Al ouvrit un œil, puis deux. Les chiffres digitaux rouges du réveil projetés sur le plafond blanc indiquait 9h03. Au lieu d'attraper comme à son habitude un livre sur l'étagère accolée à son lit pour bouquiner un moment avant de se lever, il s'extirpa de la couette bleue mouchetée. Aujourd'hui n'était pas une journée comme les autres. Ce soir, après ses cours, Beckett viendrait à l'appartement. La veille, après avoir sagement parlé de livres et de films dans le salon, ils avaient échangé leurs numéros de téléphones et s'étaient donné rendez-vous. La perspective de revoir l'adolescent enchantait Al, tout en le rendant nerveux. Non, il n'avait pas besoin d'essayer de lire pour savoir que les mots danseraient, symboles sans sens sous ses yeux, car Beckett accaparait toutes ses pensées. Rien que le souvenir de la douce saveur de ses lèvres contre les siennes l'excitait. Al s'ébroua, alla ouvrir les rideaux outremer de sa chambre, puis s'occupa de ceux du salon. Comme il préférait dormir sans rien, il était nu, mais étant invisible, il n'avait pas à se soucier du vis à vis - un des maigres avantages à son état. Le ciel était gris, comme la veille. Al entrebailla la fenêtre constata qu'il faisait humide et plutôt froid, signant là un printemps peu propice à des sorties en tenue d'Adam. Déçu, il referma d'un geste vif et partit se doucher. Il ne traînait jamais longtemps dans la salle de bain car il n'aimait pas les carreaux noirs, l'absence d'ouverture sur l'extérieur et l'éclairage jaunâtre. Mais alors que l'eau tiède ruisselait sur sa peau, faisant brièvement apparaître les contours de son corps invisible, il repensa à la chaleur de la peau de Beckett et il se masturba, retardant sa sortie de la pièce mal-aimée. Après quoi, il repartit dans sa chambre pour se choisir des habits. Au lieu d'attraper les premiers vêtements venus, il fouilla dans les profondeurs de son placard, désireux de choisir une tenue susceptible de plaire à l'adolescent. Après tout, c'était la seule chose que Beckett verrait de lui ce soir, à moins que, par miracle, ce dernier ne soit présent durant les quelques minutes de la journée où il était visible. Soudain, il lui semblait qu'il n'avait rien de bien à se mettre et que tout ses t-shirts et pantalons étaient usés et mal seyants. Il finit par s'habiller tout en noir, pestant contre sa garde-robe qui ne contenait que des vêtements sombres et passe-partout. Il prit ensuite le chemin de la cuisine et s'offrit un solide petit déjeuner : un grand bol de thé et cinq tranches d'un cake industriel recouvert de confiture de fraises. Quand il eut terminé, un regard à la pendule de la cuisine lui apprit qu'il n'était même pas encore tout à fait 10h du matin. Il soupira. Il aurait aimé avoir le pouvoir d'accélérer la marche du temps afin que l'heure où Beckett devait venir soit déjà arrivée.
2 commentaires:
Trop bien la suite ^o^ Al est trop mimi j'ai hâte d'en savoir plus :D
Merci à toi pour le mal que tu te donnes ^^
Al semble avoir la côte vu le nombre de personnes ayant voté pour avoir la suite de ses aventures...
Merci de prendre la peine de me lire ! :)
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