mardi 1 septembre 2015

Contes modernes - 119

— Même si tu es vraiment gay toi aussi, tu seras mieux avec quelqu'un de ton âge, continua Cole, la gorge nouée parce que cela lui coûtait de dire cela.
— Je ne suis ni gay, ni hétéro, ni bi, ni rien de tout cela. Aucune de ces étiquettes ne me va. Je n'ai jamais été attiré que pour vous, uniquement vous.
— Cela tient de l'obsession, répliqua Cole, incapable de calmer son cœur qui battait douloureusement dans sa poitrine.
Il venait de recevoir une magnifique déclaration d'amour et il aurait voulu le prendre dans ses bras. 
— Gretel pense que je devrais me faire soigner. Je n'avais cesse de parler de vous avec elle... Toutes mes pensées ont toujours été tournées vers vous et je passais tout mon temps libre à lire encore et encore les mots que vous aviez écrit comme s'ils m'étaient adressés personnellement. Je ne savais pas alors que c'était de l'amour. Je l'ai su quand je vous ai revu.
Devant l'intensité de Hans, Cole eut peur. Il l'aimait, mais doutait. Il n'était pas celui qu'il lui fallait. Il était trop vieux, trop marqué, trop fasciné par les mots. Alors, parce qu'il devait le faire partir pour son bien, il eut des mots délibérément cruels :
— Ta sœur a raison, tu es malade.
Des larmes perlèrent au coin des yeux de Hans.
— Je vais faire mon sac, déclara-t-il d'une voix étranglée.
— Je suis prêt à te payer ta thérapie, répondit Cole, pour enfoncer le clou, mais aussi parce que cela l'aurait rassuré que le jeune homme parte avec quelque argent.
— Je ne veux pas un sou de vous, répliqua Hans.
Cole n'insista pas, mais monta dans son bureau pour aller chercher son portefeuille, décidé à lui glisser quelques billets qu'il le veuille ou non. Cependant, quand il revint en bas, Hans n'y était plus. Cole jura. Il n'avait pas été si long que cela pourtant. Hans n'avait pas trainé pour rassembler ses affaires. Il faut dire qu'il n'avait pas apporté grand chose ici. Il aurait pu l'attendre et lui dire au revoir, au lieu de s'enfuir comme un voleur, comme huit ans plus tôt... Excepté que c'était différent, cette fois, c'est Cole qui l'avait chassé. Il ne pouvait s'en réjouir. Il fit le tour du chalet, parce qu'il avait peine à croire qu'il n'était vraiment plus là. Tout portait sa marque. Il n'y avait aucun papier au sol dans le salon, la vaisselle était parfaitement rangée dans la cuisine et les coupes à bonbons pleines dans toutes les pièces. Tout était propre et ordonné dans les placards.
Dans sa précipitation, Hans avait simplement oublié son savon liquide au coco dans la salle d'eau ainsi qu'un t-shirt blanc et un slip rouge cerise sur l'étendoir. Cole effleura le tissu humide et se résigna à regagner son bureau pour écrire.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Pinaise quel épisode triste T_T tu vas nous faire pleurer avec cette nouvelle séparation ^^"

Merci pour cet épisode, Cole a bien du mal à laisser s'exprimer ses sentiments et choisit la fuite en blessant Hans, je suis curieuse de voir comment va tourner l'histoire maintenant ^^

Vivement la suite XD

Illyshbl a dit…

Désolée pour les tristes épisodes, mais cela aurait été trop simple que tout se dénoue avec l'aveu de Hans.

Cassie a dit…

Nooooon Cole t'es vraiment stupide p*tain
>.<
Tu lui as brisé le coeur quoi !!