Pendant deux jours, Zibulinion ne cessa de tourner et retourner le petit carton, le cornant et le pliant, puis il se décida à aller faire un tour à l'adresse qui était inscrite dessus durant le week-end.
Longuement, il hésita entre le samedi et le dimanche, l'heure. Le choix de ses vêtements lui posa également problème, car il souhaitait bien présenter.
Enfin, le samedi, en tout début d'après-midi, vêtu d'un bête sweat-shirt et jeans bleus, il quitta l'appartement sans prévenir personne. Pour être certain de ne pas se perdre, il avait emporté avec lui le plan de la ville.
Plus il approchait de l'endroit où habitait son père, plus sa nervosité augmentait. Il craignait de gêner.
En arrivant à la bonne rue, il s'arrêta un instant avant de la remonter à pas lents jusqu'au numéro indiqué sur le petit carton... 2, 4, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26... C'était ici que son père résidait si sa mère lui avait bien donné la bonne adresse et si son père n'avait pas déménagé entretemps... La barrière en planches peintes en blanc était basse et laissait voir un petit jardin avec un arbrisseau et une balançoire. La maison à la façade crème défraîchie comportait un étage sous un toit de tuiles mangées par la mousse. C'était une habitation comme beaucoup d'autres, mais elle était spéciale aux yeux de Zibulinion : son père y vivait.
L'adolescent dépassa le portillon, avançant jusqu'au pavillon suivant, puis revint sur ses pas et contempla la sonnette - discret bouton blanc sur une plaquette grise métallisée. Il pointa son doigt dessus, prêt à appuyer, abaissa son bras, s'inquiéta qu'on le voit tourner ainsi tourner autour du pot et se lança.
Un léger bruit retentit preuve que la sonnette fonctionnait et une femme ouvrit la porte. Les cheveux grisonnants, la quarantaine, banale, bien loin des beautés blondes des fées.
– Bonjour. Que puis-je pour vous ?
Zibulinion bafouilla. Son père avait dû se remarier et avait peut-être même eu un enfant. N'avait-il pas vu la balançoire ?! Et lui, il se pointait sans même connaître le prénom de son père...
– J'aurais besoin de parler à votre époux, réussit à dire l'adolescent.
La femme sembla étonnée.
– Qui êtes-vous ?
Zibulinion ne sut répondre. Son nom n'évoquerait sans doute rien à cette femme et il ne pouvait affirmer qu'il était le fils de son mari. Il n'était même pas sûr à cent pour cent que son père habite bien là et de toute façon, ce dernier ne le reconnaîssait pas comme tel. Il n'allait quand même pas briser un mariage...
– C'est au sujet de l'ex-femme de votre époux, esquiva-t-il.
A ce moment, un homme blond basané et baraqué apparut à son tour dans l'embrasure et parla à mi-voix à la femme grisonnante avant de venir déverrouiller le portillon et d'inviter Zibulinion à discuter au frais, dans le salon.
L'adolescent, la gorge nouée à l'idée que c'était sûrement son père qui se tenait devant lui, hocha la tête. Il le suivit à l'intérieur, s'excusant d'une voix inintelligible de s'imposer ainsi.
Dans l'entrée, une petite fille aux boucles châtains d'à peu près l'âge de Rozélita le regarda, sa poupée serrée dans ses bras potelés. Elle était toute mignonne et l'idée qu'elle était sûrement sa demi-sœur accrut la gêne de Zibulinion. Une fois de plus, il n'avait pas assez réfléchi aux tenants et aux aboutissants avant d'agir.
Le salon était de taille modeste, mais chaleureux avec ses murs jaune pâle, sa moquette orangée et ses fauteuils chocolats aux formes arrondies. Zibulinion s'assit avec raideur sur celui que l'homme blond basané lui indiquait tandis que la femme grisonnante s'éclipsait pour s'occuper de la petite fille.
Longuement, il hésita entre le samedi et le dimanche, l'heure. Le choix de ses vêtements lui posa également problème, car il souhaitait bien présenter.
Enfin, le samedi, en tout début d'après-midi, vêtu d'un bête sweat-shirt et jeans bleus, il quitta l'appartement sans prévenir personne. Pour être certain de ne pas se perdre, il avait emporté avec lui le plan de la ville.
Plus il approchait de l'endroit où habitait son père, plus sa nervosité augmentait. Il craignait de gêner.
En arrivant à la bonne rue, il s'arrêta un instant avant de la remonter à pas lents jusqu'au numéro indiqué sur le petit carton... 2, 4, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26... C'était ici que son père résidait si sa mère lui avait bien donné la bonne adresse et si son père n'avait pas déménagé entretemps... La barrière en planches peintes en blanc était basse et laissait voir un petit jardin avec un arbrisseau et une balançoire. La maison à la façade crème défraîchie comportait un étage sous un toit de tuiles mangées par la mousse. C'était une habitation comme beaucoup d'autres, mais elle était spéciale aux yeux de Zibulinion : son père y vivait.
L'adolescent dépassa le portillon, avançant jusqu'au pavillon suivant, puis revint sur ses pas et contempla la sonnette - discret bouton blanc sur une plaquette grise métallisée. Il pointa son doigt dessus, prêt à appuyer, abaissa son bras, s'inquiéta qu'on le voit tourner ainsi tourner autour du pot et se lança.
Un léger bruit retentit preuve que la sonnette fonctionnait et une femme ouvrit la porte. Les cheveux grisonnants, la quarantaine, banale, bien loin des beautés blondes des fées.
– Bonjour. Que puis-je pour vous ?
Zibulinion bafouilla. Son père avait dû se remarier et avait peut-être même eu un enfant. N'avait-il pas vu la balançoire ?! Et lui, il se pointait sans même connaître le prénom de son père...
– J'aurais besoin de parler à votre époux, réussit à dire l'adolescent.
La femme sembla étonnée.
– Qui êtes-vous ?
Zibulinion ne sut répondre. Son nom n'évoquerait sans doute rien à cette femme et il ne pouvait affirmer qu'il était le fils de son mari. Il n'était même pas sûr à cent pour cent que son père habite bien là et de toute façon, ce dernier ne le reconnaîssait pas comme tel. Il n'allait quand même pas briser un mariage...
– C'est au sujet de l'ex-femme de votre époux, esquiva-t-il.
A ce moment, un homme blond basané et baraqué apparut à son tour dans l'embrasure et parla à mi-voix à la femme grisonnante avant de venir déverrouiller le portillon et d'inviter Zibulinion à discuter au frais, dans le salon.
L'adolescent, la gorge nouée à l'idée que c'était sûrement son père qui se tenait devant lui, hocha la tête. Il le suivit à l'intérieur, s'excusant d'une voix inintelligible de s'imposer ainsi.
Dans l'entrée, une petite fille aux boucles châtains d'à peu près l'âge de Rozélita le regarda, sa poupée serrée dans ses bras potelés. Elle était toute mignonne et l'idée qu'elle était sûrement sa demi-sœur accrut la gêne de Zibulinion. Une fois de plus, il n'avait pas assez réfléchi aux tenants et aux aboutissants avant d'agir.
Le salon était de taille modeste, mais chaleureux avec ses murs jaune pâle, sa moquette orangée et ses fauteuils chocolats aux formes arrondies. Zibulinion s'assit avec raideur sur celui que l'homme blond basané lui indiquait tandis que la femme grisonnante s'éclipsait pour s'occuper de la petite fille.
2 commentaires:
Pinaise quel suspens dans cet épisode ^^ Merci à toi du mal que tu te donne pour nous surprendre à chaque fois
J'ai hâte de voir comment va se passer la conversation lol plein de questions se posent et vivement la suite XD
Merci pour cette suite qui présente une nouvelle péripétie pour notre héros, espérons qu'elle finisse bien ;)
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