La visite de l'intérieur fut rapide. Il y avait une grande salle commune quasiment dépourvue de meubles, à l'exception d'une longue banquette recouverte de fourrures, d'une table, et d'un foyer de pierre, et deux pièces plus petites dont une chambre dotée de deux grands coffres cloutés et d'un vaste lit orné à la tête par deux animaux sculptés.
Theodebert se rendit compte qu'ils étaient seuls dans la maison et sentit nerveux. A haute voix, pour combler le silence qui s'était installé, il s'étonna que les lieux soient déserts.
– Nous n'avons que peu d'esclaves, ils ne résident pas ici et à cette heure, ils doivent être aux champs. Mais ta place à toi, elle est dans mes bras, affirma Ulf en attirant le moine contre lui.
Theodebert secoua la tête.
– C'est celle de ta femme.
– Tes yeux disent tout autre chose.
Theodebert clôt ses paupières pour que Ulf ne puisse plus lire en lui, mais tout ce qu'il gagna fut un baiser, ce qu'il avait voulu éviter, tout en l'appelant de ses vœux. Il puisa la force de le repousser dans la croix que lui avait offert ses parents et qui était toujours coincée dans la ceinture de sa robe de bure. Une main sur le torse de Ulf, une sur la croix.
– Que serres-tu si désespéremment ? demanda Ulf avant de lui voler l'objet d'un mouvement vif pour l'examiner.
Theodebert leva le bras pour lui reprendre, mais le baissa aussitôt, ne voulant pas se comporter comme un gamin auquel on aurait pris son jouet favori.
– Elle est joliment ouvragée.
– C'est mon père qui l'a fabriqué. Rends-la moi, je t'en prie.
Ulf obtempéra et déclara :
– Je pourrais moi aussi t'en confectionner une. Je suis plutôt doué pour travailler le bois. C'est moi qui ai scultpté les ours du lit.
Ils étaient splendides et cette nouvelle facette du géant blond plut à Theodebert.
Ulf continua :
– J'aurais pu rester ici comme artisan, mais naviguer me permettait de voir du pays et me donnait plus de chances de te rencontrer. Ce qui s'est produit. Je ne m'attendais cependant pas à te trouver dans un monastère.
Cette vie réglée et rythmée par les prières semblait lointaine, comme une autre vie. Avec Ulf, Theodebert découvrait un monde nouveau, effrayant, mais plus libre. Il se mit à chanter. Il n'avait pas besoin d'attendre None ou Vêpres. Ici, cela n'avait pas d'importance... Le visage souriant du géant blond le prouvait.
Ils passèrent une soirée délicieusement tranquille, comme s'ils avaient été seuls au monde. Peu après un modeste dîner, quand Ulf chercha à l'embrasser, Theodebert protesta à peine. Un gémissement plaintif lui échappa quand la main du viking se glissa sous sa robe, remontant le long de sa jambe jusqu'au haut de sa cuisse, mais il le laissa faire. Le plaisir éprouvé valait tous les remords du monde. Il s'abandonna à Ulf, le touchant timidement en retour, essayant d'étouffer en lui la voix qui lui répétait qu'il était un horrible débauché dépourvu de tout sens moral. Quand ils s'unirent devant le foyer de pierre sur des fourures empilées à la hâte, des larmes coulèrent le long des joues de Theodebert. Il était triste de penser que pareil bonheur fusse considéré comme un péché.
Theodebert se rendit compte qu'ils étaient seuls dans la maison et sentit nerveux. A haute voix, pour combler le silence qui s'était installé, il s'étonna que les lieux soient déserts.
– Nous n'avons que peu d'esclaves, ils ne résident pas ici et à cette heure, ils doivent être aux champs. Mais ta place à toi, elle est dans mes bras, affirma Ulf en attirant le moine contre lui.
Theodebert secoua la tête.
– C'est celle de ta femme.
– Tes yeux disent tout autre chose.
Theodebert clôt ses paupières pour que Ulf ne puisse plus lire en lui, mais tout ce qu'il gagna fut un baiser, ce qu'il avait voulu éviter, tout en l'appelant de ses vœux. Il puisa la force de le repousser dans la croix que lui avait offert ses parents et qui était toujours coincée dans la ceinture de sa robe de bure. Une main sur le torse de Ulf, une sur la croix.
– Que serres-tu si désespéremment ? demanda Ulf avant de lui voler l'objet d'un mouvement vif pour l'examiner.
Theodebert leva le bras pour lui reprendre, mais le baissa aussitôt, ne voulant pas se comporter comme un gamin auquel on aurait pris son jouet favori.
– Elle est joliment ouvragée.
– C'est mon père qui l'a fabriqué. Rends-la moi, je t'en prie.
Ulf obtempéra et déclara :
– Je pourrais moi aussi t'en confectionner une. Je suis plutôt doué pour travailler le bois. C'est moi qui ai scultpté les ours du lit.
Ils étaient splendides et cette nouvelle facette du géant blond plut à Theodebert.
Ulf continua :
– J'aurais pu rester ici comme artisan, mais naviguer me permettait de voir du pays et me donnait plus de chances de te rencontrer. Ce qui s'est produit. Je ne m'attendais cependant pas à te trouver dans un monastère.
Cette vie réglée et rythmée par les prières semblait lointaine, comme une autre vie. Avec Ulf, Theodebert découvrait un monde nouveau, effrayant, mais plus libre. Il se mit à chanter. Il n'avait pas besoin d'attendre None ou Vêpres. Ici, cela n'avait pas d'importance... Le visage souriant du géant blond le prouvait.
Ils passèrent une soirée délicieusement tranquille, comme s'ils avaient été seuls au monde. Peu après un modeste dîner, quand Ulf chercha à l'embrasser, Theodebert protesta à peine. Un gémissement plaintif lui échappa quand la main du viking se glissa sous sa robe, remontant le long de sa jambe jusqu'au haut de sa cuisse, mais il le laissa faire. Le plaisir éprouvé valait tous les remords du monde. Il s'abandonna à Ulf, le touchant timidement en retour, essayant d'étouffer en lui la voix qui lui répétait qu'il était un horrible débauché dépourvu de tout sens moral. Quand ils s'unirent devant le foyer de pierre sur des fourures empilées à la hâte, des larmes coulèrent le long des joues de Theodebert. Il était triste de penser que pareil bonheur fusse considéré comme un péché.
1 commentaire:
Un super épisode pour nous réchauffer le coeur malgré ce froid ^__^
Merci du mal que tu te donne pour nous offrir à chaque fois de tels épisodes :)
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserve pour la suite :D
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