, vraiment, personne pour te satisfaire avec tous les gens qui grouillent au kilomètre carré par chez toi ?
Si cela n'avait été que sexuel, comme Lou le laissait entendre, sûrement, Carmin aurait pu...

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

J'adore cet épisode merci ^^

Lou est trop mignon quand il est en colère, j'adore son langage cru lol

Pauvre Carmin j'espère que cela va s'arranger pour lui :)

Trop hâte de lire le prochain épisode XD

Illyshbl a dit…

J'aime beaucoup le personnage de Lou, de quoi regretter de finir Loup des neiges vendredi. Enfin, il y aura le bonus à écrire avec le point de vue de Lou.
Et puis, j'ai aussi de l'affection pour les personnages du prochain conte. :)