jeudi 20 mars 2014

Le garçon fée - 172

Trop vite au goût de Zibulinion, Relhnad s'en alla, non sans avoir déposé des baisers parfumés pomme-cannelle sur le front et la joue de l'adolescent qui le laissèrent rêveur, mais insatisfait.
Dommage qu'à sa connaissance, aucun sort ne nécessite de s'embrasser pour fonctionner...
Le lendemain, comme c'était le week-end, Zibulinion dut se passer de la compagnie de Relhnad.
Et, hélas, le lundi soir, le professeur de sorts annonça qu'avec les examens de fin d'année qui arrivaient, ils allaient devoir mettre en pause leurs soirées afin que l'adolescent se consacre entièrement à ses révisions.
Zibulinion acquiesça, résigné. Il ne s'agissait pas de faire des caprices comme un gamin. Il ne put cependant s'empêcher de dévoiler une de ses inquiétudes :
– Pourra-t-on se voir durant les grandes vacances ?
– Je devrais te dire non. Mais c'est oui. Je n'ai toutefois pas encore décidé si ce serait en tant que Dalynaida ou sous mon illusion habituelle quand je suis parmi les humains.
La rumeur était donc vraie...
– Vous ne vous promenez jamais sous votre véritable apparence au milieu des humains ?
– Cela m'est arrive, mais j'évite, car je me fais reluquer et presque immanquablement draguer. C'est lourd.
– Vous voulez bien me la montrer ?
– Si tu veux.
Ses ailes disparurent. Le blond de ses cheveux se ternit en un châtain clair. Les éclats argentés de ses yeux s'éteignirent, ne laissant qu'un bleu profond. Sa peau albâtre se colora. Sa beauté parfaite s'estompa pour une plus commune, mais il restait tout à fait séduisant.
– Qu'en penses-tu ? demanda Relhnad.
Sa merveilleuse voix, elle, était inchangée.
– Vous êtes toujours vous.
– C'est le but de la manœuvre. Ainsi, l'illusion ne me coûte pas grand chose à maintenir à la différence de celle de Dalynaida.
– Autant celle-là que l'autre, alors.
– L'avantage de Dalynaida, c'est que nul n'est au courant que c'est moi, à part toi. Nous en rediscuterons, d'accord ? Pour le moment, il ne me reste qu'à te souhaiter du courage et une bonne nuit.
Il déposa un doux baiser sur la joue de Zibulinion qui n'osa dire un mot pour le retenir, et s'éclipsa.
L'adolescent soupira. Il ne comprenait pas pourquoi ils ne pouvaient pas passer au moins quelques minutes ensemble chaque soir, mais il craignait que Relhnad ne le trouve trop collant s'il exprimait son envie.
Avec difficultés, il se plongea donc dans les révisions, puis se concentra avec tout autant de peine sur les examens eux-mêmes.
Relhnad lui manquait plus fort qu'avant. Plus les jours passaient, plus il ne pouvait lutter contre l'impression que son rapprochement avec son professeur n'avait été qu'un rêve. Une part de lui ne croyait toujours pas que ses sentiments avaient un écho dans le cœur Relhnad.

Zibulinion n'eut pas le temps de se réjouir de la fin des examens. La dernière épreuve passée, il découvrit dans sa chambre une convocation de la directrice. Il devait, tout affaire cessante, se rendre dans le bureau de cette dernière. Zibulinion y alla à reculons : aucune de ces entrevues avec la directrice n'avait débouché sur quoi que ce soit de positif, sauf peut-être la fois où elle l'avait autorisé à sauter huit classes d'un coup.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Oh lala qu'est ce que la directrice va encore trouver pour embêter notre pauvre Zibu >_<

Je suis contente pour lui et Relhnad et j'espère qu'un jour ils pourront se montrer ensemble malgré leur différence d'âge et se faire pleins de bisous autre part que sur le front et la joue lol

Vivement la suite XD