Jason jeta un coup d’œil impatient à son frère. Son faux jumeau. Même cheveux noir charbon, même yeux bleus, mais un nez plus droit, mieux proportionné, des lèvres plus pleines, des dents droites et blanches. Il était aussi plus musclé. De quoi être jaloux.
Petite consolation, ce n’était qu’un tas de ferraille, une machine conçue pour ressembler à un adolescent de dix-sept ou dix-huit ans. Son père l’avait nommé Alex.
Il avait travaillé sur l’androïde pendant des années, y consacrant tout son temps libre après la mort de la mère de Jason, sept ans plus tôt. Jason avait été obligé de s’intéresser à la fabrication de son frère de métal. Et il avait été contraint d’accepter de déménager dans une nouvelle ville où personne ne les connaissait pour que l’androïde fasse ses premiers pas dans le monde comme son jumeau. Pour son père, c’était l’expérience ultime, le dernier stade de son projet.
A présent, c’était le premier jour de la rentrée des classes dans leur nouveau lycée et Jason savait déjà que son faux frère allait lui faire de l’ombre, en plus de l’obliger à jouer le baby-sitter de façon à ce que personne ne découvre la vérité sur Alex, en tout cas pas avant que son père ne juge pertinent de la dévoiler.
— Où se trouve la salle 213 ? grommela Jason.
C’était là que devait se dérouler leur premier cours, mais ils étaient partis pour être en retard.
— Il suffit d’avancer de trois mètres, de tourner à droite, de prendre l’escalier, puis pivoter sur la gauche et marcher 10 mètres, annonça Alex.
Sa voix était une version altérée de celle de Jason, mixée avec celle de son père. Elle était grave et légèrement monocorde.
Jason avait oublié que leur père avait mis le plan de l’établissement dans la carte mémoire d’Alex.
— Tu imites drôlement bien les GPS, dis-donc, lança une voix dans leurs dos.
Jason se tourna et Alex fit comme lui.
Un adolescent noir aux prunelles noisettes se tenait dans le couloir, un pendentif arc-en-ciel autour de son cou, son sac à dos sur une seule épaule.
— C’est un de ses talents, confirma Jason.
Il n’eut pas le temps d’en dire plus, un groupe de trois garçons bruyant débarqua.
— Tiens, si ce n’est pas Valérie ! s’écria le plus grand du trio.
L’adolescent au pendentif arc-en-ciel rentra la tête dans les épaules.
Jason retint un soupir. Super, il y avait des brutes homophobes et probablement racistes dans le lycée !
— Bonjour, moi, c’est Alex !
Ce n’était vraiment pas le moment de se présenter, mais la combinaison de l’emploi d’un prénom avec le fait qu’ils étaient face à des gens jamais rencontrés auparavant avait entraîné cette réponse.
— Vous êtes homo comme Valérie ? demanda l’une des trois brutes de service.
— Ne le sommes-nous pas tous ici ? répondit cet idiot d’Alex.
Il avait pris le mot au sens d’humain et il avait le droit de mentir si c’était pour protéger son secret.
Cela ne plut évidemment pas au trio.
— Ose répéter ça ! On n’est pas gay, nous !
— Vous semblez en effet surtout furieux, reconnut Alex.
Jason gémit intérieurement. Le programme de reconnaissance des émotions fonctionnait, mais au niveau du sens des mots, c’était la catastrophe. Sans compter qu’Alex ne se rendait pas compte qu’ils les mettaient dans de sales draps.
« Valérie » émit un petit rire. Il y avait au moins quelqu’un qui trouvait cela drôle. Parce qu’aucun membre du trio eux n’étaient amusés.
— Et après, tête de nœuds, tu vas peut-être nous parler de pagaie et de canoë ! lança l’un d’entre eux.
Alex cligna des yeux. Il ne devait pas comprendre la logique de la conversation, ce qui était normal, car il n’y en avait pas vraiment. Les trois garçons étaient juste venus embêter « Valérie » et n’appréciaient pas les blagues involontaires d’Alex.
Jason ne voyait hélas aucun moyen de se dépêtrer de la situation, hormis peut-être s’enfuir en courant.
— On ferait tous mieux d’aller en cours, ce serait dommage de se faire remarquer en mal dès le premier jour, déclara l’adolescent noir.
— Rien à foutre ! s’écria la brute numéro 3, en serrant les poings.
Ses copains n’étaient pas de son avis.
— Allons-y ! Mais vous nous le payerez !
Alex ouvrit la bouche. Il allait sortir une énormité, devina Jason.
— Tais-toi, siffla-t-il entre ses dents tout bas.
L’androïde était capable de percevoir même des sons qu’un humain n’aurait pas entendu et il était programmé pour obéir à Jason. Il ne dit donc rien et les trois brutes les laissèrent.
— J’ai mathématiques en salle 213, vous aussi ?
Jason hocha la tête.
— Au fait, je m’appelle Valérian.
— Enchanté, moi, c’est Jason.
Alex resta muet, sans doute parce qu’il s’était déjà présenté.
Ils ne mirent pas longtemps à atteindre la bonne salle de classe avec leur guide local qui leur apprit aussi que le professeur de maths, Monsieur Sauzz était du genre exigeant.
Petite consolation, ce n’était qu’un tas de ferraille, une machine conçue pour ressembler à un adolescent de dix-sept ou dix-huit ans. Son père l’avait nommé Alex.
Il avait travaillé sur l’androïde pendant des années, y consacrant tout son temps libre après la mort de la mère de Jason, sept ans plus tôt. Jason avait été obligé de s’intéresser à la fabrication de son frère de métal. Et il avait été contraint d’accepter de déménager dans une nouvelle ville où personne ne les connaissait pour que l’androïde fasse ses premiers pas dans le monde comme son jumeau. Pour son père, c’était l’expérience ultime, le dernier stade de son projet.
A présent, c’était le premier jour de la rentrée des classes dans leur nouveau lycée et Jason savait déjà que son faux frère allait lui faire de l’ombre, en plus de l’obliger à jouer le baby-sitter de façon à ce que personne ne découvre la vérité sur Alex, en tout cas pas avant que son père ne juge pertinent de la dévoiler.
— Où se trouve la salle 213 ? grommela Jason.
C’était là que devait se dérouler leur premier cours, mais ils étaient partis pour être en retard.
— Il suffit d’avancer de trois mètres, de tourner à droite, de prendre l’escalier, puis pivoter sur la gauche et marcher 10 mètres, annonça Alex.
Sa voix était une version altérée de celle de Jason, mixée avec celle de son père. Elle était grave et légèrement monocorde.
Jason avait oublié que leur père avait mis le plan de l’établissement dans la carte mémoire d’Alex.
— Tu imites drôlement bien les GPS, dis-donc, lança une voix dans leurs dos.
Jason se tourna et Alex fit comme lui.
Un adolescent noir aux prunelles noisettes se tenait dans le couloir, un pendentif arc-en-ciel autour de son cou, son sac à dos sur une seule épaule.
— C’est un de ses talents, confirma Jason.
Il n’eut pas le temps d’en dire plus, un groupe de trois garçons bruyant débarqua.
— Tiens, si ce n’est pas Valérie ! s’écria le plus grand du trio.
L’adolescent au pendentif arc-en-ciel rentra la tête dans les épaules.
Jason retint un soupir. Super, il y avait des brutes homophobes et probablement racistes dans le lycée !
— Bonjour, moi, c’est Alex !
Ce n’était vraiment pas le moment de se présenter, mais la combinaison de l’emploi d’un prénom avec le fait qu’ils étaient face à des gens jamais rencontrés auparavant avait entraîné cette réponse.
— Vous êtes homo comme Valérie ? demanda l’une des trois brutes de service.
— Ne le sommes-nous pas tous ici ? répondit cet idiot d’Alex.
Il avait pris le mot au sens d’humain et il avait le droit de mentir si c’était pour protéger son secret.
Cela ne plut évidemment pas au trio.
— Ose répéter ça ! On n’est pas gay, nous !
— Vous semblez en effet surtout furieux, reconnut Alex.
Jason gémit intérieurement. Le programme de reconnaissance des émotions fonctionnait, mais au niveau du sens des mots, c’était la catastrophe. Sans compter qu’Alex ne se rendait pas compte qu’ils les mettaient dans de sales draps.
« Valérie » émit un petit rire. Il y avait au moins quelqu’un qui trouvait cela drôle. Parce qu’aucun membre du trio eux n’étaient amusés.
— Et après, tête de nœuds, tu vas peut-être nous parler de pagaie et de canoë ! lança l’un d’entre eux.
Alex cligna des yeux. Il ne devait pas comprendre la logique de la conversation, ce qui était normal, car il n’y en avait pas vraiment. Les trois garçons étaient juste venus embêter « Valérie » et n’appréciaient pas les blagues involontaires d’Alex.
Jason ne voyait hélas aucun moyen de se dépêtrer de la situation, hormis peut-être s’enfuir en courant.
— On ferait tous mieux d’aller en cours, ce serait dommage de se faire remarquer en mal dès le premier jour, déclara l’adolescent noir.
— Rien à foutre ! s’écria la brute numéro 3, en serrant les poings.
Ses copains n’étaient pas de son avis.
— Allons-y ! Mais vous nous le payerez !
Alex ouvrit la bouche. Il allait sortir une énormité, devina Jason.
— Tais-toi, siffla-t-il entre ses dents tout bas.
L’androïde était capable de percevoir même des sons qu’un humain n’aurait pas entendu et il était programmé pour obéir à Jason. Il ne dit donc rien et les trois brutes les laissèrent.
— J’ai mathématiques en salle 213, vous aussi ?
Jason hocha la tête.
— Au fait, je m’appelle Valérian.
— Enchanté, moi, c’est Jason.
Alex resta muet, sans doute parce qu’il s’était déjà présenté.
Ils ne mirent pas longtemps à atteindre la bonne salle de classe avec leur guide local qui leur apprit aussi que le professeur de maths, Monsieur Sauzz était du genre exigeant.
1 commentaire:
Merci pour cet aperçu, je sens qu'on va bien rire avec cette histoire avec des situations cocasse ^__^
Aussi hâte de découvrir cette nouvelle aventure
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