– Ce n'est pas grave, assura Méliziande. Mets toi donc à l'aise, ajouta-t-elle, en se poussant pour qu'il pénètre à l'intérieur.
Si le petit garçon blond n'avait pas explicité ce que Méliziande entendait par là, après que Zibulinion eut ôté sa veste marron, l'adolescent n'aurait pas compris qu'il s'agissait de révéler ses ailes. Il s'y résolut à contrecœur.
– Elles ont un problème tes ailes ? demanda aussitôt Zurmmiel qui reçu dans la foulée des remontrances de ses parents.
Zibulinion fut bien soulagé de ne pas avoir à avouer que non, que cet aspect terne et chiffonné était leur état normal. Cependant, il n'en voulut pas au petit garçon qui avait posé la question en toute innocence, sans intention de le blesser.
A l'intérieur de la maison, du sol au plafond, meubles et bibelots compris, tout était en bois. Dans la cuisine, l'adolescent fut invité à s'asseoir sur une chaise sculptée et se vit offrir une part de tarte aux pommes dans une assiette avec des nervures sur le bord de laquelle reposait une fourchette en bois.
Tant que les parents de Folebiol et Zurmmiel furent là, la conversation fut un peu contrainte. Zibulinion dut esquiver une tentative visant à établir qui était sa famille.
Les choses se détendirent quand ils se furent éclipsés. Zurmmiel se disputa avec Fobebiol sur qui montrerait sa chambre en premier. Le petit garçon l'emporta et introduisit fièrement Zibulinion dans une chaleureuse pièce située sous les toits. Il sortit pour lui un train en bois peint par ses soins de son coffre à jouets, puis brandit sa toute nouvelle baguette, un bâtonnet bleu turquoise.
Au bout d'un moment, Folebiol décida qu'il en avait assez que son petit frère monopole l'attention de leur invité et fit apparaître sa propre baguette, une tige verte surmontée d'un bouton de rose blanche où perlait des gouttes d'eau brillantes, prononça quelques mots mystérieux tout en l'agitant et une colombe vint taper à la lucarne qui s'ouvrit à distance suite à un discret tour de poignet de Folebiol. L'oiseau vola dans la pièce et se posa sur la tête fauve du garçon fée.
Zibulinion fut admiratif, Folebiol se rengorgea, et Zurmmiel, vexé, proclama :
– Moi aussi, je saurais faire ça un jour !
– Seulement si tu te révèles être un fée des bois, objecta Folebiol, tout en renvoyant avec douceur la colombe dehors.
– Ce sera forcément ma spécialité, papa et maman le sont et toi aussi !
Zibulinion profita de la dispute pour tirer au clair cette histoire de spécialité.
– Comment ça se fait que tu ne saches pas ça ?! s'exclamèrent les deux frères en chœur.
– Il n'était pas prévu que j'aille à l'école des fées, dit Zubulinion.
Comme il ne développait pas plus, Folebiol lui expliqua qu'à la fin de la 5ème année, chaque fée savait si elle avait plus d'affinité avec les plantes, avec les animaux ou les humains, c'est-à-dire, était une fée des fleurs, une fée des bois ou une fée des rêves. Les cours étaient différents en fonction et les débouchés professionnels aussi.
– Tes parents, ils sont quoi ? demanda le blondinet.
Zibulinion soupira, et secoua la tête, signifiant qu'il n'en avait pas la moindre idée. Les deux frères, même s'ils étaient dévorés de curiosité, n'insistèrent pas.
Zibulinion crut bon de préciser qu'il fallait mieux qu'ils partent du principe qu'il ne savait rien sur le monde des fées et pour illustrer sa parfaite ignorance, il parla de son étonnement quand dans « Rêve de baguettes », on l'avait invité dans la partie féérique du magasin sans qu'il montre la poudre des fées.
Folebiol résolut le mystère pour lui : les fées adultes pouvant voir les ailes même quand elles étaient masquées, la vendeuse avait deviné, vu la période de l'année, que l'adolescent ne venait pas pour acheter du pain...
Après quoi, Folebiol fit visiter sa chambre, également située sous les toits, mais plus spacieuse et mieux ordonnée que celle de son petit frère. Zibulinion fut immédiatement attiré par les livres rangés dans l'étagère à côté du bureau.
– Je crois qu'il n'y a pas besoin de te demander si tu aimes les bouquins, dit Folebiol, comme Zibulinion effleurait du bout des doigts les tranches.
– Moi, je préfère jouer dehors, déclara Zurmmiel.
– Ça va être dur pour toi d'être au milieu des gosses, commenta Folebiol.
Le petit garçon blond râla et Zibulinion, bien qu'il soit de l'avis de l'adolescent aux cheveux fauves, répondit que cela ne serait pas si terrible que cela. Il ne voulait pas vexer le sympathique Zurmmiel.
1 commentaire:
Encore un super épisode merci ^___^
J'ai adoré l'univers dans lequel évolue nos deux frères :)
La curiosité me prend quand à savoir quel "genre" de fée sera Zibulinion ^^
Bon week-end et au prochain épisode :D
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