Quand il était fatigué de parler, il le contemplait en silence. L'Aurélien couché sur le lit était beau, mais nettement plus frêle que celui qu'il avait connu, actif et souriant, aux cheveux blond vénitien agités par le vent au lieu d'être plaqué sur l'oreiller.
Philippe revivait leurs souvenirs communs, leurs jeux d'enfants, leurs disputes et réconciliations, leurs sorties, leurs exposés en classe. Il songeait aux secrets qu'Aurélien lui avait confié, le plus grand d'entre eux étant que Dan n'était pas son véritable frère, mais un garçonnet adopté par ses parents à l'époque où ils se désespéraient de ne pas réussir à avoir d'enfants. Comme Aurélien s'était refusé de révéler quoi ce soit à Dan et n'avait osé aborder le sujet avec ses parents, c'est à Philippe qu'il en avait parlé.
Rester assis jour après jour auprès d'Aurélien sans que la situation ne change d'un iota était parfois très dur, mais Philippe ne laissait jamais transparaître son désespoir dans ses propos.
Il y avait un autre point qu'il n'abordait jamais, même s'il y pensait beaucoup : son amour pour son ami.
Un jour semblable aux précédents, Dan débarqua. Cela faisait quelques semaines qu'il n'était plus venu et Philippe avait craint que lui aussi n'y croit plus.
Comme il le faisait toujours, il lui proposa de les laisser seul et pour une fois, Dan accepta.
Philippe partit se chercher un café, puis s'adossa au mur du couloir en attendant. Plusieurs infirmières le saluèrent en passant. Il était bien connu dans le service. Le docteur Ecifélam qui s'occupait d'Aurélien ne se donna pas cette peine. Ils avaient échangés à plusieurs reprises des mots durs, Philippe refusant de croire qu'Aurélien ne se réveillerait jamais, chose dont était persuadée le docteur. Au début, Philippe avait cherché à discuter avec lui, puis il avait compris que c'était inutile que le docteur Ecifélam était un vieil aigri sans une once de compassion qui n'avait certainement pas choisi ce métier dans le désir d'aider son prochain et prenait même parfois un malin plaisir à décourager Philippe. Heureusement, un autre médecin, beaucoup plus jeune, s'était montré plus optimiste sur le cas d'Aurélien.
Quelques jours plus tard alors que Philippe était comme toujours assis près du lit d'Aurélien, Dan apparut accompagné d'un homme à la coupe militaire et à l'air froid.
Philippe se leva, prêt à libérer les lieux.
— Bonjour. Voilà, Philippe, le plus fidèle ami de mon frère. Et voici, Clowis... annonça Dan sans finir la présentation.
— Le compagnon de Dan, acheva le dénommé Clowis. Enchanté, ajouta-t-il sans que son visage ou sa voix ne laisse filtrer le plus petit contentement.
Philippe fut surpris. Jamais il n'avait soupçonné Dan d'être attiré par les hommes. Dans la chambre du frère d'Aurélien, il avait toujours vu scotchés aux murs des posters de filles en maillots de bains.
— De même, murmura-t-il avec un sourire machinal.
Philippe revivait leurs souvenirs communs, leurs jeux d'enfants, leurs disputes et réconciliations, leurs sorties, leurs exposés en classe. Il songeait aux secrets qu'Aurélien lui avait confié, le plus grand d'entre eux étant que Dan n'était pas son véritable frère, mais un garçonnet adopté par ses parents à l'époque où ils se désespéraient de ne pas réussir à avoir d'enfants. Comme Aurélien s'était refusé de révéler quoi ce soit à Dan et n'avait osé aborder le sujet avec ses parents, c'est à Philippe qu'il en avait parlé.
Rester assis jour après jour auprès d'Aurélien sans que la situation ne change d'un iota était parfois très dur, mais Philippe ne laissait jamais transparaître son désespoir dans ses propos.
Il y avait un autre point qu'il n'abordait jamais, même s'il y pensait beaucoup : son amour pour son ami.
Un jour semblable aux précédents, Dan débarqua. Cela faisait quelques semaines qu'il n'était plus venu et Philippe avait craint que lui aussi n'y croit plus.
Comme il le faisait toujours, il lui proposa de les laisser seul et pour une fois, Dan accepta.
Philippe partit se chercher un café, puis s'adossa au mur du couloir en attendant. Plusieurs infirmières le saluèrent en passant. Il était bien connu dans le service. Le docteur Ecifélam qui s'occupait d'Aurélien ne se donna pas cette peine. Ils avaient échangés à plusieurs reprises des mots durs, Philippe refusant de croire qu'Aurélien ne se réveillerait jamais, chose dont était persuadée le docteur. Au début, Philippe avait cherché à discuter avec lui, puis il avait compris que c'était inutile que le docteur Ecifélam était un vieil aigri sans une once de compassion qui n'avait certainement pas choisi ce métier dans le désir d'aider son prochain et prenait même parfois un malin plaisir à décourager Philippe. Heureusement, un autre médecin, beaucoup plus jeune, s'était montré plus optimiste sur le cas d'Aurélien.
Quelques jours plus tard alors que Philippe était comme toujours assis près du lit d'Aurélien, Dan apparut accompagné d'un homme à la coupe militaire et à l'air froid.
Philippe se leva, prêt à libérer les lieux.
— Bonjour. Voilà, Philippe, le plus fidèle ami de mon frère. Et voici, Clowis... annonça Dan sans finir la présentation.
— Le compagnon de Dan, acheva le dénommé Clowis. Enchanté, ajouta-t-il sans que son visage ou sa voix ne laisse filtrer le plus petit contentement.
Philippe fut surpris. Jamais il n'avait soupçonné Dan d'être attiré par les hommes. Dans la chambre du frère d'Aurélien, il avait toujours vu scotchés aux murs des posters de filles en maillots de bains.
— De même, murmura-t-il avec un sourire machinal.
1 commentaire:
Hé bien quel épisode de fou entre le secret que l'on apprend sur Dan (qui je crois n'était pas dans le conte d'avant) et la visite de Dan et Clowis whaou c'est trop bien ^__^
Merci pour cet épisode de fin de semaine qui ne nous laisse pas trop sur notre faim quand à la suite des évènements lol
Vivement lundi pour la suite quand même XD
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