L'empreinte de l'orc - 113 (fin)

Peu après, le futur Adam le septième débarqua à la forteresse escorté d’une vingtaine d’humains et accompagné de la jeune veuve.
Gulrik et Cyan redoublèrent d’amabilités afin d’adoucir l’accueil plutôt froid qu’ils reçurent.
Dans la foulée, plein d’orcs arrivèrent de tout Orcania pour participer au mariage. Même s’il ne faisait guère de doute que beaucoup méprisaient le partenaire choisi par Gulrik, aucun n’avait osé refuser l’invitation et certains changèrent d’avis face à l’empreinte. Les mentalités mettraient sûrement du temps à évoluer, mais Gulrik voulait espérer le meilleur.
Parmi les nombreux invités orcs, la jeune veuve trouva chaussure à son pied, ce qui fit plaisir à Gulrik comme à Cyan.
Le plus beau et inattendu fut toutefois la manière dont le demi-frère de Cyan et la cousine Gulrik tombèrent de façon évidente sous le charme l’un de l’autre.
La cérémonie de mariage se déroula dans la clairière devant la forteresse.
Gulrik avait revêtu pour l’occasion un pagne d’apparat, Cyan un élégant pantalon. Il n’avait pas enfilé de chemise ou tunique. Il avait avoué trouver embarrassant de parader torse nu, mais il désirait que l’empreinte de l’orc soit parfaitement visible. C’était aussi une façon de s’approcher de la tenue habituelle des orcs tout en gardant une touche humaine.
Le père de Gulrik prononça les mots traditionnels les unissant par les liens du mariage sous les yeux d’une assemblée composée essentiellement d’orcs.
Le banquet eut ensuite lieu, l’alcool y coula à flots et tout le monde put faire bombance.
Enfin, à la nuit tombée, Gulrik et Cyan se retrouvèrent seuls tout les deux.
Gulrik embrassa son humain encore et encore. Ils s’unirent l’un à l’autre de façon passionnée et plutôt deux fois qu’une.
Repus et satisfaits, la main de chacun posée sur l’empreinte de l’autre, Cyan murmura :
— Si Adam le sixième accepte comme bru ta cousine, cela devrait achever de renforcer la paix entre humains et orcs. Surtout que cette fois, ce ne sont pas des alliances politiques, mais des mariages d’amour.
— Oui, mais il faut plus. Plein de villes comme Manchor. Je veux en créer à Orcania, près de la frontière. Je veux aussi fonder un orphelinat où orcs et humains seront élevés ensemble.
— Ce serait bien…
— C’est toi qui m’a donné l’idée en parlant d’adopter.
Cyan s’empourpra et Gulrik l’embrassa.
Jamais il ne se lasserait de son adorable humain.
— Mon charmant prince orc… souffla Cyan.
Ils étaient parfaits l’un pour l’autre. 

FIN