Quand Zibulinion récupéra le carnet la deuxième fois, il eut la bonne surprise d'avoir en plus d'un message de Folebiol et Walthran, une longue lettre de Neyenje.
Cher Zibulinion,
Je suis bien content d'avoir de tes nouvelles. Te voilà dans une drôle de situation. J'aimerais beaucoup voir ta nouvelle apparence illusoire. Pour sa part, Lalloréa galère à s'en créer une masculine.
Pas de doute, tu es doué en magie et la directrice en profite pour d'obscures raisons. Elle a peut-être un futur travail pour toi ou bien une mission à te confier.
En tout les cas, elle te tient en son pouvoir et la blague, c'est que moi aussi, de façon indirecte. Le job que j'ai trouvé est en effet chapeauté par le Comité et elle y possède une influence colossale. J'avoue ne pas aimer mon boulot : je dois recréer les souvenirs d'humains ayant découvert l'existence des fées. En vérité, j'aurais préféré travailler dans la boutique de baguettes, mais ma candidature a été refusée. Pour obtenir le poste, j'aurais dû épouser la fille de la propriétaire, ce qui ne me disait rien du tout. Le jour où j'accepterai de me faire passer la corde au cou, ce sera avec Lalloréa et personne d'autre.
Je regrette vraiment que tu sois coincé à l'école, actuellement. Folebiol veut bien transmettre le courrier, alors n'hésite pas à m'écrire.
Amicalement,
Neyenje
Zibulinion relut la lettre de son ami. Le passage sur le travail de Neyenje le chiffonnait. Recréer les souvenirs des gens, c'était ignoble. D'ailleurs, était-ce vraiment nécessaire de tenir les humains dans l'ignorance ? Les fées et humains ne pouvaient pas cohabiter ensemble, sans que les premières se cachent des seconds ?
Zibulinion avait beaucoup hésité quand Relhnad avait touché aux souvenirs de son apprentissage de la magie qui l'empêchait d'utiliser son énergie magique comme il aurait dû. Mais son professeur de sorts avait promis que tout lui reviendrait, et cela avait été le cas.
Non, plus Zibulinion y songeait, moins il comprenait comment les fées pouvaient s'autoriser de jouer ainsi avec la mémoire des gens.
Il ne se priva pas de l'écrire à Neyenje, mais cela continua à le tourmenter. Cela le dérangeait terriblement et quand il commença à se demander pourquoi cela le gênait à ce point, il finit par trouver : et si jamais sa mère avait trafiqué la mémoire de son père et que c'est pour cela qu'il ne le reconnaissait pas, le croyait l'enfant d'un autre ?
Il fallait qu'il sache, qu'il en parle, mais pas à n'importe qui et de vive-voix. Il ne sentait pas d'écrire une ligne sur le sujet. Il patienta donc jusqu'à son rendez-vous avec Relhnad.
Cher Zibulinion,
Je suis bien content d'avoir de tes nouvelles. Te voilà dans une drôle de situation. J'aimerais beaucoup voir ta nouvelle apparence illusoire. Pour sa part, Lalloréa galère à s'en créer une masculine.
Pas de doute, tu es doué en magie et la directrice en profite pour d'obscures raisons. Elle a peut-être un futur travail pour toi ou bien une mission à te confier.
En tout les cas, elle te tient en son pouvoir et la blague, c'est que moi aussi, de façon indirecte. Le job que j'ai trouvé est en effet chapeauté par le Comité et elle y possède une influence colossale. J'avoue ne pas aimer mon boulot : je dois recréer les souvenirs d'humains ayant découvert l'existence des fées. En vérité, j'aurais préféré travailler dans la boutique de baguettes, mais ma candidature a été refusée. Pour obtenir le poste, j'aurais dû épouser la fille de la propriétaire, ce qui ne me disait rien du tout. Le jour où j'accepterai de me faire passer la corde au cou, ce sera avec Lalloréa et personne d'autre.
Je regrette vraiment que tu sois coincé à l'école, actuellement. Folebiol veut bien transmettre le courrier, alors n'hésite pas à m'écrire.
Amicalement,
Neyenje
Zibulinion relut la lettre de son ami. Le passage sur le travail de Neyenje le chiffonnait. Recréer les souvenirs des gens, c'était ignoble. D'ailleurs, était-ce vraiment nécessaire de tenir les humains dans l'ignorance ? Les fées et humains ne pouvaient pas cohabiter ensemble, sans que les premières se cachent des seconds ?
Zibulinion avait beaucoup hésité quand Relhnad avait touché aux souvenirs de son apprentissage de la magie qui l'empêchait d'utiliser son énergie magique comme il aurait dû. Mais son professeur de sorts avait promis que tout lui reviendrait, et cela avait été le cas.
Non, plus Zibulinion y songeait, moins il comprenait comment les fées pouvaient s'autoriser de jouer ainsi avec la mémoire des gens.
Il ne se priva pas de l'écrire à Neyenje, mais cela continua à le tourmenter. Cela le dérangeait terriblement et quand il commença à se demander pourquoi cela le gênait à ce point, il finit par trouver : et si jamais sa mère avait trafiqué la mémoire de son père et que c'est pour cela qu'il ne le reconnaissait pas, le croyait l'enfant d'un autre ?
Il fallait qu'il sache, qu'il en parle, mais pas à n'importe qui et de vive-voix. Il ne sentait pas d'écrire une ligne sur le sujet. Il patienta donc jusqu'à son rendez-vous avec Relhnad.