mardi 31 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 82

Les premiers hommes qu’ils croisèrent sur leur route renforcèrent les peurs de Cyan.
Gulrik avait tenu à continuer à le porter et le petit groupe qu’ils rencontrèrent crut de suite le pire.
Ils menacèrent les deux orcs de leurs armes, les accusant d’enlèvement et leur intimant de relâcher l’humain qu’ils tenaient.
Avant que Gulrik ou Roknok ne perdent leur calme, Cyan intervint :
— Non, tout va bien, ils m’aident !
Les membres du petit groupe échangèrent des regards sceptiques.
Cyan se libéra des bras puissants de l’orc et assura une fois encore que tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Et puis il fallut que l’un des hommes remarque l’empreinte – Gulrik s’arrangeait toujours pour qu’elle soit visible. Leur sympathie vis-à-vis de Cyan s’envola.
Même sans savoir ce qu’elle signifiait au juste, ils déduisirent d’eux-mêmes qu’elle impliquait que Cyan avait une relation intime avec les orcs.
Il entendit l’un des types le traiter de pervers entre ses dents. Il encaissa l’insulte et fut content que le petit groupe les laisse.
— Fichus humains, râla Gulrik.
— Je ferai mieux de marcher à partir de maintenant. Cela nous évitera des problèmes.
Ils s’en étaient bien tirés cette fois, mais après l’incident avec le mystérieux archer aux flèches empoisonnées à Orcania, ils auraient vraiment mieux fait de ne pas tenter leur chance.
— Non. Nous allons nous arrêter à Manchor et acheter un carrosse, dit Gulrik.
Ce n’était pas une option qui lui plaisait vu la manière dont il en avait parlé dans la salle du trône à son père.
Cyan essaya de faire valoir que ce n’était vraiment pas la peine. En vain. Gulrik argumenta à raison que cela leur permettrait d’arriver plus vite à leur destination sans susciter trop de curiosité des humains et sans que Cyan ne s’épuise.
Ils marchèrent jusqu’à la ville et y entrèrent. Cyan les guida au bon endroit.
Une fois le carrosse payé, Roknok s’assit dos rigide sur le siège du conducteur qui était évidemment étroit pour lui, car à taille humaine et non prévu pour les orcs.
Cela se voyait qu’il était inconfortable.
— Ce n’est pas naturel, lâcha-t-il.
Il devait vraiment s’y sentir mal pour daigner ainsi prononcer une phrase entière.
Gulrik aida Cyan à grimper dedans, puis s’installa à son tour à l’intérieur sur la banquette, l’air mal à l’aise.
— Nous pourrions nous en passer… murmura Cyan.
— Non. Et pas seulement pour ton confort. Adopter un moyen de locomotion humain devrait nous aider à partir d’un meilleur pied à la cour d’Adam le sixième.

lundi 30 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 81

    Durant la deuxième journée de voyage, Cyan, toujours blotti dans les bras de Gulrik, se départit un peu de sa réserve pour raconter les semaines qu’il avait passées à l’auberge du Caribouc.
Ce fut Gulrik qui le relança chaque fois qu’il se taisait en lui réclamant des détails. Son intérêt n’était clairement pas feint. Cyan en aurait presque oublié la présence de Roknok. Il finit quand même par s’inquiéter à haute voix de fatiguer le garde avec ses bavardages.
Roknok le rassura à moitié en grommelant un « ça va. »
Plus tard, Gulrik évoqua sa convalescence et les marchandages avec son père. Cyan apprécia qu’il se confie à lui.
    A la nuit tombée, quand Cyan se retrouva une fois de plus pressé contre le grand corps de Gulrik, il se rendit à l’évidence : jamais il ne tiendrait jusqu’à qu’ils soient entre quatre yeux. Il avait envie de caresser l’orc et brûlait de le sentir en lui.
Dans la foulée, il réalisa que le prince des orcs avait pris à cœur ce qu’il avait dit et ne ferait rien s’il n’initiait pas les choses.
Une fois que Roknok lui sembla endormi à quelques mètres d’eux, Cyan attrapa la main de Gulrik et la plaça sur son érection.
— J’ai changé d’avis, dit-t-il tout bas.
Gulrik, resté éveillé, ne fit pas semblant de ne pas comprendre et émit un grondement des plus excitants.
Il le poussa à s’allonger à plat sur la couverture, baissa son pantalon et se plaça au-dessus de lui, son visage au niveau de l’entrejambe de Cyan.
Un instant plus tard, il engloutit le pénis de Cyan, le suçant et le léchant jusqu’à ce qu’il explose.
Gulrik avala tout, comme si cela avait été un délicieux nectar, puis avant que Cyan n’ait vraiment le temps de se demander s’il devait lui rendre la pareille, se prit en main et s’amena lui-même à la jouissance.
Pour finir, il étala leurs fluides sur le bas-ventre de Cyan avec un grognement satisfait.

    Le lendemain, ils franchirent la frontière de Orcania et entrèrent à Humania.
— La perspective de vous retrouver entourés d’humains ne vous dérange pas ? osa demander Cyan à ses deux compagnons orcs.
Le silence qu’il obtint en retour lui fit regretter d’avoir eu la témérité de poser la question.
Finalement, Roknok haussa les épaules, ce que Cyan interpréta comme une forme d’indifférence.
— Je ne peux pas dire que cela m’enchante, bougonna Gulrik.
Cyan, pour sa part, appréhendait. Il allait être de retour parmi ses pairs et n’était que trop conscient qu’il ne devait s’attendre à rien de bon.

vendredi 13 mars 2020

Pause

Mon avance a été mangée peu à peu avec le temps,
Mes enfants sont à la maison depuis une semaine et je dois gérer l'école à la maison,
Je suis tombée malade (un banal virus, pas celui qui fait l'actualité)
Bref, conséquence de tout cela, je suis obligée de faire la pause pour un moment.

Si tout va bien, je pourrais recommencer à mettre des épisodes en ligne de L'empreinte de l'orc à partir du lundi 30 mars.
Heureusement l'histoire n'est pas à un moment de suspense insoutenable, même si bien sûr, la cour d'Adam le 6ème promet bien des aventures pour nos héros.

jeudi 12 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 80

Cyan ne savait plus où se mettre après son coup d’éclat. Le silence prolongé de Gulrik n’arrangeait rien.
Quand le prince orc lui avait affirmé que, même sans l’empreinte, il aurait été content que Cyan soit de retour, il l’avait cru. Il s’était dit qu’il n’était pas si impossible que ça que Gulrik éprouve quelque chose pour lui. Son insistance pour qu’ils « baisent » avait fragilisé cet espoir et il n’avait pu s’empêcher de révéler le fond de sa pensée sans se soucier des conséquences, ce qu’il ne faisait jamais ou presque. Il n’acceptait bien sûr pas toujours de se faire marcher dessus sans réagir, mais il n’avait pas l’habitude de se montrer aussi franc.
— Désolé, murmura-t-il, yeux rivés sur le sol herbeux.
Gulrik s’accroupit devant lui et l’obligea à le regarder.
— Ne le sois pas. Je t’aime Cyan, silencieux ou furieux. Je veux savoir ce que tu penses, apprendre à mieux te connaître et pas seulement sur le plan physique.
Gulrik respirait la sincérité et ses mots réchauffèrent Cyan en profondeur et toutes ses craintes s’envolèrent.
Il embrassa Gulrik, timidement d’abord, puis avec plus d’audace, plongeant sa langue à l’intérieur.
Gulrik émit un grondement de plaisir et Cyan gémit contre ses lèvres. Il avait lui aussi envie de refaire l’amour avec l’orc. Mais pas devant un public, même si lors de ses retrouvailles Gulrik, il avait si heureux et fou de désir qu’il n’avait prêté garde à rien d’autre qu’au prince des orcs.
Roknok revint à ce moment, un chevreuil mort sur l’épaule. Si Cyan avait osé, il lui aurait demandé de revenir plus tard. Il s’écarta doucement de Gulrik qui se contenta de froncer les sourcils.
Entre les deux orcs pas bavards pour deux sous,  le repas fut une affaire fort calme, ce qui ne dérangea nullement Cyan. Même s’il appréhendait ce qui les attendait au bout du voyage, il flottait encore sur un petit nuage après la déclaration sans ambiguïté aucune de Gulrik.
Quand ils s’allongèrent pour dormir, Gulrik se colla bien évidemment à lui, et plaça une main possessive sur le torse de Cyan qui regretta d’avoir déclaré un peu plus tôt ne vouloir rien faire de sexuel avec Roknok couché à quelques pas d’eux. La position l’excitait. Elle était aussi terriblement confortable. Il était protégé, enfin plus seul. La fatigue finit par avoir raison de lui.

mercredi 11 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 79

Cyan attrapa la main de Gulrik et la porta à ses lèvres.
Gulrik se voyait déjà lui arracher ses beaux atours – il le préférait nu – quand des serviteurs toquèrent à la porte et annoncèrent que leurs sacs pour le voyage étaient prêts. Roknok arriva dans la foulée. C’était l’heure du départ, même si Gulrik aurait préféré se perdre dans le corps de Cyan.
Il rapporta à son humain son échange avec Rurk et ils quittèrent la forteresse.
Dès qu’ils furent au pied du mur, Gulrik qui ne se souciait plus de ce qu’en penseraient ses pairs dans la mesure où Cyan portait son empreinte et que bientôt tout le monde saurait qu’il était sien, prit l’humain dans ses bras. Il était décidé à le porter afin d’éviter que Cyan ne s’épuise à marcher.
Cyan ne protesta pas comme il l’avait fait les premières fois et se blottit même contre le torse de Gulrik qui en éprouva une satisfaction profonde.
Ils avancèrent dans un silence confortable jusqu’au moment de camper pour la nuit. Gulrik envoya Roknok chasser leur dîner. Ils avaient de la viande séchée avec eux ainsi que des biscuits, mais il était plus agréable de manger frais et leurs provisions leur serviraient à Humania, les humains ayant des règles aussi strictes que stupides sur la chasse. Seuls les propriétaires des terres avaient le droit d’attraper du gibier dessus, autrement c’était considéré comme du braconnage et puni. Il y avait aussi moins de nature de l’autre côté de la frontière, les humains ayant tendance à raser les forêts pour tout transformer en ville.
Pendant l’absence de Roknok, ils auraient dû ramasser du bois et allumer un feu, mais Gulrik ne put résister à l’envie de caresser un peu l’encolure de son humain.
— Il ne devrait pas tarder à revenir, objecta faiblement Cyan.
— Et ? grogna Gulrik.
— Il risque de nous voir...
Ce qui n’aurait rien eu de dramatique. Ah, les humains et leurs complexes vis-à-vis du sexe qui était pourtant une chose on ne peut plus naturelle…
— Je suppose que nous pouvons attendre le moment du coucher.
— Il nous entendra ! s’écria Cyan.
— Quand pourrons-nous baiser, alors ? s’énerva Gulrik, frustré.
— Il n’y a donc que ça qui compte, que ça entre nous ? Ça et ces marques ?
Cyan était fâché. Vraiment. Sa réserve habituelle s’était comme envolée. Il était si magnifique ainsi que Gulrik en oublia sa propre irritation.
Cyan se calma presque aussitôt, rentra la tête dans les épaules et se recroquevilla sur lui-même.
Gulrik se remit de son émerveillement pour analyser ce que son humain venait de dire. Cyan avait l’air de douter des sentiments de Gulrik à son égard. Ne sentait-il donc pas son amour ?

mardi 10 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 78

Gulrik ne mit pas longtemps à s’assurer que les bagages étaient en bonne voie. En revanche, trouver Rurk s’avéra compliqué. On lui indiqua d’abord qu’il était dans une chambre dédiée aux invités, puis qu’il avait été vu dans la cour et sur le chemin de ronde. Cet orc ne tenait pas en place !
Gulrik le dénicha finalement dans les cuisines en train de faire rire à pleine gorge le vieux Polnuk, chose exceptionnelle.
Le vieil orc, dès qu’il remarqua Gulrik retourna vaquer à ses occupations.
— En voilà une jolie petite empreinte, déclara l’orc trapu au teint ocre.
C’était une couleur de peau peu fréquente chez les orcs, la plus commune étant le vert sous toutes ses nuances.
— Merci pour tout, dit Gulrik.
— Oh, c’était un plaisir et puis, je m’en serais voulu d’avoir deux morts sur la conscience.
Il avait le sens de l’humour et de la répartie. Gulrik ne tourna pas autour du pot :
— Tu as sûrement entendu que le roi nous envoyait en tant qu’ambassadeurs à Humania, serais-tu intéressé par venir avec nous ?
— Je suis flatté. Il faut cependant que je mettre mes affaires en ordre avant. Pourrais-je vous rejoindre plus tard ?
— Il te faudra un message portant le sceau du roi, mais cela ne devrait pas poser de problème.
— Oh, ce ne sera pas nécessaire, je me débrouillerai sans.
Gulrik n’en doutait pas. Sans insister, il hocha la tête et prit congé, pressé de rejoindre Cyan.
    Il eut une surprise en poussant la porte de sa chambre. Son humain était vêtu de pied en cap, un chapeau au large bords, une chemise blanche fermée par des lacets, une veste cintrée rouge vif, une culotte bouffante noir et des collants verts. Seules les chaussures étaient familières. C’étaient celles qu’il lui avait offert.
— Apparemment un des dignitaires venus en visite avait oublié une de ses malles derrière lui.   Ses vêtements m’ont été apportés en ton absence. J’ai l’air ridicule dedans… ?
Il aurait dû, mais non. Étonnamment, cela lui allait.
Gulrik secoua la tête.
Ce qui le dérangeait, c’était que le bain avait effacé son odeur  sur Cyan et que la marque de sa main était complètement masquée.  L’un sans autre aurait pu passer, la combinaison des deux était gênante.
Gulrik s’approcha, écarta les pans de la veste, s’agaça sur les lacets et ouvrit largement la chemise de façon à ce que son empreinte soit en partie visible.
— Comme ça, c’est parfait, dit-il d’une voix rauque.

lundi 9 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 77

— Je ne connais rien aux usages de la cour et je n’ai aucune éducation. J’arrive à lire et c’est à peu près tout, avoua Cyan d’une petite voix.
— J’en sais peut-être plus que toi sur certains sujets, mais je n’ai pas la prétention de maîtriser tous les comportements des humains. Toi, tu sauras les comprendre et m’expliquer.
L’arrivée d’un bac plein d’eau chaude porté par deux orcs interrompit la conversation.
Ce n’aurait normalement pas dérangé Gulrik dans la mesure où bavarder n’était en rien son activité favorite, mais dans le cas présent, il le regretta : c’était bien la première fois que Cyan s’ouvrait vraiment là lui.
Son humain était un silencieux et Gulrik appréciait cela, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir envie d’écouter ce qu’il avait à dire.
Comme Cyan ne faisait pas un geste pour se déshabiller, Gulrik s’étonna :
— Tu ne veux pas te baigner ?
— Tu ne passes pas en premier ?
— Non. Pas besoin. N’hésite pas si tu veux de l’aide pour te laver...
Gulrik n’aurait pas dû proposer cela, mais c’était plus fort que lui. Il avait envie de le toucher en permanence.
Cyan vira au cramoisi.
C’était vraiment fascinant la manière dont il changeait de couleur, même si ce n’était que de façon très partielle.
Gulrik fut sur lui en trois enjambées et caressa l’une des joues rouges. Malgré le voyage pour lequel ils devaient se préparer, il avait du mal à se retenir de ne pas faire plus.
Il se morigéna. Il était sûrement trop tôt pour pénétrer à nouveau Cyan. Bien que Gulrik ait fait attention, il n’était pas exactement un petit modèle et Cyan devait être endolori. Ils auraient bien sûr pu inverser les rôles, et ce, même si Gulrik préférait prendre qu’être pris. Les quelques fois où il avait expérimenté lui avait prouvé. Il devinait toutefois qu’avec Cyan se serait différent.
Cyan ôta son pantalon, dévoila son pénis à moitié dressé et enjamba le bac pour entrer dans l’eau.
Gulrik avait beau savoir se contrôler, il se rendit compte qu’il serait incapable de résister à la tentation s’il restait.
— Je vais vérifier que les préparatifs du voyage avancent bien et voir où est l’orc qui t’a ramené à moi.
Cyan acquiesça, ouvrit la bouche comme s’il allait dire quelque chose, puis la referma.
Il avait décidément du mal à s’exprimer et ça n’allait pas. Ne pas parler pour rien était positif, tout garder pour soi ne l’était pas.
Gulrik voulait un partenaire, quelqu’un avec qui échanger.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Gulrik. Si tu as quelque chose sur le cœur, exprime-toi, l’encouragea-t-il.
— Peut-être pourrions-nous proposer à Rurk de nous accompagner à la cour d’Adam le sixième… ?
Même si cela agaçait Gulrik que Cyan semble tenir à ce Rurk et qu’il ne tenait pas à avoir un grand entourage, c’était une bonne suggestion. Rurk devait être doté d’un rare pouvoir de persuasion pour avoir obtenu de son père qu’il accepte de les réunir Cyan et lui.
— Oui, bonne idée, approuva Gulrik.
Cyan eut un charmant sourire.
Gulrik se pencha, prêt à l’attraper et l’enlacer, puis se rappelant qu’il avait à faire, pivota sur lui-même.
— Je reviens vite, déclara-t-il et se dépêcha de sortir avant que ses belles résolutions ne volent en éclat.

vendredi 6 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 76

En attendant, il ne comprenait pas Cyan. Avait-il des regrets ?
Il glissa deux doigts sous le menton de l’humain pour l’obliger à le regarder et se perdit un instant dans le bleu cristallin de ses yeux.
Une aura de tristesse se dégageait de Cyan.
Ils étaient ensemble pourtant. Peut-être était à cause des propos de son père, sa façon d’ignorer l’humain. A moins que Cyan ne s’en veuille de causer des problèmes à Gulrik. Il était adorable comme ça.
— Je suis content que tu sois là, affirma-t-il.
— Vraiment ?
— Oui.
— A cause de l’empreinte ?
— Même sans, cela m’aurait fait plaisir.
Excepté que sans elle, son père aurait sûrement déjà fait exécuter Cyan. Il avait beau tempêter et affirmer que les empreintes étaient effaçables, il était conscient que la légende avait au moins une part de vérité.
Cyan esquissa un sourire. Gulrik y goûta en se courbant et pressant ses lèvres contre celles de l’humain. Il glissa ensuite sa langue à l’intérieur, plongeant et fouillant. C’était addictif.
Cyan gémit contre sa bouche.
Gulrik avait envie de s’unir à nouveau avec lui. Tout à l’heure n’avait pas suffi. Malheureusement, il y avait le voyage à préparer. Mieux valait partir avant que son père ne change d’avis ou ait des exigences supplémentaires.
Il s’écarta à regret et alla dans le couloir pour appeler un serviteur pour l’envoyer chercher des habits appropriés pour lui comme pour Cyan, des provisions pour le trajet, ainsi qu’un bac d’eau chaude pour un bain.
Gulrik aimait qu’il porte son odeur, mais cela ferait du bien à Cyan.
A son retour, Cyan était assis sur le bord du lit, l’air perdu.
Il y avait de quoi être dépassé par les événements. Gulrik lui-même l’était. A peine une heure plus tôt, il se morfondait enfermé dans sa chambre et maintenant, son humain était présent, portant son empreinte et Gulrik était libre… ou presque, car si cela n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait pas choisi la cour du roi d’Humania comme destination.
— Nous allons vraiment aller au château d’Adam le sixième ? demanda Cyan.
— Oui. Tant que mon père est aussi en colère, c’est mieux de ne pas être ici, et puis cela ne fera pas de mal de rappeler à tout le monde qu’orcs et humains peuvent faire davantage que se tolérer.

jeudi 5 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 75

Gulrik était furieux. Si son père croyait l’humilier en l’obligeant à parader avec Cyan à la cour du roi d’Humania, il se trompait. Il ne tenait certes pas à être entouré d’humains, mais Cyan avait bien accepté de vivre parmi les orcs, alors il pouvait bien faire cela, surtout qu’en tant que prince, qu’il ait un partenaire humain ne pourrait qu’aider à renforcer la paix qui semblait pour le moment compromise sur le long terme vu la manière dont orcs et humains restaient séparés les uns des autres, hormis à Manchor où ils étaient malgré tout plus juxtaposés qu’autre chose.
Il y aurait malgré tout dû avoir plus de villes où orcs et humains cohabitaient. Au lieu de cela, il y avait un mur entre eux, des préjugés et du mépris à n’en plus finir et du poison fabriqué pour tuer les orcs.
Gulrik échangea quelques mots avec Roknok, lui exposant son intention de l’emmener comme escorte à la cour d’Humania.
Il ne tenait pas à avoir un grand entourage. Quelqu’un de confiance était préférable, même s’il ne pouvait se défaire d’une certaine jalousie vis-à-vis de Roknok jugé « impressionnant » par Cyan. Ce serait toutefois l’occasion de montrer au garde que l’humain était sien.
Cyan était pâle et muet à ses côtés. Gulrik avait été si heureux de le revoir qu’il n’avait pas remarqué l’épuisement de l’humain, mais à présent, il lui sautait aux yeux. Hélas, ils allaient devoir repartir. Peut-être qu’un carrosse n’était pas si extravagant que cela, excepté qu’il faudra attendre Manchor pour en obtenir un. Les orcs n’utilisaient normalement pas de chevaux pour se déplacer.
Il fallait aussi des vêtements pour Cyan. Avec les humains, il était mal vu de se promener torse nu avec juste un pagne alors qu’il n’y avait pourtant pas plus confortable.
Gulrik soupira.
— Je suis désolé, murmura Cyan.
De quoi s’excusait-il ?
Gulrik l’entraîna loin de Roknok, puis décidant qu’il y avait trop d’oreilles curieuses dans les couloirs, il préféra attendre qu’ils soient de retour dans sa chambre pour en discuter.
— De quoi es-tu désolé ? demanda-t-il une fois la porte refermée sur eux.
— Je n’aurais peut-être pas dû écouter Rurk.
— Rurk ? grogna Gulrik.
C’était idiot, mais rien que le fait que Cyan prononce le nom d’un autre orc l’irritait.
— L’orc qui a repéré mon empreinte, m’a parlé de la légende, de ses parents qui étaient liés et m’a convaincu de revenir à Orcania. Je me demande où il est passé d’ailleurs…
— Je me renseignerai.
Gulrik aurait à le remercier.

mercredi 4 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 74

Cyan mit son pantalon et récupéra ses chaussures spéciales et les enfila.
— Allons-y, déclara Gulrik en passant un bras protecteur sur ses épaules.
Dans les couloirs, de nombreux orcs se retournèrent sur leur passage.
Contrairement au moment de son audience avec Rurk, c’était Roknok qui gardait cette fois la salle du trône. Il ne dit rien, mais les laissa entrer sans exiger que Cyan soit attaché, et cette marque de confiance toucha Cyan.
— Ah, te voilà enfin. Tu pues l’humain.
Cela commençait fort. Le roi des orcs faisait comme si Cyan n’était pas là, tout en l’insultant.
Gulrik lui pressa l’épaule, le réconfortant.
— Il sent bon, rétorqua-t-il.
— Tu ne veux pas sérieusement le prendre comme partenaire et renoncer à te marier avec une orc digne de toi, à même de te donner des héritiers ?
— Ai-je seulement le choix ?
Cya, se raidit. C’était comme il avait craint. Gulrik avait l’impression d’être coincé avec lui. L’expression « mon cœur t’appartient » n’avait pas été l’équivalent d’une déclaration amoureuse.
— L’empreinte n’est jamais qu’une marque sur la peau. On peut tatouer par dessus, ou la brûler au fer pour la faire disparaître.
— Père, la légende des empreintes ne marche pas comme cela. Nous sommes désormais liés jusqu’à notre mort.
— Tout ça ne sont que des racontars de grand-mères…
— Et pourtant, c’est bien mon empreinte sur son torse, répliqua Gulrik en recouvrant la marque de sa main.
Cyan se mordit la lèvre. C’était étrangement troublant, mais non, il n’allait tout de même pas avoir une érection devant le roi des orcs.
— C’est peut-être un tatouage, incomplet qui plus est !
— Comment expliques-tu la mienne, alors ? D’ailleurs, ne soupçonnais-tu pas déjà quelque chose quand tu as exigé que je cache mon soit-disant hématome ?
Le roi ne répondit pas tout de suite. Il bouillonnait d’une fureur mal contenue.
— Tu n’as pas besoin de garder cet humain à tes côtés.
— Si.
Mais en avait-il envie ? ne put s'empêcher de se demander Cyan.
Le roi se redressa de toute sa hauteur et hurla :
— Puisque tu insistes pour me faire honte avec cet humain qui ne ressemble à rien, autant que tu te rendes comme ambassadeur à la cour du souverain d’Humania avec cette créature que tu oses considérer comme ton partenaire ! Pars le plus tôt possible avec une escorte de trois gardes !
Cyan n’en croyait pas ses oreilles. Lui un orphelin, un moins que rien, se rendre à la cour d’Adam le sixième ? Le roi des orcs ne pouvait être sérieux. Sûrement, Gulrik allait protester.
— Très bien, mais je me contenterai de Roknok. Il vaut bien trois orcs réunis.
Non, Gulrik acceptait. Cyan pâlit. Quand Rurk lui avait parlé de la légende des empreintes et lui avait fait miroiter la possibilité d’une vie auprès de Gulrik, il n’avait pas réalisé tout ce que cela impliquait, juste qu’il allait retrouver Gulrik et sa gentillesse, ses attentions et ses caresses… Il avait en quelque sorte oublié que l’orc dont il était tombé amoureux était un prince.

— Toujours à défier mon autorité. J’ai dit trois ! C’est une affaire de prestige !
— Encore un peu et tu vas exiger que nous arrivions dans un carrosse tiré par des chevaux.
— Tu seras la risée des humains si tu arrives à pieds et sans escorte. Même avec un message portant mon sceau, tu risques d’être refoulé aux portes du château.
— Nous sommes des orcs.
Cette déclaration ferme et calme n’apaisa en rien le roi.
— Tu es impossible, tonna-t-il. Hors de ma vue !
Ils étaient surtout deux fortes têtes, le père autant que le fils. Gulrik était toutefois plus accommodant. Il semblait juste ne pas vouloir que son père lui dicte le moindre de ses faits et gestes, ce qui était normal.
Ne pas avoir de parents n’avait peut-être pas que des inconvénients.

mardi 3 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 73

Cyan était vidé aussi bien sur le plan physique que mental. Les jours précédents avaient été longs, fatigants et stressants.
Il avait dû marcher longtemps pour atteindre un endroit de la frontière facile à franchir. Ensuite, Rurk l’avait transporté sur son épaule dans un sac percé de petits trous pour qu’il puisse respirer, puis dans un tonneau que Rurk avait acheté à un orc, de même qu’une petite charrette qu’il avait ensuite tiré jusqu’à la forteresse.
Être enfermé et secoué de la sorte avait été angoissant. Surtout qu’une fois sur place, il avait fallu attendre que Rurk obtienne une audience royale et Cyan avait été contraint de rester plié dans le tonneau. Il avait dû uriner dans des bouteilles.
Et quand il avait enfin pu sortir, on l’avait attaché et il avait dû faire face au roi.
Au final, ses liens aux poignets avaient été défaits, mais seulement pour qu’il enlève sa tunique afin de montrer l’empreinte en cours de formation. Se retrouver à moitié nu devant le roi avait été éprouvant. Ses cris et sa rage avaient fait craindre le pire à Cyan.
Rurk avait pour sa part gardé son calme et argumenté avec son souverain jusqu’à finalement obtenir que Cyan puisse voir le prince.
Bien que le roi ait donné son accord, il était clair qu’il n’était pas aussi convaincu que Rurk que son fils et Cyan étaient désormais inséparables.
Cyan se redressa. Gulrik était déjà debout et attrapait son pagne sur le sol. Il n’était apparemment pas question de faire attendre le roi des orcs. Cyan se serait bien passé de le revoir.
Maintenant, il n’avait même plus de tunique à enfiler. Elle était en lambeaux. Il s’en servit pour s’essuyer histoire de se rendre vaguement présentable.
Sentant le regard de Gulrik sur lui, il leva les yeux et rougit. Le prince des orcs l’aimait-il vraiment ? Il avait déclaré que son cœur était à Cyan, mais n’était-ce pas juste à cause de l’empreinte ? Comme une obligation plutôt que des sentiments nés naturellement…
Cyan s’ébroua. Il était inutile de se torturer avec ce genre de pensées, surtout alors qu’il allait devoir affronter une fois de plus le roi des orcs.
Il frissonna, se rappelant de la colère du roi et de la manière dont il l’avait secoué et accusé d’avoir fait tatouer l’empreinte.
— Ça va ? demanda Gulrik.
Cyan commença par hocher la tête, puis décida qu’il valait mieux se montrer franc.
Ne pas vouloir embêter l’orc était une chose, mentir en était une autre. Leur relation avait changé. Certes, Cyan se sentait toujours aussi insignifiant et n’était pas certain des sentiments de l’orc à son égard, mais tout de même, ils étaient liés, ces empreintes apparues comme par magie le prouvaient.
— Pas vraiment. Le roi n’est pas exactement…
Cyan s’arrêta. Le prince risquait de ne pas apprécier qu’il critique ouvertement son père.
— Plaisant ? termina Gulrik pour lui. Tu peux même dire pénible. Il croit tout savoir mieux que tout le monde.
Cyan sourit. Gulrik partageait son opinion sur son géniteur.

lundi 2 mars 2020

L'empreinte de l'orc - 72

Gulrik explora la moindre parcelle de peau de Cyan, caressant et léchant, désireux de découvrir quelles parties de son corps étaient les plus sensibles.
Toucher l’intérieur des cuisses de l’humain entraîna une série de bredouillements et bégaiements plus séduisants que jamais.
Gulrik collecta le sperme qui coulait en abondance de sa verge et plongea un doigt à l’intérieur de Cyan qui ne tarda pas à s’empaler dessus.
Si sa façon de s’abandonner aux bons soins de Gulrik était éminemment satisfaisante, sa participation était profondément excitante. Gulrik voulait cependant être sûr de ne pas lui faire mal, aussi le doigta-t-il longuement avant de presser son membre dur comme la pierre contre l’étroite entrée et s’enfoncer dans Cyan.
C’était meilleur que dans son souvenir. Il effectua d’abord des mouvements de va-et-vient tranquilles, autant pour lui laisser le temps de s’habituer que pour savourer le simple fait qu’ils soient unis. Il forma ensuite avec sa main droite un fourreau pour le pénis de Cyan dont les yeux se fermèrent sous l’emprise du plaisir.
Ses paupières se rouvrirent quand Gulrik intensifia le rythme, son regard empli d’émotions. Ses doigts vinrent s’entremêler à ceux de la main gauche Gulrik qui était appuyée sur le matelas du lit.
Ils jouirent ensemble, leurs râles se confondant. Gulrik se retira en douceur, s’écrasa sur le côté et attira Cyan contre lui, nouant à nouveau leurs mains. Le moment était parfait.
Un coup à la porte le brisa.
Personne ne poussa le battant, mais une voix retentit :
— Le roi vous attend tous deux dans la salle du trône.
Le contraire eut été étonnant.
Gulrik pesta.