Cicatrices - Chap11 : Dehors (4)

– Mes parents m'ont mis dehors.
La phrase avait franchie ses lèvres toutes seules. Il avait envie de se jeter dans les bras de Liam et de pleurer comme un petit garçon. Ce rejet qu'il avait toujours tant craint, était arrivé. La présence de Cassandra l'en empêcha. L'adolescente, l'air moins arrogant que d'habitude, le regardait avec une certaine compassion. Liam adressa à Peter un sourire tendre et triste, puis déclara :
– Ça tombe bien, je comptais te demander d'emménager ici. Si tu veux, nous essayerons de récupérer ensemble tes affaires demain.
Avait-il vraiment prévu de lui demander ça ? Le jeune homme n'en savait rien, mais il se sentit soulagé que Liam l'accueille ainsi et qu'il lui propose son aide. Surtout qu'il avait vraiment besoin de ses cours. Les partiels commençaient mardi...
– Papa !
Cassandra semblait à présent outragée.
– Quoi ? Il n'y aucun risque que Peter te vole ta chambre vu qu'il dormira dans la mienne.
L'adolescente ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt.
– Merci, murmura Peter.
Liam lui ouvrit les bras, et il s'y jeta sans se soucier de Cassandra et de ses regards noirs. Comprenant qu'elle était de trop, cette dernière finit par quitter l'entrée.
– J'avais vraiment prévu de te demander d'emménager ici, tu sais. Je voulais juste attendre encore deux mois. Cassie va venir passer tout le mois de juillet chez moi. Or, je sais que vous ne vous entendez pas très bien.
Quel doux euphémisme ! La cohabitation à venir s'annonçait peu engageante, mais avoir un toit, était essentiel. Et puis, passer chaque nuit dans les bras de Liam, ce serait un rêve réalisé.

Cette nuit-là, Liam fit l'amour avec Peter de façon passionnée. Chaque caresse était comme une consolation. Le jeune homme sombra dans un délicieux oubli où seul le plaisir des sens comptaient. Il s'endormit ensuite sans trop de difficultés, mais se réveilla en sursaut vers cinq heures du matin. Il avait rêvé que son père le jetait dans les poubelles. Peter se tourna, puis se retourna dans le lit. Il avait du mal à croire que ce qu'il avait longtemps redouté, avait finalement eu lieu. La rapidité et la brutalité avec lesquels s'étaient déroulés les évènements donnaient un aspect irréel à la chose. D'un côté, il était libéré de la peur qu'il avait toujours eu de se faire mettre dehors par ses parents. De l'autre, c'était douloureux. Cela le rendait terriblement triste de penser que ses parents ne voulaient plus voir. Être forcé de quitter l'appartement familial, c'était comme devoir grandir brusquement. Mais, si une porte s'était fermée, une autre s'était ouverte...

(Fin du chapitre 11)

Prochain épisode : 1er septembre
(je pars en vacances dans un coin perdu)