— Je parie que vous avez beaucoup d'expérience dans ce domaine, vous... déclara Carmin, le cœur serré de se dire qu'il n'était qu'un parmi d'autres.
— Exact. En automne-hiver, c'est calme, mais au printemps-été, quand les touristes débarquent, il y en a toujours un ou une pour vouloir se taper le guide, le temps de leurs vacances. C'est à peine si j'ai à les séduire.
Carmin comprenait aisément pourquoi il n'avait pas besoin de se donner ce mal : Lou n'avait pas une beauté classique, mais entre sa barbe noire et ses yeux d'or, il avait un côté sauvage séduisant.
— Tout l'inverse de moi, soupira-t-il.
— Comment ça ?
— Je dois faire des pieds et des mains pour ne serait-ce qu'attirer l'attention des gens.
— Avec ta petite taille pour un homme, tu sors du lot pourtant !
— Mais pas en bien, s'insurgea Carmin.
— T'es pas vilain pourtant.
Carmin rougit. Il lui avait été dit à plus d'une reprise qu'il était moche, alors même si l'éloge était tout relatif, il le troublait. Il faillit lui demander de répéter, mais se ravisa devant le ridicule.
Il y eut un nouveau blanc. Lou alla regarder à la fenêtre où on apercevait à travers la vitre des flocons tourbillonner.
— Parti comme ça l'est, je crois que tu vas être exaucé et que nous allons pouvoir nous raconter nos vies en partant du berceau.
— Mais tu disais ne pas aimer parler ? Je ne veux pas t'ennuyer.
— Pour une fois, ça ne va pas me tuer et puis à la morte saison, la compagnie me manque parfois. Je suis un solitaire, mais pas associable pour autant. Comme aimait à répéter mon grand-père qui était guide lui-aussi, il faut bien hurler avec les autres loups quand vient la pleine lune.
L'expression ne semblait pas totalement appropriée à la situation, mais Carmin acquiesça, content que son sauveur se dévoile.
— A toi l'honneur, bébé, précisa Lou.
Carmin s'assit près fit, remonta ses jambes contre lui, reposa sa tête sur ses genoux et se lança, décidé à faire court :
— Mes parents m'ont eu sur le tard. Pour eux, j'étais le plus beau et le plus intelligent, mais en vérité, mes résultats scolaires ont toujours été médiocres, peu importait le nombre d'heures que je consacrais à étudier. Je suis du genre maladroit et toute ma scolarité durant, mes camarades se sont moqués de moi. J'ai eu du mal à obtenir un emploi dans l'édition. Mon père avait un ami dans le milieu et c'est par ce biais que j'y suis parvenu. Rien de glorieux à être pistonné, n'est-ce pas ? Depuis, j'accumule les bourdes et les gaffes. C'est comme ça depuis ma naissance. Aujourd'hui encore, malgré le plan qui m'avait été donné pour dénicher le chalet, je n'ai que réussi à me mettre dans le pétrin.
Carmin s'arrêta. Son apitoiement sur lui-même devait irriter son interlocuteur. C'était toujours comme ça dans les rares cas où il se laissait aller à confier sa détresse. Cependant Lou se contentait de l'écouter sans sembler le juger.
— Exact. En automne-hiver, c'est calme, mais au printemps-été, quand les touristes débarquent, il y en a toujours un ou une pour vouloir se taper le guide, le temps de leurs vacances. C'est à peine si j'ai à les séduire.
Carmin comprenait aisément pourquoi il n'avait pas besoin de se donner ce mal : Lou n'avait pas une beauté classique, mais entre sa barbe noire et ses yeux d'or, il avait un côté sauvage séduisant.
— Tout l'inverse de moi, soupira-t-il.
— Comment ça ?
— Je dois faire des pieds et des mains pour ne serait-ce qu'attirer l'attention des gens.
— Avec ta petite taille pour un homme, tu sors du lot pourtant !
— Mais pas en bien, s'insurgea Carmin.
— T'es pas vilain pourtant.
Carmin rougit. Il lui avait été dit à plus d'une reprise qu'il était moche, alors même si l'éloge était tout relatif, il le troublait. Il faillit lui demander de répéter, mais se ravisa devant le ridicule.
Il y eut un nouveau blanc. Lou alla regarder à la fenêtre où on apercevait à travers la vitre des flocons tourbillonner.
— Parti comme ça l'est, je crois que tu vas être exaucé et que nous allons pouvoir nous raconter nos vies en partant du berceau.
— Mais tu disais ne pas aimer parler ? Je ne veux pas t'ennuyer.
— Pour une fois, ça ne va pas me tuer et puis à la morte saison, la compagnie me manque parfois. Je suis un solitaire, mais pas associable pour autant. Comme aimait à répéter mon grand-père qui était guide lui-aussi, il faut bien hurler avec les autres loups quand vient la pleine lune.
L'expression ne semblait pas totalement appropriée à la situation, mais Carmin acquiesça, content que son sauveur se dévoile.
— A toi l'honneur, bébé, précisa Lou.
Carmin s'assit près fit, remonta ses jambes contre lui, reposa sa tête sur ses genoux et se lança, décidé à faire court :
— Mes parents m'ont eu sur le tard. Pour eux, j'étais le plus beau et le plus intelligent, mais en vérité, mes résultats scolaires ont toujours été médiocres, peu importait le nombre d'heures que je consacrais à étudier. Je suis du genre maladroit et toute ma scolarité durant, mes camarades se sont moqués de moi. J'ai eu du mal à obtenir un emploi dans l'édition. Mon père avait un ami dans le milieu et c'est par ce biais que j'y suis parvenu. Rien de glorieux à être pistonné, n'est-ce pas ? Depuis, j'accumule les bourdes et les gaffes. C'est comme ça depuis ma naissance. Aujourd'hui encore, malgré le plan qui m'avait été donné pour dénicher le chalet, je n'ai que réussi à me mettre dans le pétrin.
Carmin s'arrêta. Son apitoiement sur lui-même devait irriter son interlocuteur. C'était toujours comme ça dans les rares cas où il se laissait aller à confier sa détresse. Cependant Lou se contentait de l'écouter sans sembler le juger.
1 commentaire:
Merci pour l'épisode ^^
Carmin est trop mignon lol pas étonnant qu'il se soit fais dévorer par Lou
vivement la suite XD
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