jeudi 4 octobre 2012

Le Beau au bois dormant - 1

Il était une fois un roi et une reine qui se désespéraient de ne pas avoir d'enfant. Cependant, un jour, leur souhait finit par être exaucé et la reine mit au monde un beau garçon aux cheveux et aux yeux couleur crépuscule. Pour fêter l'arrivée de l'enfant tant attendu, le roi organisa un grand banquet. Tout le monde y fut convié, du mendiant à la plus petite fée. Hélas, une vieille enchanteresse fut oubliée.
Alors que la fête s'achevait et que les fées pour remercier le roi venaient d'offrir des dons au nouveau-né, elle débarqua, le cœur empli d'amertume de ne pas avoir été invitée. Fonçant sur le berceau, elle déclara :
– Au cours de sa dix-neuvième année, le prince se blessera à une épée et mourra.
Sur cette sinistre prédiction, elle replia sa cape noire sur ses épaules et disparut dans un nuage de fumée pestilentielle.
Tout le monde se regardait, atterré, quand une jeune fée qui ne s'était pas encore penchée sur le berceau où reposait le petit prince, s'approcha. Elle était trop inexpérimentée pour annuler la malédiction de la vieille enchanteresse, mais elle avait assez de pouvoir pour la transformer :
– Quand le prince se blessera, il tombera dans un profond sommeil de cent ans, semblable à la mort.
Le roi qui voulait éviter à son fils un tel sort décréta que le prince ne devrait toucher à aucune épée, qu'elle soit de bois ou d'acier.
Crépuscule, le fils du roi, apprit donc à manier lances, massues, poignards et arcs, mais pas à se servir d'une épée. Cependant, peu après son dix-huitième anniversaire, alors qu'il explorait le château, il découvrit en haut d'une tour une petite salle d'armes ronde où était accrochée au mur une splendide épée à la longue lame étincelante dont la poignée était sertie de saphirs et de diamants. A côté d'elle, les autres armes suspendues dans la pièce étaient ternes. Le prince avait déjà vu des épées et déjà été tenté d'y toucher malgré le fait qu'on lui ait expressément interdit, sans jamais vraiment lui expliquer pourquoi. Cependant, cette épée était si magnifique qu'il ne parvint pas à la quitter des yeux. Il mourait d'envie de la prendre pour la soupeser, mais l'ordre parental le retenait. Alors qu'il détournait le regard, prêt à tourner les talons, malgré la tentation, une vieille dame dont les habits la faisaient ressembler à un corbeau, entra par une petite porte dérobée que Crépuscule n'avait pas remarqué jusqu'alors.
– Un chevalier m'a demandé de lui apporter cette arme, déclara-t-elle en pointant un doigt décharné sur l'épée resplendissante.
Cela parut curieux au prince, mais il ne commenta pas. Il s'écarta galamment pour laisser passer la vieille dame. Elle s'avança à pas lents vers le tabouret qui se trouvait près de la cheminée, le traîna sous le mur où l'épée était suspendue, monta dessus et tendit les mains. Elle était trop petite. La voyant se mettre sur la pointe des pieds en grimaçant, Crépuscule qui était gentil - une fée l'avait doté de cette qualité - décida d'intervenir.
– Permettez-moi de vous aider, lui proposa-t-il.
– Comme c'est aimable de votre part, jeune homme, répondit la vieille, en descendant du tabouret avec une promptitude surprenante.
Le prince grimpa à son tour et attrapa l'épée étincelante. Il ne voyait pas le mal qu'il y avait à la prendre pour la transmettre.
Mais la vieille enchanteresse, car c'était bien évidemment elle, avait tout prévu, et, quand le prince referma les mains sur l'épée, il se coupa sur la lame aiguisée par la magie. Crépuscule se sentit soudain épuisé. Il tendit l'arme à la vieille, retenant un bâillement, descendit du tabouret en clignant des yeux et s'écroula sur le sol pavé de la tour. La vieille ricana, glissa l'épée sous ses jupes, et s'en fut.
Plusieurs heures s'écoulèrent avant que le prince ne fut découvert. Tout fut essayé pour le ramener à lui, après quoi, il fallut se rendre à l'évidence, le contre-sort de la jeune fée avait agi. Elle fut appelée et tout ce qu'elle put proposer, ce fut d'endormir tout le château jusqu'au réveil du prince. Le roi et la reine acceptèrent : ils ne voulaient pas que leur fils se retrouve seul, cent ans plus tard. La nuit venue, la fée avec sa baguette répandit un peu de poudre du marchand de sable sur tous les habitants du château qui plongèrent à leur tour dans un profond sommeil.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Trop bien on s'y croirait vraiment ^___^

Merci j'ai hâte de lire la suite de ce conte qui m'a beaucoup plus étant plus jeune :D

Chitose Yuuki a dit…

C est marrant sa, je n ai pas du lire la bonne version de la belle au bois dormant car il y a certaine choses que je ne me souviens pas, mais des details alors que la suite correspond...

Merci pour ce premier episode du *beau au bois dormant*
J ai hate de lire la suite :)