L’infirmière qui les prit en charge négocia d’une voix douce pour que Wata libère Lukas. Le jeune homme ne voulut pas comprendre qu’ils devaient se séparer le temps qu’on les examine. Lukas essaya également de le convaincre, mais en vérité, cela lui déplaisait tout autant. Ils n’avaient pu compter que l’un sur l’autre pendant tellement de jours qu’il était dur de soudain s’abandonner à des mains étrangères.
Finalement, le personnel médical se résigna à se débrouiller pour les examiner comme s’ils avaient été des frères siamois. Il se révéla qu’ils souffraient seulement de malnutrition et il y avait bien sûr l’amnésie de Wata. Lukas dut jouer l’interprète entre le jeune homme et le docteur. On les laissa prendre une douche dans une des chambres d’hôpital et on leur donna à chacun un t-shirt, un pantalon et des sandales.
A la sortie, ils durent faire face à des journalistes locaux dont la police se débarrassa avant de les amener au poste pour organiser leur rapatriement dans leur pays respectif.
Lukas apprit que Wata s’appelait Wataru Murata et avait en effet la nationalité japonaise. La proximité entre son vrai nom et celui que Lukas lui avait choisi le frappa en même temps que la réalisation qu’ils allaient nécessairement être séparés. Ils habitaient des pays différents, avaient chacun leur langue et leur vie, même si Wata ne se souvenait pas de la sienne.
Lukas aurait voulu qu’il l’accompagne en France, mais ce n’était pas possible. Wata avait de la famille et des amis qui l’attendait, peut-être même un amoureux ou une petite amie qu’il avait oublié. Lukas s’était refusé à y penser quand ils étaient sur l’île.
Lukas fut autorisé à téléphoner à sa mère. La ligne était mauvaise, mais il ne put rater l’émotion de sa maman.
— Oh, Lukas, c’est toi, c’est vraiment toi… Si tu savais combien de fois j’ai regretté de t’avoir offert un ticket pour cette maudite croisière…
— C’était un accident.
— Je te croyais mort.
— Je suis bien vivant et je vais rentrer très vite.
Sa mère avait des dizaines de questions, mais Lukas était épuisé et bavarder au poste de police n’était pas confortable, même si tout le monde n’y parlait pas le français.
Wata, effrayé et perdu, était toujours pendu à son bras. Lukas lui frottait le dos de la main, désireux de le réconforter, trop conscient que c’était leurs dernières heures ensemble.
Finalement, le personnel médical se résigna à se débrouiller pour les examiner comme s’ils avaient été des frères siamois. Il se révéla qu’ils souffraient seulement de malnutrition et il y avait bien sûr l’amnésie de Wata. Lukas dut jouer l’interprète entre le jeune homme et le docteur. On les laissa prendre une douche dans une des chambres d’hôpital et on leur donna à chacun un t-shirt, un pantalon et des sandales.
A la sortie, ils durent faire face à des journalistes locaux dont la police se débarrassa avant de les amener au poste pour organiser leur rapatriement dans leur pays respectif.
Lukas apprit que Wata s’appelait Wataru Murata et avait en effet la nationalité japonaise. La proximité entre son vrai nom et celui que Lukas lui avait choisi le frappa en même temps que la réalisation qu’ils allaient nécessairement être séparés. Ils habitaient des pays différents, avaient chacun leur langue et leur vie, même si Wata ne se souvenait pas de la sienne.
Lukas aurait voulu qu’il l’accompagne en France, mais ce n’était pas possible. Wata avait de la famille et des amis qui l’attendait, peut-être même un amoureux ou une petite amie qu’il avait oublié. Lukas s’était refusé à y penser quand ils étaient sur l’île.
Lukas fut autorisé à téléphoner à sa mère. La ligne était mauvaise, mais il ne put rater l’émotion de sa maman.
— Oh, Lukas, c’est toi, c’est vraiment toi… Si tu savais combien de fois j’ai regretté de t’avoir offert un ticket pour cette maudite croisière…
— C’était un accident.
— Je te croyais mort.
— Je suis bien vivant et je vais rentrer très vite.
Sa mère avait des dizaines de questions, mais Lukas était épuisé et bavarder au poste de police n’était pas confortable, même si tout le monde n’y parlait pas le français.
Wata, effrayé et perdu, était toujours pendu à son bras. Lukas lui frottait le dos de la main, désireux de le réconforter, trop conscient que c’était leurs dernières heures ensemble.