Lukas
s’assit sur sa chemise étalée sur le sable, aux côtés de Wata
qui regardait la mer, puis s’allongea pour contempler le ciel.
Soudain,
Wata cria et lui tapa l’épaule, montrant quelque chose à
l’horizon. Lukas obéit à l’injonction et repéra presque
aussitôt la tâche blanche que pointait son compagnon. C’était un
bateau. Il renfila son maillot à la hâte et courut nourrir leur feu
pendant que Wata criait et faisait de grands gestes. Même le
souvenir que dans la plupart des films et livres de naufragés,
bateaux ou hélicoptères passaient au loin sans rien remarquer,
Lukas se devait de tenter le coup. Pour lui et Wata.
Ils
avaient survécu jusque là, mais ils manquaient de tout. C’était
peut-être leur seule chance d’être sauvés.
Une
fois que les flammes furent hautes et vives, Lukas revint vers Wata
et à ses côtés, agita bras et jambes en s’époumonant. Il secoua
également sa chemise comme un drapeau.
De
façon miraculeuse, au lieu de s’éloigner, le bateau se rapprocha
jusqu’à devenir bien visible. A priori, c’était des touristes
et non des secouristes.
Ils
n’accostèrent pas, s’arrêtant à plusieurs mètres de distance.
Ils se retrouvèrent à nager pour rejoindre l’embarcation où des
inconnus les aidèrent à monter à bord après une conversation
surréaliste dans un anglais approximatif.
Lukas
lutta contre l’impulsion d’embrasser Wata. Ils avaient un public
et leurs sauveurs n’étaient pas nécessairement ouverts aux
relations homosexuelles. Il n’était pas question de risquer d’être
rejetés à l’eau.
Les
touristes déclarèrent dans un anglais bancal qu’ils allaient
écourter leur excursion pour les ramener au plus vite à la
civilisation, ce qui était chic de leur part.
Lukas
répondit du mieux qu’il put à leurs questions, même s’il en
eut vite assez, car leur curiosité était sans fin. Il n’était
plus habitué à parler autant et se surprit à mimer avec ses mains
à plus d’une reprise.
Ils
leur donnèrent ensuite de l’eau et des biscuits.
Lukas
se retint de les dévorer, savourant par petites bouchées leur goût
sucré. Wata l’imita, silencieux et de toute évidence, sous le
choc. Lukas ne pouvait nier qu’il était bizarre d’être à
nouveau en présence d’autres êtres humains.
Sur
le quai du port, ils furent accueillis par ce qui devait être les
autorités locales - l’un de leurs sauveurs les avait prévenues
par radio – et conduit à l’hôpital.
Sur
la banquette arrière de la voiture, Wata s’accrocha au bras de
Lukas comme à une bouée de sauvetage et ne le lâcha plus.
2 commentaires:
Oh mon dieu quel épisode de fin de semaine avec le sauvetage de nos deux héros O__O
Je m'y attendais pas lol je pensais qu'ils allaient encore bien galérer (oui je suis sadique) sur leur île
Je sens que ça va être encore plus intéressant ce retour parmi la civilisation vu le temps qu'ils ont passés seuls en tête à tête ^___^
Hâte de lire la suite et merci pour l'épisode, bon week-end
Je me suis demandée si c'était trop tôt pour les sauver, mais les pauvres souffraient de leur lassant régime de coco/poisson et je craignais qu'il en soit de même pour les lecteurs ! Je voulais aussi éviter le cliché de "ils voient un avion/hélico/bateau qui passent au-dessus sans les remarquer", alors voilà retour au monde civilisé !
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