mercredi 16 juin 2021

Amour Alien - 20

Dans les jours qui suivirent, Joël se retrouva à recueillir d’autres confidences, celles de Miranda, puis de Lilou. Elles aussi avaient franchi le pas avec leurs aliens et découvert que leur queue n’en était pas une au sens premier du terme, mais au second.
Joël eut du mal à être surpris la troisième fois, ce qui étonna, et possiblement désappointa  Lilou.
Il prétendit s’en être douté alors que cela ne l’avait même pas effleuré à l’origine. Cela excitait à présent son imagination, tout en le frustrant terriblement, parce que lui, il ne pouvait pas se permettre de craquer. Ses avances ne seraient pas forcément mal accueillies, mais s’il touchait Aarp, le Turquoise le déshabillerait, découvrirait son pénis et tout s’arrêterait.
Il était coincé sur la planète, dans un rôle, sans même pouvoir bénéficier des avantages du travestissement vu qu’il n’avait d’autres vêtements que ceux qu’il avait sur le dos et était condamné au célibat avec la torture ajoutée d’entendre les autres évoquer leur vie sexuelle.
Joël avait essayé de se montrer courageux, de s’adapter, mais il était de plus en plus fatigué de la chaleur permanente, des repas fleuris sans saveur, de l’absence d’intimité et de confort…
Il n’avait même pas de chaussures aux pieds, le comble pour un vendeur de souliers ! Ses escarpins étaient restés par terre dans son salon, non pas qu’ils auraient été pratiques à utiliser sur le terrain sableux, mais cela n’était pas évident de ne posséder rien d’autre que ce qu’il avait sur le dos : un chouchou, un bijou, une robe raccourcie et une culotte en dentelle rouge qui l’ avait fait se sentir sexy dans une autre vie...
Bien qu’il ne passe pas son temps à se plaindre, comme certaines filles, cela lui pesait.
Il avait beau se répéter que la situation aurait pu être pire, qu’il aurait pu finir dans le ventre d’un alien, en cage, traité comme un animal ou un esclave, ce n’était pas facile de rester positif.
Et puis il y avait ce paradoxe où, en apparence, il était dans la même galère que les autres filles, et dans les faits, constituait un cas à part.
Son travestissement compliquait les choses. L’option de le dévoiler sans attendre qu’il soit découvert demeurait une possibilité, mais il continuait à avoir peur.
Sûrement, ni les Turquoises ni les filles ne le jetteraient hors du village pour l’abandonner dans le désert… Ils ne le lapideraient probablement pas non plus, mais personne ne serait content.

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