mercredi 3 février 2021

L'androïde amoureux - 17

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— Alors, comme ça Valérie, tu t’es enfin trouvé un petit ami ? demanda Paul, ses deux potes sur ses talons.
Les trois lourdauds étaient de retour. Valérian aurait pu le parier. C’était un miracle qu’ils l’aient laissé tranquille ne serait-ce que quelques jours.
Il s’était même senti obligé de prévenir Alex de la rumeur qui ne manquerait pas de courir sur eux s’ils passaient trop de temps ensemble au lycée.
Alex avait cependant tourné les choses à la blague : « Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, que je suis gay, triste ou en colère, cela n’a pas d’importance. »
Valérian les ignora.
— Je suis plutôt son grand ami, déclara Alex.
Paul et ses deux copains se gaussèrent.
La cloche marquant la fin de la récréation coupa heureusement court à la discussion qui n’aurait pu que mal tourner.
Les trois garçons pouvaient bien se moquer. La formule d’Alex avait beau être curieuse, elle était touchante. Savoir qu’il comptait pour lui, était précieux.
Valérian pouvait bien se l’avouer, il était déjà à moitié amoureux de lui et s’il continuait à le fréquenter, il ne tarderait pas à l’être complètement. Prendre ses distances aurait été sage, autant pour préserver son cœur que pour épargner Alex ce genre d’échanges désagréables, mais non Valérian n’en avait pas la moindre envie. Il comptait même réinviter Alex chez lui, juste qu’il n’avait pas encore trouvé la manière de lui faire comprendre que Jason n’était pas le bienvenu.
Au moins au lycée, le jumeau d’Alex, sans l’éviter, ne lui faisait pas de rentre-dedans vu qu’il préférait garder secret sa bisexualité.
    Paul et ses potes devaient sûrement s’ennuyer ce jour-là, car ils revinrent à la charge au réfectoire.
— Alexa, tu suis un régime ?
Valérian qui s’était déjà étonné du peu qu’Alex mangeait par rapport à son gabarit, avait reçu une réponse fort sobre en retour : Alex était né comme ça et les quantités qu’il ingérait étaient suffisantes.
Alex continua à mastiquer consciencieusement, comme si personne n’avait pris position dans son dos.
— T’es bouché ou quoi, la pédale ? demanda Paul en empoignant Alex par l’épaule.
— C’est à moi que tu t’adresses ? Je n’ai rien en commun avec un évier ou un vélo, répliqua Alex.
Valérian ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Dommage que Paul et ses amis soient incapables d’apprécier l’humour particulier d’Alex.
— En tout cas, t’as des goûts de chiottes ! s’écria Paul.
— Je ne comprends pas votre problème, répondit Alex avec un calme olympien.
Cela n’avait rien de provocateur, mais Paul voulut le faire tomber de sa chaise.
En vain. Alex ne bougea pas d’un pouce.
Paul lança un déluge d’affreuses insultes sur eux afin de garder la face auprès de ses potes.
— Ni moi, ni Valérian ne sommes rien de ce que tu prétends, dit Alex d’une voix posée.
C’était simple et efficace. Il avait une classe folle, mais Valérian avait peur que les choses n’aillent trop loin, si quelqu’un n’intervenait pas. Où était Amandine ou même Jason ?

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Merci pour l'épisode du jour :D

Voilà le retour des crétins, j'espère qu'ils vont encore recevoir une bonne leçon de la part d'Alex ^__^

Cela se voit comme le nez au milieu de la figure que Valérian en pince pour Alex :)

Hâte de lire la suite :D