mardi 11 janvier 2011

Fleur Bleue - 8

Au bout d'une minute, Misha releva la tête et balbutia :
– C'est à cause de Louis. Il n'arrêtait pas de répéter qu'il avait vu sa mère embrasser le père Noël l'année dernière. Il se vantait...
Le coeur de Vlad se serra. Misha savait que le père Noël n'existait pas depuis le début, Katia étant d'avis qu'on pouvait avoir la magie sans le mensonge, et il était parfaitement conscient que la mère de Louis n'avait fait qu'embrasser son mari. Mais sa mère étant morte, il avait dû être blessé et, à défaut de révéler la vérité sur le père Noël, il n'avait pas trouvé mieux qu'inventer cette histoire de baiser pour rabattre son caquet à son camarade. En un sens, c'était leur faute à Katia et lui, vu qu'ils lui avaient vivement déconseillé de raconter aux autres enfants que le père Noël n'existait pas, justement pour éviter d'inutiles affrontements avec ses camarades.
Vlad inspira à fond et s'efforça d'obtenir des détails. Il n'aurait pas été convoqué à l'école primaire si seuls quelques camarades de classe avaient entendu une fois ce mensonge.
– Je vois. Tu as donc répliqué que toi, tu m'avais vu dans les bras du père Noël. Et après, que s'est-il passé ?
Misha, mis à l'aise par le fait que son père n'avait pas l'air fâché, s'anima et raconta tout.
– Il m'a traité de menteur. Mais je lui ai dit que son histoire était pas plus croyable que la mienne. Alors, à chaque fois qu'il racontait son truc, et bah, moi, je parlais de toi et du père Noël. Et Marion, quand elle a entendu ça, elle t'a traité de pédé, alors moi, j'ai dit que le père Noël l'était aussi dans ce cas. Et Clothide, elle était catastrophée. Mais Bertrand qui sait plein de trucs, et bah, il a dit que cela voulait rien dire, car dans la culture des jesaisplusquoi, les hommes, ils s'embrassent sur la bouche pour se dire bonjour. Et que comme le père Noël, il vient du Pôle Nord, c'est possible. Moi, j'ai approuvé, même si je sais bien que de toute façon que le vieux bonhomme, il existe que dans les contes.
A ce point du récit, Vlad dut se mordre la joue pour ne pas rire. Le caractère rocambolesque de toute l'histoire ne lui échappait pas. Malgré tout, il devait garder son sérieux et remonter les bretelles de son fils.
– En bref, tu as menti et au lieu de reconnaître ton mensonge, tu as persisté dedans, et l'affaire a pris des proportions qu'elles n'auraient pas dû.
– C'est la faute de Louis, protesta Misha.
– Tu es responsable de tes propos. Ce n'est pas Louis qui te les a mis à la bouche.
– Je sais, bougonna le petit garçon. Au fait, ce n'est pas à cause de ça que M.Yamatatomo a demandé à te voir, si ? ajouta-t-il d'un air étonné.
Vlad répondit par un hochement de tête positif, partagé entre amusement et agacement que son fils vienne seulement de le réaliser.
– Mais pourquoi ? Je ne suis pas le seul à raconter des trucs tirés par les cheveux. Gilles, il prétend que son père a une ferrari, et que c'est juste pour aller le chercher à l'école qu'il prend sa deux chevaux.
Ce fut autour de Vlad d'être embarrassé. Ce n'était pas simple à expliquer.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Mdr tel est pris qui croyait prendre Vlad ^_______^

A son tour de donner des explications lol