mardi 4 mai 2010

Le Suivant du prince - 109

Aldrick fit rouler ses épaules. Ces dernières semaines, une tension sourde ne le quittait pas. Neuf longues semaines... Avait-il fait une erreur en dépêchant une nouvelle délégation auprès des centaures ? Il doutait chaque jour un peu plus du bien fondé de sa décision. Oui, ces derniers temps, les choses étaient désagréablement incertaines... et il n'avait guère envie de dîner en noble compagnie. Son éventuel mariage avec Paprika serait sans nul doute encore mentionné. Il ne s'était toujours par résigné à épouser la jolie elfe, mais ne pouvait ouvertement refuser sa main tant que Mell n'avait pas pris une décision pour Safriki. Hélas, le prêtre reculait toujours le moment de se prononcer, laissant Aldrick gérer seul l'impatience de Paprika qui avait hâte de rentrer chez elle pour retrouver la personne qu'elle aimait et celle de sa mère, la reine d'Iridia. Heureusement, au milieu de tous ses tourments, Youri était là, fidèle au poste, jour et nuit. Du temps du Quentin du Pic, Aldrick avait trouvé prodigieusement agaçant d'être suivi partout par quelqu'un, mais la présence de Youri à ses côtés le réconfortait.
– Nous restons-là, finalement ? demanda le jeune homme, comme Aldrick, plongé dans ses pensées, ne se levait pas de son trône.
– Non, non. Allons-y, répondit le prince en bondissant sur ses pieds.
Dans les appartements du prince, une pile impressionnante de messages attendait. Aldrick qui avait espéré passer un moment tranquille avec Youri avant d'aller dîner, fut déçu. Il embrassa tout de même le jeune homme avant de s'atteler au courrier.
– Tiens, dans le tas, il y a une lettre qui t'ait adressé...
Pensant que c'était un message de son frère, Youri s'approcha du bureau où s'était installé Aldrick avec le sourire aux lèvres.
– Mais c'est une écriture de femme... commenta Aldrick en lui tendant l'enveloppe.
Le sourire du jeune homme s'effaça et c'est sans enthousiasme qu'il ouvrit la lettre. La curiosité du prince, elle, était éveillée. Il se leva de sa chaise afin de lire par-dessus l'épaule de Youri.
C'était une lettre assez alarmante de la vieille servante du manoir des Lyonn, Fanny, qui, inquiète pour la santé de Demian, écrivait à son frère. L'adolescent n'avait plus d'appétit et vomissait le peu qu'il mangeait. La vieille servante craignait qu'il ne se laisse dépérir. Un docteur avait vu Demian, mais n'avait pas su trouver ce qu'il avait.
Aldrick éprouva la morsure de la culpabilité. En envoyant Léo au loin, il avait causé indirectement le mal être de Demian : il ne faisait en effet guère de doute que c'était l'absence de nouvelles qui minait l'adolescent. C'était également lui qui retenait Youri loin de son frère. En faisant du jeune homme son Suivant, il l'avait enchaîné à sa personne, le privant de sa liberté de mouvement...

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Aldrick qui se repend c'est trop mimi ^____^ Pauvre chou qui culpabilise envers Youri et Demian..

Comme le prince j'ai hâte de savoir comment s'est passé la délégation envoyée auprès des centaures :)

Merci pour cet épisode ^________^

Illyshbl a dit…

merci d'être toujours là pour commenter. :)