jeudi 30 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 50

– Rien du tout ! s'exclama le jeune homme en s'empourprant.
– Je sais que tu n'es pas en âge, mais tu peux bien me le dire, c'est moi qui l'ait prévenu que tu l'appelais sans cesse, vous êtes amants, non ?
– Le commandant Dambert n'est pas du genre à transgresser le règlement ! protesta Maïlka, comprenant enfin par quel miracle Djklo s'était trouvé à ses côtés à son réveil.
Comme l'infirmier lui jetait un regard dubitatif, il ajouta d'une petite voix :
– Je suis amoureux de lui, c'est tout.
– Il ne s'est vraiment rien passé ? insista l'infirmier, visiblement déçu de ne pas avoir d'informations croustillantes à se mettre sous la dent.
Maïlka répondit par la négative et changea de sujet, car il n'avait pas besoin qu'on lui retourne le couteau dans la plaie.
– Quand est-ce que je vais être transféré ? Mes amis pourront-ils me rendre visite ?
– Je vais t'emmener prendre la navette tout de suite. Maintenant qu'il est certain que tu n'es pas infiltré, il n'y a pas de raison que tu sois privé de visiteurs. Toutefois, tu ne pourras contacter tes amis qu'une fois qu'un docteur de l'hôpital t'aura examiné.
Tout en parlant, l'infirmier décrocha du mur le matelas du jeune homme et commença à le tirer hors de la chambre.
Plus rapidement qu'il ne l'aurait imaginé, Maïlka se retrouva à bord de la navette, ceinturé à son matelas. L'infirmier l'accompagna jusqu'à l'hôpital où il le laissa aux mains d'un docteur aux cheveux grisonnants. Ce dernier fit passer tout un tas d'examens à Maïlka en poussant des « hum, hum » peu encourageant. Le jeune homme qui, jusque là, ne s'était pas trop inquiété pour l'état de ses jambes, commença à craindre le pire. S'il pouvait plus remarcher, il ne pourrait plus être pilote. Il ne pourrait plus faire équipe avec Isaak, Elxy et Suénor. Il serait obligé de quitter la zone militaire pour la zone civile. Il n'aurait plus la moindre occasion de voir Dambert.
– Est-ce grave ? finit-il par demander.
– J'ai bien peur que vos jambes restent paralysées.
– A vie ?!
– Je vous referais passer une batterie de tests demain. Pour l'heure, reposez-vous.
Sur ces paroles peu rassurantes, le docteur le confia à un homme en blouse blanche qui l'installa dans une chambre semblable à celle de l'infirmerie de la plateforme. La seule différence notable était qu'elle comportait un écran portatif que le malade pouvait consulter en restant au fond de son lit.

Petite pause, prochain épisode : lundi 11 octobre

mercredi 29 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 49

Le bipper de Dambert sonna, lui rappelant qu'il avait d'autres obligations. Maintenant qu'il savait que c'était un amour à sens unique qui avait fait fleurir son prénom sur les lèvres du jeune homme, il n'avait plus de raison de rester à son chevet. Il restait toujours à résoudre le mystère de l'échange des rôles entre Isaak Gedaral et Elxy Meredith, mais cela pouvait attendre. Il prit donc congé, décidant en son for intérieur qu'il referait une visite au jeune pilote pour mettre cette affaire au clair.
Maïlka regarda partir Djklo avec tristesse. Même s'il avait dû mal à soutenir à son regard après lui avoir confessé ses sentiments, il trouvait sa présence réconfortante. Sans lui, il se sentait perdu dans la petite pièce vide et froide.
Quelques minutes après la sortie du commandant, un officier vint l'interroger. Maïlka n'eut aucune peine à répondre aux questions et son identité fut rapidement validée. Cependant, l'officier, pressé par le temps, ne voulut donner aucun détail au jeune homme concernant la bataille. Il expliqua juste qu'il était débordé de travail, car les occupants du vaisseau mère devaient tous être contrôlés. Avec la défaillance de la barrière de protection, les Almortiens avaient été très près du vaisseau mère et il y avait des risques élevés d'infiltration.
Après le passage de l'officier, ce fut au tour d'un infirmier de débarquer.
– Maintenant que ton identité est confirmée, tu vas pouvoir être transféré à l'hôpital du vaisseau mère où un docteur se prononcera sur l'état de tes membres inférieurs.
Le jeune homme se crispa, se souvenant de la douleur fulgurante qu'il avait éprouvé quand la paroi s'était refermée sur ses jambes. Avec inquiétude, il souleva le drap du lit pour les regarder. Cependant, il ne put voir grand chose, car elles étaient dissimulées sous d'épais pansements blancs.
– Mes jambes... balbutia Maïlka.
– Elles ont été salement abîmées, mais tu es tout de même un chanceux. Mille deux cent trois pilotes sont morts lors de la dernière bataille. Un vrai carnage. Sans compter les civils infiltrés... Une véritable boucherie est en train d'avoir lieu !
– Comment les combats se sont-ils donc terminés ? demanda Maïlka, profitant du fait que l'infirmier était d'humeur bavarde.
– D'après les rapports que j'ai pu lire, dès que la barrière a été réparée, les Almortiens ont abandonné le champ de bataille. Officiellement, la faiblesse de la barrière serait due à des capteurs déficients posés par des ouvriers négligents, mais la rumeur voudrait que des infiltrés présents à bord du vaisseau mère soient responsables... Sinon, cela n'a rien à voir et je sais que cela ne me regarde pas, mais est-ce que tu veux bien me dire ce qu'il y a entre toi et le commandant Dambert ?

mardi 28 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 48

– Djklo... gémit Maïlka.
Ce nouvel appel remua étrangement Dambert. Il aurait aimé aider le jeune pilote. A mi-voix, il répondit :
– Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
A cet instant précis, les yeux de Maïlka papillonnèrent et il répéta le prénom du commandant. Quand il ouvrit complètement les yeux et vit le visage de ce dernier, il crut qu'il rêvait. Il leva lentement la main et lui fit signe d'approcher. Ce dernier s'exécuta, se demandant si le jeune homme allait passer aux aveux concernant l'équipe du 789.
– Je vous aime, souffla Maïlka à l'oreille du commandant.
Cette confession amoureuse inattendue prit Dambert de court. Il resta un instant silencieux, désireux de trouver une réponse qui découragerait le jeune pilote sans le blesser. Depuis qu'il avait été nommé commandant, il avait eu le droit à de nombreuses déclarations d'amour, mais elles avaient toujours émané de pilotes ambitieux qui pensaient obtenir des faveurs en couchant avec leur supérieur hiérarchique. Celle du jeune homme était sincère. Son regard vitreux et son air fiévreux témoignaient de sa bonne foi. Sans compter qu'à dix neuf ans, Maïlka ne pouvait pas s'attendre sérieusement à une réponse positive.
– Je suis désolé, déclara Dambert.
En entendant cette réponse, Maïlka referma les yeux, déçu. Son rêve était trop réel à son goût. Normalement, Djklo aurait dû répliquer « moi aussi », puis il aurait dû l'embrasser avant de murmurer « dès que tu seras en âge, je ferais de toi mon compagnon. »
– Comment te sens-tu ?
Le jeune homme rouvrit brusquement les yeux. Ce n'était pas un rêve. Il n'était plus dans le 789. Djklo était présent en chair et en os. Maïlka se mordit la lèvre, réalisant qu'il avait fait part de son amour à son cher commandant et qu'il avait été gentiment, mais fermement repoussé. Cela faisait mal. Il était regrettable que son cœur ne puisse pas être anesthésié comme son corps semblait l'être en ce moment. Maïlka résista à son envie de se cacher sous le drap du lit et choisit de masquer sa gêne par un flot de questions.
– Comment suis-je arrivé là ? Que sont devenus les autres pilotes du 789 ? Comment la bataille s'est-elle terminée ?
– Tes camarades s'en sortis indemnes. Vous avez été retrouvés dans la carcasse de votre Glass quelques heures après la fin des combats. Sinon, je regrette, mais je ne peux pas te donner plus de détails avant que tu aies passé le contrôle d'identité.

lundi 27 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 47

Le commandant Dambert entra dans l'infirmerie. A sa demande, un officier lui indiqua le numéro de la chambre où le pilote Maïlka reposait, plongé dans un état semi-comateux. A peine soixante douze heures s'étaient écoulés depuis la fin du terrible combat contre les Almortiens et Djklo était épuisé. Néanmoins, quand l'un des infirmiers de la plateforme l'avait contacté pour l'informer qu'un jeune pilote prononçait son nom à intervalles réguliers, il n'avait pas hésité à venir lui rendre visite malgré son emploi du temps chargé. Il avait compris que l'infirmier le soupçonnait à demi-mots d'être l'amant du jeune homme, mais ne s'était pas donné la peine de nier. Il se moquait de ce que pouvait penser l'infirmier, car il n'avait rien à se reprocher.
Il poussa la porte de la chambre du malade. C'était une pièce minuscule sans écran et sans horloge qui contenait en tout et pour tout, un lit, un moniteur et une pile de sièges flottants les uns au dessus des autres. Le jeune pilote avait perdu sa belle couleur caramélisée. Son teint était d'un brun délavé qui faisait peine à voir. Selon l'infirmier, il ne devrait pas tarder à se réveiller. Un officier se chargerait alors de vérifier son identité. Son transfert vers le confortable hôpital du vaisseau mère ne serait autorisé que si elle était confirmée. S'il se révélait qu'il était infiltré, il serait impitoyablement exécuté comme déjà six des douze pilotes retrouvés vivants au milieu des débris du champ de bataille.
Dambert serra les poings jusqu'à en faire blanchir les jointures, songeant que cette fouille avait failli ne pas avoir lieu, car le colonel Marlym considérait que c'était une perte de temps et de ressources. Avec le soutien du commandant des Mask, Dambert avait dû en référer aux généraux du vaisseau mère pour avoir gain de cause.
– Djklo...Commandant... murmura soudain Maïlka.
Le commandant Dambert se pencha légèrement et scruta le visage du jeune homme, cherchant à deviner pourquoi ce dernier l'appelait ainsi. Il supposait que le jeune pilote dissimulait quelque chose de grave sur l'équipe du 789, quelque chose qu'il aurait voulu confier aux autorités supérieures. Ce n'était pas normal qu'Elxy Meredith ait pris une fois de plus la place d'Isaak Geradal aux commandes du 789 et ce, dès le début du combat. Dambert l'avait remarqué immédiatement, mais n'avait pas eu le loisir de faire de commentaire vu la situation désastreuse dans laquelle ils se trouvaient à ce moment-là. En tout les cas, le jeune pilote avait semblé savoir quelque chose à ce sujet la dernière fois qu'il lui avait parlé. Sur le moment, il n'avait pas voulu trahir ses amis, mais peut-être sa conscience le tourmentait-il...

vendredi 24 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 46

Isaak se réveilla en sursaut. L'habitacle du Glass vibrait violemment.
– Qu'est-ce qui se passe ?! s'écria Suénor.
– Aucune idée, grommela Elxy d'une voix pâteuse.
Isaak ne dit rien, trop préoccupé par son rêve. Izeorg était son vrai nom, il en était certain. Celui d'Isaak lui avait paru inadapté depuis le début alors que celui d'Izeorg lui allait comme un gant. Il était un Almortien infiltré, c'était sûr. Seulement, il ne se souvenait de rien d'autre que de son nom. Entraîné par Elxy, Maïlka et Suénor, il avait cru qu'il était un humain appelé Isaak, mais ce n'était pas vrai. Cela n'avait été qu'un mensonge. Au final, il n'était qu'un Almortien infiltré et amnésique qui était tombé amoureux d'un humain. Il frissonna, bénissant l'obscurité et les secousses qui agitaient l'habitacle. Sans cela, il n'aurait jamais réussi à masquer son trouble à Elxy. Or, il fallait à tout prix que ce dernier n'apprenne pas la vérité.
Pendant qu'Izeorg réfléchissait aux tenants et aboutissants de sa véritable identité, le Glass cessa de bouger. Peu de temps après, la porte de l'habitacle fut ouverte et un officier à la mine sévère apparut une lampe de poche à la main. Suénor et Elxy poussèrent une exclamation de joie. Ils étaient sauvés ! Izeorg s'efforça de faire bonne figure, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'appréhender le contrôle d'identité qui ne manquerait pas de venir. Cette fois, il mentirait sciemment.
– On a un blessé grave, déclara promptement Suénor. Il est coincé, ajouta-t-il.
L'officier se détourna pour demander à son collègue de contacter un mécanicien et un infirmier.
Il tendit ensuite aux trois pilotes un comprimé vitaminé et une gélule déshydratante, puis leur ordonna de le suivre jusqu'aux bureaux de contrôle.
– Ne peut-on pas rester tant que notre ami n'est pas libéré ? protesta Suénor.
– Hors de question. Tant que vos identités n'ont pas été confirmés, vous n'avez aucun droit. répliqua sèchement l'officier. Avec le temps que vous avez passé dans l'espace, la probabilité que vous soyez infiltré est élevée, ajouta-t-il.
Comme Suénor insistait, l'officier, insensible, fit signe à son collègue de l'aider à entraîner au loin le pilote récalcitrant.
Elxy qui mourait d'envie de savoir par quel miracle ils avaient été retrouvés, si la bataille était finie et si la barrière était opérationnelle à nouveau, se retint d'interroger l'officier. Visiblement, s'il n'avait tenu qu'à ce dernier, ils auraient aussi bien pu pourrir dans l'espace.

jeudi 23 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 45

Pendant d'étranges et inquiétantes minutes, rien ne se produisit. Pas une secousse, pas un coup. Il était impossible de savoir ce qui se passait à l'extérieur. Les écrans étaient désespérément muets et nul bruit de bataille ne leur parvenait.
– Comment cela se fait que nous soyons toujours en vie ? finit par demander Isaak.
Elxy serra un peu plus fort la main de son compagnon et répondit :
– Je sais pas. Peut-être que notre adversaire nous a cru hors-jeu. Peut-être qu'il a été obligé de s'occuper d'un autre attaquant.
– On peut quand même exploser à tout moment. Il suffit d'un tir perdu, intervint Suénor.
Cependant, l'instant fatal ne vint pas et les minutes se transformèrent en heures.

Au début, une tension sourde ne les avaient pas quittés, car ils s'attendaient à être tués à tout moment, puis, à mesure que le temps passait, elle s'était dissipée pour laisser place à d'autres angoisses. Allaient-ils dériver dans l'espace et mourir à petit feu ? L'habitacle du 789 serait-il à la fois leur prison et leur cercueil ? La radio, comme le reste, ne marchait plus et l'incursion d'Elxy sous le tableau de commandes avec la boîte à outils n'avait rien donné. Le problème devait se situer au niveau des capteurs extérieurs. Maïlka n'avait pas repris conscience, mais Suénor lui avait fait avaler, au cas où, des analgésiques récupérés dans la trousse à pharmacie d'urgence. Le jeune homme n'avait pas pu être dégagé et Suénor, Isaak et Elxy avaient fini par s'asseoir par terre à ses côtés. Ils étaient épuisés, mais incapables de s'endormir, ils discutaient, se demandant si la bataille faisait toujours rage dehors.
Dans l'habitacle bosselé coupé du monde, le temps avait perdu sa substance et ils ne savaient pas au juste combien de temps s'était écoulé depuis le moment où le Glass avait cessé d'être manœuvrable.

Quand la lumière qui éclairait l'habitacle rendit l'âme, les plongeant dans le noir complet, Suénor se risqua à lancer un trait d'humour malgré leur situation désespérée :
– N'en profitez pas pour vous peloter !
Isaak eut un petit rire, quant à Elxy, il s'exclama :
– Tu as lu dans mes pensées, ma parole !
Ils n'eurent pas le cœur de continuer à plaisanter. Il y eut un silence, puis Suénor proposa qu'ils prennent un peu de repos. Ils n'avaient pas vraiment la place de s'allonger, mais ils s'installèrent du mieux qu'ils purent. Isaak, la tête confortablement calée sur l'épaule d'Elxy fut le premier à s'assoupir.
A nouveau, il se mit à rêver de la grande baie vitrée teintée de rouge. Cette fois, il n'y avait plus qu'une haute silhouette translucide. Elle parlait avec animation à interlocuteur invisible, mais Isaak n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle disait. C'était une langue étrangère pour lui. Toutefois, il reconnaissait un son. Izeorg. Son nom.

mercredi 22 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 44

Tout en transmettant le numéro du Glass infiltré, Elxy appuya sur l'accélérateur et fit grimper le 789 en flèche dans l'espace. Le robot passé aux mains ennemis se précipita à leurs trousses. Dans un premier temps, malgré sa douleur, Maïlka continua bravement à manipuler sa manette de tir, puis il perdit connaissance.
Le 789 et son équipe était fichue, mais Elxy refusait de baisser les bras. Il ne voulait pas que tout s'arrête là. Pas aujourd'hui, pas maintenant qu'Isaak était de nouveau sien. Avec l'énergie du désespoir, alors qu'il était monté au maximum de vitesse du 789, il fit volte-face et emboutit le Glass ennemi. La violence de la manœuvre ébranla l'habitacle qui se tordit un peu plus. Les écrans de pilotage s'éteignirent brutalement. Les doigts d'Elxy s'activèrent sur le panneau de contrôle, mais en vain. Le 789 ne répondait plus. Dans quelques instants, tout serait fini.
Isaak laissa échapper un soupir. Après la mémoire, c'était la vie qu'il allait perdre dans une guerre à laquelle il n'entendait rien. Il allait périr là où sa vie avait recommencé, mais au moins, il n'était pas seul. Il posa sa main sur celle d'Elxy qui continuait à essayer d'obtenir une réaction du 789.
– Je suis heureux de t'avoir rencontré, déclara-t-il.
Elxy ne répondit rien, mais il cessa de pianoter pour serrer la main de son compagnon.
Pendant ce temps, Suénor avait lâché sa manette de tir qu'il se refusait d'utiliser à l'aveuglette et s'était rendu auprès de Maïlka. Le corps du jeune homme était mou et relâché, et il serait tombé de son siège si ses jambes n'avaient pas été prisonnières. Sa tête pendait en arrière, ses paupières closes, sa bouche entrouverte. Il respirait faiblement. Suénor suivit d'un doigt le contour de ses lèvres, puis se pencha pour l'embrasser.
– Ton premier et dernier baiser. J'aurais dû te dire ce que je ressentais, même si c'était perdu d'avance... murmura-t-il tout contre sa bouche.
Maïlka était si jeune et si mordu du commandant Dambert qu'il avait trouvé inutile de lui avouer ses sentiments. Il avait continué à mener sa vie comme avant l'avoir rencontré, pensant qu'il serait toujours temps de tenter sa chance quand le jeune homme aurait vingt ans et qu'il constaterait que Dambert ne s'intéresserait jamais un jeune pilote comme lui. Oui, mourir, cela avait toujours été pour les autres... jusqu'à aujourd'hui.

mardi 21 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 43

Le désespoir n'était pas loin quand un escadron de Mask, suivi d'un essaim de Glass, apparut brusquement sur le côté gauche du vaisseau mère. Un tube peu usité avait finalement été ouvert pour permettre aux renforts d'arriver et créer un effet de surprise. Les Almortiens furent obligés de diviser leurs troupes et de faire face à des attaquants frais et dispos.
Le 789, vu les différentes avaries qu'il avait essuyé, aurait pu, en temps habituel, quitter la zone de combat et rentrer la plateforme, mais dans les circonstances actuelles, c'était impossible. Tant que la barrière de protection du vaisseau de mère n'était pas à nouveau efficace et qu'ils étaient en vie, les pilotes avaient le devoir de repousser les Almortiens. Maïlka et Suénor, les doigts crispés sur leurs manettes de tir, n'arrêtaient pas une seconde. Elxy, les mâchoires serrés, palliait comme il pouvait aux déséquilibres du Glass. Isaak, ses cours de pilotages accélérés en tête, faisait de son mieux pour le soutenir. Il était obligé de constater que le pilotage virtuel et celui en situation, n'avait pas grand chose à voir l'un avec l'autre.
Jusque là, malgré tous les dégâts que leur robot avait subi, ils avaient eu beaucoup de chance. A deux reprises, le Glass Zéro leur avaient porté secours et Isaak avait mieux compris l'admiration du jeune Maïlka pour le commandant. Dambert était partout. Son Glass se mouvait avec rapidité et précision, sans un seul mouvement inutile. Il écartait une soucoupe en shootant dedans, tout en envoyant valdinguer une autre d'une main.
Après huit heures de combats acharnés, le nombre de morts et de carcasses métalliques avaient augmenté, mais les Almortiens n'abandonnaient toujours pas la place. Les ingénieurs mécaniciens n'avaient apparemment pas encore trouvé le moyen de réparer la faille qui permettaient aux Almortiens de pénétrer la barrière de protection du vaisseau mère, car des soucoupes Almortiennes arrivaient de tous côtés pour remplacer celles qui avaient péri. De plus en plus de pilotes étaient infiltrés et de nombreux robots étaient au service de l'ennemi.
Le 789 amputé d'un bras, d'un pied et d'une aile, évita de justesse le rayon mortel d'une soucoupe pour se retrouver à portée d'un Glass dont l'équipe venait tout juste d'être infiltrée. Le Glass ennemi enfonça ses deux poings fermés dans le côté gauche du 789. Sous la violence du choc, l'habitacle se déforma partiellement dans un affreux bruit métallique. Maïlka occupé à tirer sur l'ennemi ne put quitter son poste à temps et ses jambes se retrouvèrent écrasées. Il hurla sa douleur. Isaak et Suénor se retournèrent immédiatement sur leurs sièges, mais Elxy cria :
– Restez focalisés ! J'ai besoin de vous pour qu'on se tire de là.
– Ne vous... occupez... pas... de moi, bégaya Maïlka.
A contrecœur, sachant qu'ils avaient raison, Suénor et Isaak obéirent.

lundi 20 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 42

Elxy essaya d'esquiver les rafales, mais elles étaient trop nombreuses et le pied du 789 fut pulvérisé sous le feu croisé de deux soucoupes ennemies. Sans discontinuer, Maïlka et Suénor canardaient les Almortiens, mais ces derniers avaient clairement l'avantage. Un robot sur trois étaient détruits au niveau du tube d'expulsion. Des débris de Mask et de Glass flottaient autour du 789 tels un sinistre présage.
Soudain, le Glass Zéro jaillit hors du tube. Ses ailes battaient furieusement et ses bras et jambes s'agitaient avec frénésie. Cette sortie inédite déconcerta l'adversaire qui attaqua avec un temps de retard si bien que le commandant Dambert et son équipe ne subirent aucun dommage.
Par radio, Dambert contacta les pilotes des Glass et Masks présents, exigeant qu'à son signal, tous les pilotes foncent à plein régime sur les ennemis qui encerclaient le tube, quel qu'en soit le prix. C'était une stratégie suicidaire, mais nécessaire. Si les robots continuaient à se faire descendre avant même d'avoir une chance de répliquer, c'était la défaite assurée.
Les nerfs à vifs, les pilotes du 789 continuèrent à zigzaguer entre les soucoupes Almortiennes tout en les mitraillant jusqu'à ce que la voix grave du commandant Dambert résonne dans l'habitacle :
– Maintenant !
Elxy, secondé par un Isaak un peu perdu, fila à toute vitesse vers le tube d'expulsion. Il percuta au passage une soucoupe Almortienne, mais continua malgré tout sur sa lancée.
Tels des vautours, une vingtaine de robots se jeta sur les soucoupes Almortiennes qui surveillaient le tube. Un moment de confusion terrible s'ensuivit. Tout le monde tiraient de partout et des gerbes de couleurs explosaient dans tous les sens. Robots et soucoupes volaient en éclats dans une odeur de métal carbonisé.
Finalement, les soucoupes Almortiennes survivantes furent contraintes de reculer et l'ouverture du tube fut dégagée. Cependant, seuls dix Glass purent rejoindre le combat avant que les Almortiens ne reprennent le dessus. Des pilotes furent infiltrés et ce fut le chaos. Ennemis et amis devinrent impossibles à distinguer. Le Mask le plus proche du 789 s'agrippa avec brutalité à son bras et le lui arracha avant qu'Elxy n'ait eu le temps de se dégager.
Dambert donna l'ordre de se disperser pour éviter que les pilotes ne descendent par erreur des Glass qui n'étaient pas passés du mauvais côtés. Les infiltrés ignorèrent la consigne et profitèrent de la situation pour récupérer le contrôle du tube.

vendredi 17 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 41

Il venait tout juste de finir de s'installer à son poste dans le Glass quand l'alarme se tut enfin. Cependant, au lieu d'une plage de silence, la voix sèche et autoritaire du colonel Marlym retentit :
– La situation est grave. Des soucoupes Almortiennes ont réussi à pénétrer la barrière de protection du vaisseau mère. Dès l'instant où vous sortirez, pilotes, vous vous retrouverez nez à nez avec l'ennemi. Aucune formation n'est possible. Dès que vous êtes prêts, décollez immédiatement.
Le message du colonel se mit à tourner en boucle et Suénor se surprit à souhaiter le retour de l'alarme.
Il avait déjà perdu le compte du nombre de fois où le message était passé quand Maïlka entra dans l'habitacle, vêtu d'une combinaison bleu électrique.
– J'ai aperçu Djklo qui montait dans le Glass Zéro, déclara-t-il d'une voix essoufflée.
Le robot du commandant Dambert était un prototype remarquable qui était réservé aux cas d'urgence. C'était vraiment mauvais signe qu'il soit mis en usage alors même qu'aucun pilotes de Mask ou de Glass n'étaient encore déployés. En même temps, la barrière de protection n'avait failli qu'une fois avant ce jour. Suénor eut un sourire contraint et se raccrocha à l'idée que si les ingénieurs mécaniciens étaient parvenus à réparer et à renforcer la barrière, il y a trente ans de cela, il n'y avait pas de raison pour qu'ils ne renouvellent pas l'exploit.
A leur tour, Isaak et Elxy arrivèrent. Ils avaient un air échevelé qui mit la puce à l'oreille de Suénor. Ils avaient dû être interrompus en pleine action, ce qui signifiaient qu'ils étaient à nouveau ensemble. Isaak, cependant, n'avait toujours pas retrouvé la mémoire. Il s'installa en effet au poste de second tandis qu'Elxy prenait les commandes du 789. Suénor ne fit aucun commentaire. Il était regrettable que leur équipe ne soit pas complètement opérationnelle, mais il faudrait faire avec. Le vaisseau mère avait besoin de tous les pilotes disponibles pour faire face à cette attaque.
A la minute où le Glass 789 se retrouva dans l'espace, l'enfer se déchaîna. Neuf Mask et six Glass étaient sortis avant eux et les Almortiens savaient maintenant d'où venait le danger. Ils accueillaient les nouveaux-venus avec des salves mortelles. Il était quasiment impossible d'éviter d'être touché et l'aile d'acier du 789 fut percée d'entrée de jeu. Maïlka et Suénor qui avaient eu les doigts posés sur leurs manettes de tirs dès l'instant du décollage, répliquèrent de suite et créèrent une brèche dans le comité d'accueil. Hélas, déjà d'autres soucoupes leurs tiraient dessus.

jeudi 16 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 40

Suénor se gratta la tête, bailla et s'étira paresseusement. Il n'était pas dans sa chambre. Jamais il n'aurait acheté une couette orange vif. Il jeta un œil à la tête rousse à moitié enfouie dessous. Quel était son nom déjà ? Sulton ou Dilton peut-être.
Suénor, sans faire de bruit, se leva, et alla récupérer sa combinaison sur le rebord du lavabo de la salle d'eau. A sa ceinture, son bipper qu'il avait mis la veille en mode silencieux clignotait. Maïlka l'avait appelé trois fois hier en début d'après-midi. Trop occupé avec Sulton/Dilton, il n'y avait pas pris garde. Il essayerait de le contacter tout à l'heure pour savoir ce qu'il voulait. Le plus important pour le moment, c'était de s'éclipser sans réveiller son hôte endormi. A pas de loup, Suénor se dirigea vers la sortie.
Cependant, au moment où il posait son doigt sur le bouton de la porte coulissante, l'alarme se déclencha. Elle était au maximum de son intensité. Suénor ne se rappelait pas l'avoir jamais entendu aussi forte. Le pilote avec lequel il avait passé la nuit, se redressa brusquement dans son lit. Il vit Suénor, prêt à prendre la porte et l'interpella, mais ce dernier l'ignora et prit la poudre d'escampette. Avec ou sans alarme, il serait de toute façon parti. Il aurait été plus agréable de regagner sa chambre d'un pas tranquille plutôt que devoir courir jusqu'au hangar où le 789 fraîchement réparé attendait, mais il n'avait pas le choix. Par rapport aux autres pilotes qui avaient bataillé la nuit précédente, il avait de la chance.
L'alarme sonnait toujours quand il atteignit le hangar. Tous les Glass étaient encore là. Aucune équipe n'était encore au complet. Suénor était l'un des premiers arrivés, ce qui n'avait rien de surprenant vu qu'il était déjà debout, habillé et prêt à sortir quand l'alarme avait retenti. Ce qui était plus étonnant, c'est que le commandant Dambert était présent. Normalement, il aurait dû se trouver dans la tour de contrôle radio, prêt à donner des ordres aux pilotes. Si Maïlka l'avait vu, il se serait sans aucun doute extasié sur sa prestance et Suénor l'aurait taquiné pour masquer son agacement. En même temps, le jeune homme n'avait pas tort, Dambert, à défaut d'être beau, avait de l'allure. Et le fait qu'il soit commandant ne gâtait rien. Plus d'un de ses amants avaient laissé échapper qu'ils n'auraient rien eu contre coucher avec Dambert.
Suénor grimaça et dépassa le commandant pour rejoindre le 789. Quelques soient les raisons de la présence de ce dernier, elles ne pouvaient pas être positives. L'alarme ne s'arrêtait pas. Le son strident commençait à lui vriller les tympans.

mercredi 15 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 39

Maïlka, dépité, ferma l'application téléphonique, éteignit l'écran et se jeta sur son matelas. Suénor n'avait pas daigné décrocher. Il devait être occupé dans la chambre de l'une de ses conquêtes. Quant à Elxy, il venait de lui annoncer que lui et Isaak formait à nouveau un couple et il lui avait fait comprendre à demi-mot que sa venue dans leur chambre n'était pas souhaitée. Il était naturel qu'il veuille jouir de leur intimité tout nouvellement retrouvée et Maïlka était content pour eux, mais en même temps, il se sentait un peu seul. Ses autres amis pilotes répondaient aux abonnés absents. Ils avaient dû désactiver leurs sonneries afin de récupérer en toute tranquillité du combat nocturne.
Le jeune homme se perdit dans la contemplation du plafond, se demandant comment se distraire. Il n'avait pas envie de surfer sur internet et il n'était pas d'humeur à se promener seul dans la zone commune... Qu'est-ce que Djklo pouvait donc bien faire en ce moment ? Peut-être était-il en train de mettre au point une nouvelle formation de Glass ou occupé à écrire son discours pour la prochaine remise de diplômes des pilotes... Quoiqu'il en soit, Maïlka aurait aimé le voir, mais c'était hélas impossible. Il fronça le nez. Il aurait dû se réjouir d'avoir du temps libre au lieu de se morfondre. Il n'allait tout de même pas souhaiter que l'alarme annonçant une attaque des Almortiens sonne ! Il bondit sur ses pieds et décida de remettre de l'ordre dans sa garde-robe. Il allait se débarrasser de tous ses vieux vêtements et de tous les habits trop osés qui risquaient de déplaire à Dambert. Quand il ouvrit ses placards et constata qu'ils étaient pleins à craquer, il faillit se décourager et renoncer à l'entreprise. Pour se motiver, il se dit qu'une fois qu'il aurait mis à recycler toutes les affaires dont il ne voulait plus, il pourrait en acheter d'autres plus susceptibles de trouver grâce aux yeux de Djklo.
Bientôt il fut entouré d'une mare de vêtements : à droite, ceux qu'il conservait, à gauche, ceux pour le rebut. Les tenues trop révélatrices étaient écartées sans pitié, mais il essayait les autres et minaudait ensuite devant la glace de la salle de bains pour voir si elles lui allaient ou pas.
Quand il eut passé en revue l'intégralité du contenu de ses placards, il était trop tard pour appeler le service de recyclage, il replia et rangea tous les habits qu'il gardait, laissant négligemment les autres en tas dans un coin. Il se rendit ensuite dans sa kitchnette et, pas motivé pour préparer quoique ce soit, il suça deux pastilles nutritives sans saveur. Après cela, il mâchonna un cachet de dentifrice et troqua sa combinaison contre un pyjama de soie noire - plus question de se faire surprendre avec un vieux machin informe sur le dos ! Puis, avant de se coucher, il ralluma l'écran, afficha un agrandissement de la photo du commandant Dambert récupérée sur l'organigramme du vaisseau mère et posa ses lèvres dessus.
– Bonne nuit Djklo, murmura-t-il.

mardi 14 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 38

– Je peux te prendre dans mes bras ? pria Elxy avec douceur, en plongeant son regard dans celui-ci de son compagnon.
Isaak donna son assentiment d'un mouvement de tête presque imperceptible. Elxy l'enlaça avec précaution comme s'il était aussi fragile que du verre. Puis, comme son compagnon ne cherchait pas à se soustraire à son étreinte, il le serra fort et ferma les yeux, savourant le bonheur de le tenir à nouveau contre lui. Ils demeurèrent ainsi de longues minutes. Finalement, Isaak brisa la magie de l'instant en demandant, tout contre la joue d'Elxy :
– Qu'est-ce que va faire Romillo pour Stipo ?
Elxy rouvrit les yeux et s'écarta légèrement.
– Le garder, je pense.
– Et s'il arrive quelque chose à Romillo ?
– S'il lui reste de la famille, elle s'en occupera.
– De la même manière que mon grand-père m'a élevé ?
– Oui. Et si sa famille ne le souhaite pas, il y a toujours l'orphelinat de bord.
– Celui où Maïlka a grandit ?
– Oui. Mais en quoi cela t'intéresse-t-il ?
– J'ai de la peine pour Stipo et Romillo. C'est étrange comme la mort de quelqu'un qu'on connaît, même mal, est troublante. Tout à coup, on se rend compte que la vie tient à peu de choses.
Elxy ne pouvait qu'abonder dans son sens. L'amnésie de son compagnon faisait partie des choses qui montrait à quel point tout peut basculer d'un instant à l'autre.
Isaak inspira à fond, poussa un gros soupir, puis déclara :
– Je devrais aller prendre ma douche. Je pue la transpiration.
Bien qu'Elxy sache qu'il risquait de braquer son compagnon, il décida d'oser le tout pour le tout.
– On la prend ensemble ?
Isaak comprit parfaitement ce que cela impliquait et acquiesça en toute connaissance de cause. Il n'était pas sûr de ce qu'il ressentait pour Elxy, mais puisqu'il éprouvait de l'attirance, qu'il se sentait étrangement à sa place dans ses bras, que lors du prochain combat, ils pouvaient très bien mourir, il n'était plus temps d'hésiter et de douter.
Une fois qu'ils furent dans la salle de bains, il ne fallut qu'une fraction de seconde à Elxy pour se déshabiller. Après ses nombreux jours de frustration, il était terriblement excité, mais en gardant à l'esprit que c'était une expérience en quelque sorte nouvelle pour son compagnon, il parvint à contenir la force son désir. Il ne voulait surtout pas l'effaroucher.
Isaak, après un moment de gêne, se détendit sous l'effet des caresses et de l'eau ruisselante de la douche. Submergé par un plaisir bizarrement à la fois familier et inédit, il se surprit à répondre aux mots d'amour que lui murmurait Elxy au creux du cou.

lundi 13 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 37

Elxy ne trouva pas le courage de leur annoncer l'infiltration de Yerb. Ils l'apprendraient bien assez tôt. Au lieu de ça, il grimpa sur le vélo libre à la gauche d'Isaak et se mit à pédaler.
Après deux heures d'exercice, ils quittèrent le gymnase. Isaak et Elxy laissèrent Maïlka dans la section des pilotes célibataires et regagnèrent leur chambre où un message les attendaient. Le Glass 789 était réparé. Ils étaient donc à nouveau en service.
Pendant qu'Isaak se choisissait une combinaison propre dans le placard avant de se rendre dans la salle de bains pour se doucher, Elxy vérifia la liste officielle des pilotes morts au cours de la bataille. Elle ne comportait que six noms : quatre pilotes avaient été désintégrés avec leur Glass, deux avaient été infiltrés. Que la liste soit courte était une bonne chose, mais il était déprimant de voir le nom de Yerb écrit en noir sur blanc dessus. Cela matérialisait sa mort.
– Yerb est décédé ? demanda Isaak d'une voix incertaine.
Elxy sursauta, surpris, et se tourna vers lui. Absorbé par sa lecture du rapport de la bataille qui accompagnait la liste, il ne l'avait pas senti s'approcher. Il lui confirma la nouvelle, précisant que Yerb avait été liquidé parce qu'il avait été infiltré.
Isaak cligna des yeux, digérant l'information, puis fronça les sourcils.
– Plutôt que de tuer les infiltrés, ne peut-on pas chasser les Almortiens du corps du pilote ?
– C'est pas possible. Quand ces saletés s'installent, elles détruisent des trucs sur leur passage. Si on les éjecte, le pilote meurt de toute façon, mais l'Almortien lui peut prendre possession d'un nouveau corps.
Isaak se mordit la lèvre pour ne pas redemander pourquoi Almortiens et humains se faisaient la guerre, puis il repensa à son rêve et frissonna. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'interroger sur sa propre nature.
– Comment ça se passe une infiltration ? Que ressent le pilote infiltré ?
– Personne ne peut le dire avec certitude... une fois que l'Almortien a pris possession du pilote, il n'est plus lui-même.
Elxy eut un sourire triste et tendre. Il savait très bien pourquoi Isaak posait ses questions et quelque part, cela rassurait. Si ce dernier craignait d'être infiltré, alors, il ne l'était pas. Imaginer que le nom de son compagnon pourrait être un jour sur la liste rendait malade Elxy. Il aimait Isaak si fort, le nouveau comme l'ancien... Il ne voulait pas le perdre. Il leva main vers la joue de son compagnon, s'arrêtant à quelques millimètres. Isaak n'eut pas de mouvement de recul, mais ses grands yeux violets s'emplirent d'un mélange curieux de peur et d'attente.

vendredi 10 septembre 2010

Deux ans de Love boy's love...

J'ai quelque peu laissé passer la date d'anniversaire du blog, mais voilà, l'erreur est réparée. Pour l'occasion une nouvelle en-tête et quelques photos de mes livres... Et promis, lundi, la suite de Mémoire Etoilée qui rejoindra la pile ci-dessous en 2011 !











jeudi 9 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 36

Quand Romillo fut à court de mots, Elxy lui dit que Maïlka et Isaak étaient sur les vélos et il lui proposa de se joindre à eux. Romillo déclina l'invitation. Il préférait être seul. Elxy n'insista pas, mais lui fit promettre qu'il les contacterait dès qu'il en ressentirait l'envie.
Romillo se remit ensuite à faire des pompes, reprenant sans nul doute le compte à zéro, et Elxy poursuivit sans conviction son tour du gymnase.
Le calme du lieu avait quelque chose de morbide depuis que Romillo lui avait annoncé l'infiltration de Yerb. Il se sentait triste et amer. La petite famille n'avait pas fait long feu. Yerb n'avait guère pu profiter de l'enfant qu'il avait si longtemps attendu, tout ça à cause de ces satanés Almortiens, de ces fichus bouffeurs de cervelle qui s'emparaient du corps de leur hôte d'une telle manière qu'on ne pouvait pas les en chasser !
Sous l'effet de la colère, Elxy accéléra le pas et bientôt Isaak et Maïlka furent à nouveau dans son champ de vision. Non sans malaise, il se rappela que Romillo ne s'était pas aperçu que son compagnon avait été infiltré et il se demanda ce qu'il en était du sien. L'amnésie d'Isaak ne cachait en fait peut-être qu'un Almortien tordu... Il se figea sur place, horrifié par cette pensée.
Comme il était arrivé par derrière, ni Isaak ni Maïlka ne l'avaient remarqué. Ne sachant rien de la triste nouvelle qu'il venait d'apprendre, ils pédalaient toujours, tout en discutant avec animation. Isaak essayait de démontrer au jeune homme que Suénor était amoureux de lui. L'un des signes qui ne trompait pas, à son avis, c'est que ce dernier s'enfuyait toujours quand le jeune pilote parlait de son cher Dambert. Maïlka réfutait la théorie en riant. Suénor qui séduisait tout ce qui bougeait, ne supportait juste pas ses bavardages d'amoureux transi !
A les entendre parler ainsi, Elxy eut le sentiment que ses craintes étaient ridicules. Isaak, un dangereux Almortien ? Un cupidon raté, oui ! L'idée que Suénor puisse être amoureux de Maïlka était en effet risible. Elle devait être récente, car jamais Isaak ne l'avait mentionnée avant son amnésie. Cependant, en y réfléchissant bien, elle n'était peut-être pas si stupide que ça... Après tout, Suénor avait prouvé qu'il savait jouer la comédie. Elxy avait vraiment cru que ce dernier voulait séduire son compagnon alors qu'il faisait semblant. Suénor pouvait donc très bien être intéressé par Maïlka sans le montrer...
Elxy secoua la tête et se décida à terminer les quelques mètres qui le séparaient des deux sportifs.

mercredi 8 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 35

Elxy s'approcha, hésitant à interrompre Romillo qui semblait très concentré.
– Tu en es à combien ? demanda-t-il finalement plutôt que de s'enquérir brutalement des raisons de sa présence dans le gymnase.
– Huit cent cinquante neuf... haleta Romillo sans s'arrêter.
Le nombre était impressionnant, même pour un pilote désireux de se muscler. Quelque chose de grave avait dû se produire.
– Vous êtes rentrés quand du combat de cette nuit ?
Romillo cessa de faire des pompes et se releva avec agilité. Avant de répondre, il essuya machinalement avec son t-shirt déjà mouillé la sueur qui coulait sur son torse.
– Yerb a été infiltré.
– Quoi ?! Comment... qu'est-ce qui s'est passé ?
– Il a raté le contrôle d'identité. Je ne sais pas quand il a été infiltré au juste, mais ça me rend dingue d'y penser. Je me demande à quel moment de la bataille, il n'était déjà plus lui-même, comment cela se fait que je ne m'en sois pas rendu compte...
La voix de Romillo se brisa et il se tut.
– C'est certain qu'il est devenu une de ses saloperies d'Almortien ?
– Un officier de contrôle me l'a confirmé.
– Tu as pu le revoir ?
– Pourquoi faire ? C'est un Almortien à présent. Enfin, était, il doit être mort à l'heure qu'il est. Je ne l'ai pas encore dit à Stipo. Il est encore à la garderie. Je suis venu directement ici. Je ne pouvais pas rester à tourner en rond dans notre chambre.
Elxy se racla la gorge, ne sachant pas quoi dire. Présenter ses condoléances semblait bien faible.
– Je suis désolé, murmura-t-il enfin.
Sous le choc de l'infiltration de Yerb, Romillo qui n'était pas du genre bavard, se mit à parler avec abondance, comme pour exorciser son chagrin. Avec la même énergie qu'il avait mis à faire des pompes, il raconta le réveil nocturne, l'envol des Glass, le bref combat dans l'espace, le retour à la plateforme... Yerb avait été l'un des premiers à entrer dans un bureau de contrôle. Depuis qu'il y avait Stipo, ils ne s'attendaient plus et se retrouvaient au vaisseau mère. Romillo avait donc pris la navette pour rentrer dans une chambre vide. Il s'était immédiatement inquiété et avait contacté la plateforme où un officier, après avoir râlé parce que ce n'était pas la procédure et qu'il fallait normalement attendre que la liste officielle des pilotes morts au cours de la bataille soit publiée, lui avait annoncé que Yerb avait été infiltré et était actuellement interrogé avant son exécution.

mardi 7 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 34

Sur le chemin du gymnase, ils ne croisèrent personne. Le quartier des pilotes était étrangement calme. Isaak, en son for intérieur, s'en étonna avant de se rappeler que l'alarme avait sonné durant la nuit et que tous les pilotes de Mask et de Glass, hormis une poignée qui, comme eux, attendait que leur robot soit de nouveau opérationnel, devaient être, au mieux dans leur lit, en train de récupérer de leur sortie dans l'espace, au pire, encore au combat.
Le gymnase était également désert. Toutes machines du gymnase étaient libres, prêtes à servir : les vélos, les tapis de courses, les barres asymétriques, les rameurs, les appareils de musculations... Cette fois, Isaak exprima à haute voix sa surprise : il n'y avait tout de même pas que des pilotes sur le vaisseau mère ? Après être grimpé sur un vélo et avoir poussé Isaak à faire de même, Maïlka, tout en pédalant, lui expliqua en détails la structure du vaisseau.
La zone militaire entourait la civile. A la jointure des deux se trouvait une zone dite commune, mais le gymnase n'en faisait pas partie, car il était réservé aux pilotes. La zone civile était divisée trois quartiers : celui des femmes, celui des familles et celui des célibataires. La zone commune n'était pas habitée, mais les civils y travaillaient en journée. C'est là que la nourriture était produite et que les vêtements et les objets nécessaires au quotidien étaient fabriqués. La zone militaire comprenait les quartiers des hauts gradés, des officiers et des pilotes. Chaque quartier était lui-même partagé en sections.
– Et où vit un couple composé d'un militaire et d'un civil, alors? demanda Isaak avec curiosité, à la fin de l'exposé du jeune homme.
– Les hommes mariés avec des femmes sont rendus à la vie civile d'office afin que leurs épouses restent au centre du vaisseau, à l'abri. Pour les couples mâles, le civil rejoint son compagnon dans la zone militaire, répondit Maïlka.

Pendant que le jeune homme et Isaak pédalaient de concert tout en bavardant, Elxy se promenait paresseusement dans le gymnase. Il n'était pas vraiment motivé pour faire de l'exercice.
Arrivé au niveau des chevaux d'arçon, un bruit l'interpella. Il contourna les épais matelas qui lui bloquaient la vue et découvrit Romillo qui faisait des pompes. Il devait s'activer ainsi depuis un bon moment, car son t-shirt était trempé de sueur. Ce n'était pas normal qu'il soit là, son Glass étant, aux dernières nouvelles, en parfait état de marche.

lundi 6 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 33

Quand Isaak se réveilla, il entendit le cœur d'Elxy battre contre son oreille. Dans son sommeil, il était venu se nicher contre le torse de ce dernier. Malgré l'absence de fenêtre, la chambre était à présent éclairée d'une lumière diffuse qui indiquait que c'était le jour. Isaak s'écarta en douceur et se redressa pour voir l'horloge digitale. Il était déjà neuf heures, mais il ne se sentait pas du tout reposé. Il laissa son regard errer dans la pièce et soupira. Il n'y avait là vraiment rien qui puisse l'aider à retrouver la mémoire. Hormis la taille, la chambre qu'il partageait avec Elxy était semblable à celle de Suénor. L'agencement était exactement le même : à droite de l'entrée, la kitchnette et juste à côté, la salle de bains ; à gauche, les vastes placards ; sur le mur du fond, le matelas flottant et en face, l'horloge digitale avec juste en dessous l'écran tactile. Même les couleurs étaient identiques : même murs blancs, même lino bleu.
A ses côtés, Elxy remua et s'étira, les paupières encore à moitié closes.
– B'jour. Bien dormi ? demanda-t-il.
– Pas trop.
– A cause de moi ?
Isaak secoua négativement la tête et brusquement son rêve lui revint à l'esprit : les explosions, les créatures translucides... Si ces dernières étaient des Almortiens et non des produits de son imagination, alors peut-être que son rêve n'en était pas un, peut-être était-ce un souvenir, la preuve qu'il n'était pas un humain, mais un de ces fameux Almortien infiltré. Malgré lui, il frissonna.
– Ça va pas ? demanda Elxy avec sollicitude.
Plutôt que de garder ses craintes pour lui, Isaak préféra lui raconter son rêve. Elxy l'écouta attentivement, puis déclara avec assurance :
– Te fais de pas de bile. T'as fait un cauchemar, ça arrive à tout le monde.
Comme Isaak n'avait pas l'air convaincu, il ajouta :
– T'as déjà vu des Almortiens en photos, c'était donc peut-être bien un souvenir, mais ça veut pas dire que t'es un infiltré pour autant. Ou alors, j'en suis un aussi. J'ai déjà rêvé de ces saletés.
Isaak, rassuré, lui adressa un chaleureux sourire.
A cette vue, Elxy se sentit fondre. Il leva la main vers la joue de son compagnon pour la caresser, puis se rappelant qu'Isaak n'était plus sien jusqu'à nouvel ordre, il la laissa retomber sur le drap.
– Hum. Je vais acheter de suite le pyjama, marmonna-t-il.
Sans se préoccuper du fait qu'il ne portait qu'un slip, il sortit du lit et alla jusqu'à l'écran. Là, il se connecta, entra dans une boutique virtuelle de vêtements et passa rapidement en revue quelques modèles avant d'arrêter son choix sur un pyjama en coton vert pâle.
Il était en train de finaliser sa commande quand l'interphone s'alluma. Isaak qui avait appris depuis peu à s'en servir, répondit. C'était Maïlka.
– Salut, je passais voir si ça vous disait de m'accompagner au gymnase.
– Je suis partant pour ma part, répondit Isaak avant de jeter un coup d'œil en direction d'Elxy qui, d'un signe de tête, accepta de se joindre à eux.

vendredi 3 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 32

Isaak ouvrit la bouche, puis la referma. Il était trop embarrassé pour répondre. Au lieu de s'énerver encore plus, Elxy secoua la tête, replongea la chambre dans l'obscurité et se réinstalla dans le lit. Ce fut bizarrement ce renoncement qui décida Isaak à lui donner des explications. Il se leva et s'assit en silence sur le bord du matelas, à la gauche d'Elxy qui ne réagit pas. Isaak lui avoua alors dans un murmure ce qui l'avait poussé à dormir par terre :
– Tu as raison, au début, j'avais peur de toi. Maintenant, c'est de moi-même... je crains d'agir de manière incontrôlée dans mon sommeil, de me réveiller excité à tes côtés...
Comme un diable monté sur ressorts, Elxy se redressa dans le lit.
– Qu'est-ce qui te chiffonne là dedans ? Je ne demande que ça, moi, qu'on fasse l'amour !
– C'est juste une réaction biologique.
– Eh bien, soulage-toi avant d'aller te coucher alors ! Je te comprends pas, mais alors, vraiment pas...
– Me soulager ?
– Te masturber, quoi !
Isaak sentit le sang lui monter aux joues et il bénit l'absence de lumière. Il savait qu'il ne se comportait pas de manière très cohérente, mais il n'arrêtait pas d'être tiraillé par des sentiments contradictoires. Ne trouvant pas de répartie adéquate, il garda le silence. Pendant quelques minutes, il n'y eut plus que le bruit de leurs respirations. Puis, Elxy demanda à voix basse, avec hésitation :
– Si je te promets que quoi que tu fasses et quoi qu'il arrive, je ne te ferais rien que tu ne veuilles, est-ce que tu veux bien dormir à nouveau à côté de moi ?
– D'accord, répondit Isaak. Si tu mets un pyjama, ajouta-t-il non sans un certain humour.
Elxy eut un petit rire. Avant l'incident qui l'avait rendu amnésique, son compagnon ne se serait jamais laissé aller à plaisanter pendant que des gens risquaient leurs vies dans l'espace. C'était agréable qu'il soit moins sérieux, plus détendu...
– J'irai en acheter un demain, ça te va ?
– C'est parfait.
Sur ces mots, Isaak s'étendit sur le matelas et ferma les yeux. Elxy serra les poings et résista à l'envie de se coller à lui.
– Fais de beaux rêves, murmura-t-il tendrement.
– Bonne nuit.
Ce n'est que quand le souffle d'Elxy fut devenu régulier qu'Isaak s'endormit. Cependant, au lieu de sombrer dans un sommeil de plomb, il se mit à rêver : de hautes silhouettes translucides agitées de soubresauts, comme si elles riaient, regardaient des déflagrations déchirer l'espace à travers une baie vitrée rouge sang.

jeudi 2 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 31

– Je serais pas contre une petite pause, déclara Elxy.
– Je pourrais m'y rendre seul.
– Pas possible, non, non. Le mensonge sur la nouvelle tactique tomberait à l'eau et puis, je me sentirai pas tranquille si tu te ballades en solo.
– Maïlka ou Suénor seraient sûrement d'accord pour m'accompagner.
– C'est vrai, ça pourrait coller, bougonna Elxy en essayant d'étouffer la jalousie qu'il éprouvait. Mais ça serait aussi bien si tu peaufinais tes leçons dans notre chambre, ne put-il s'empêcher d'ajouter.
Isaak haussa les épaules, mais ne protesta pas. Depuis qu'Elxy avait cessé de chercher « son Isaak » dans le moindre de ses gestes, il appréciait de plus en plus sa compagnie et n'était plus gêné en sa présence. Le seul moment qui restait difficile, était l'heure du coucher. Chaque nuit, Isaak s'allongeait à côté d'Elxy, puis attendait que ce dernier soit endormi pour se relever et se coucher à même le sol. Au départ, ce qui lui avait déplu, c'était de s'allonger dans le même lit qu'un inconnu. Il avait détesté, le premier matin après sa perte de mémoire, se retrouver prisonnier des bras d'un homme qui prétendait en savoir plus sur lui que lui-même. A présent, il continuait à le faire, mais plus pour les mêmes raisons...
Ce soir-là, Isaak procéda comme d'habitude et s'endormit malgré le manque de confort et les ronflements d'Elxy. Ce fut l'alarme stridente signalant l'approche des Almortiens qui l'arracha au sommeil. Sur le matelas, Elxy remua également, poussa un juron étouffé et alluma la lumière. Isaak se releva sur un coude, encore tout engourdi.
– Devons-nous y aller ? demanda-t-il avec étonnement.
D'après ce qu'il avait compris, ils ne pourraient pas prendre part aux combats tant que leur Glass serait en réparation.
La tête d'Elxy apparut au-dessus de lui.
– Non, mais qu'est-ce que tu fiches par terre ?
– Disons que je suis tombé du lit...
Le mensonge était pitoyable et Elxy ne le goba pas une seule seconde.
– Te fous pas de moi ! Tu fais ça depuis quand ? Tu crois que je vais te violer ou quoi ?
Isaak ne pouvait pas nier qu'après le baiser agressif qui lui avait brûlé les lèvres à son réveil dans l'habitacle du Glass, il l'avait un peu craint, mais cette inquiétude là s'était dissipée assez vite.
– Je pensais que tu me faisais confiance, continua Elxy d'une voix où se mêlaient la colère et le désespoir. Pourquoi, bon sang, pourquoi ?

mercredi 1 septembre 2010

Mémoire Etoilée - 30

Durant les jours qui suivirent, Elxy donna des cours de pilotage à son compagnon amnésique. Isaak se montrait un excellent élève, ce qui n'était pas surprenant. Après tout, il avait déjà appris tout ça, même s'il ne s'en souvenait pas et surtout, c'était quelqu'un de brillant. Elxy devait se répéter au moins une fois par minute « Isaak n'est pas Isaak, c'est une nouvelle personne » pour parvenir à le traiter comme s'il venait de le rencontrer. C'était dur, car il avait envie de l'enlacer et l'embrasser. Ce qui l'aidait à considérer Isaak avec un œil neuf, c'est qu'effectivement ce dernier ne se comportait pas tout à fait comme avant. Il remettait en cause les règles qui régissait leur univers et se montrait joueur... A plusieurs reprises, Elxy avait senti qu'Isaak le testait pour voir comment il réagirait. C'était curieux, mais pas désagréable.
Une fois qu'Isaak eut maîtrisé à peu près l'aspect théorique du pilotage, Elxy décida de l'emmener dans le centre d'entraînement virtuel. Le dit centre était normalement exclusivement fréquenté par les pilotes en cours d'apprentissage et ceux qui étaient fraîchement diplômés, mais Elxy clama haut et fort un peu partout que lui et son compagnon voulaient mettre au point une nouvelle tactique afin de justifier leur présence. Si Isaak ne retrouvait jamais la mémoire, il était indispensable qu'il soit de nouveau opérationnel dans l'espace.
Isaak, après quelques tâtonnements, se montra aussi à l'aise avec le pilotage pratique qu'il avait pu l'être avec la théorie, si ce n'est plus. Les combats virtuels l'amusaient follement, chose qui surprit beaucoup Elxy. Dans son souvenir, Isaak, à l'époque de leur entraînement, n'avait jamais été très enthousiaste lors ses séances alors même qu'il y excellait. Elxy se rappelait très bien l'avoir jalousé pour la facilité avec laquelle il évitait les ennemis et récoltait les meilleurs scores...
– Tu veux encore y retourner demain ? demanda-t-il à Isaak.
Il était tard et le dirigeant du centre virtuel venait de gentiment, mais fermement les mettre dehors.
– Si cela ne te dérange pas, oui.
Elxy se frotta pensivement le menton. Cela ne l'ennuyait pas vraiment, mais il commençait à être vanné. Depuis quelques années, durant les périodes creuses (c'est-à-dire, sans Almortiens), Isaak et lui se reposaient, faisant juste un tour au gymnase pour garder la forme. Elxy n'était plus habitué à un rythme aussi soutenu. L'absence de danger rendait les combats virtuels moins fatigants, mais ils restaient tout de même éprouvants.

Manga Yaoi en septembre 2010

La rentrée du yaoi, ah, le temps des amours entre professeurs, entre professeurs et élèves, entre élèves... Oups, je me laisse entraîner.

Chez Asuka, le Be x Boy Magazine Tome 8 sort le 16 septembre avec 2 one-shots prépubliés auparavant dans le mag, à savoir Lover's Doll de Kazuhiko Mishima et Vanilla Star de Kano Miyamoto.


Chez Taïfu, nouvelle série de Yuki Shimizu (auteure d'un de mes boy's love favoris, Love Mode) Ze - Tome 1 et le Tome 2 de The Tyrant Who Fall in Love de Hinako Takanaga.



Chez Tonkam, nouveau one-shot de Ryo Takagi, après les princes et les rois, voici les pirates : Pirate Game et le 3ème et dernier tome de Sakura-gari de Yuu Watase.

Chez Samji, Martin et John Tome 4 de Hee Jung Park et Totally Captivated - Tome 3 de Hajin Yoo.

PS : petit rappel, pour ceux et celles qui aiment comme moi les histoires d'amours entre professeurs et élèves... Il y a la série Welcome to the Chemistry Lab de Rie Honjoh avec le professeur de chimie pervers qui séduit son élève (dans laquelle je préfère en fait le couple secondaire où l'un des personnages a un problème de mémoire...) ; le one-shot Hey ! Sensei de Yaya Sakuragi avec le prof de maths qui se fait draguer par son élève et Lovely Teachers ! de Yamato Nase dont l'histoire principale est consacré à l'amour entre 2 professeurs de primaires, mais qui contient une histoire courte entre un prof et un élève.