vendredi 31 août 2018

Bienvenue à Versélia - 42

— Bonjour. J’ai envoyé un oiseau chercher Saphir pour qu’il puisse ensuite demander à Sergeï de venir ici.
— J’aurais pu aller moi-même le voir.
— Non, je ne peux te protéger que dans une zone limitée. Si je pouvais me passer de Saphir, je le ferai, mais il est ton ami, n’adhère pas à la rumeur et contrairement aux oiseaux qui vivent dans mes branches, il n’est gêné ni par le froid ni par la proximité des marécages.
Crystal, il est vrai, n’avait guère paru apprécier la compagnie du suceur.
Et si Grégoire aurait aimé objecter qu’il pouvait se défendre seul, l’expérience de la veille lui avait prouvé que non.
Un contre un, il pouvait se débrouiller, mais pas contre  un groupe armé. Or, trop de verséliens le voyaient désormais comme un ennemi à chasser ou éliminer.
Quand Saphir se montra enfin, le Gardien était redevenu un arbre. Il semblait préférer garder secrète sa capacité à se transformer.
Cela ne dérangeait pas le moins du monde le fée de ramener le suceur, cela l’enthousiasmait même. S’il ne se réjouissait pas de la maladie qui se répandait à Versélia ni des malheurs qui en découlaient pour Grégoire, il n’était pas fâché que cela pimente son quotidien.
Grégoire lui en aurait presque voulu de sa bonne humeur, si elle n’avait eu le mérite d’éclairer la sienne qui était plutôt sombre.
Le fée et Sergeï arrivèrent une heure plus tard au pied du Gardien où Grégoire était assis. Il avait beau être exposé, il se sentait plus en sécurité là que dans sa cabane et converser avec le Gardien le distrayait de ses inquiétudes.
Ce qu’il faut, décréta le suceur, c’est interroger les soigneurs sans en oublier aucun. Cela nous permettra de collecter un maximum d’informations et idéalement de retrouver le patient zéro, autrement dit le premier versléien à être tombé malade. Pour cela, il nous faudrait de l’aide.
— Je ne suis pas très populaire en ce moment, fit remarquer Grégoire. N’y a-t-il pas plutôt un moyen de déterminer si c’est effectivement moi qui suis porteur sain du virus ?
— Je pense que nous pouvons d’ores et déjà éliminer cette possibilité ou du moins l’écarter, car j’ai goûté à ton sang et je me porte comme un charme. Je n’ai aucun des symptômes, pas un soupçon de fièvre, pas l’ombre de cette toux féroce qui empêche de dormir et est fatale pour les vieilles personnes.
Ses morts tourmentaient Grégoire.

jeudi 30 août 2018

Bienvenue à Versélia - 41

Grégoire leva les yeux et les plongea dans les prunelles vertes et chaleureuses du Gardien. Il oublia tout et tout disparut, hormis l’homme-arbre.
Il l’aimait lui aussi. Il adorait être avec lui, avait peine à le quitter et quand il n’était pas à ses côtés, le Gardien n’était jamais loin de ses pensées.
Sous sa forme originelle, il était magnifique avec son tronc et ses racines épaisses, ses branches et son feuillage généreux, et en homme, il possédait une beauté unique.
Embrasse-moi.
Il avait dû le dire à haute-voix et non se contenter de le penser, car le Gardien se pencha pour effleurer ses lèvres d’un doux baiser.
Grégoire gémit de plaisir, mais l’homme-arbre, devant croire que c’était de douleur, cessa aussitôt.
— Pardon. Ce n’est pas le bon moment.
Grégoire n’était certes pas en état.
— C’est moi qui l’ait réclamé, contra-t-il.
Le Gardien acquiesça.
— Ils ont été trop loin. Je savais pourtant que c’était une erreur de laisser pourrir la situation. Il va falloir trouver la cause de cette maladie. Nous enverrons un message à  Sergeï demain.
— Le suceur ? Pourquoi ?
— C’est un excellent enquêteur et il sait que tu ne ferais de mal à quiconque puisqu’il a goûté à ton sang.
— Même si ce n’est pas volontaire de ma part, c’est peut-être malgré tout de ma faute.
— Je suis persuadé que tu n’y es pour rien, mais si c’est le cas, il le découvrira.
La perspective était angoissante, mais rester dans l’ignorance l’était tout autant.
Grégoire soupira.
Le Gardien passa une main caressante et légère sur le sommet de son crâne et reprit :
— Je dois retourner à ma place. J’aimerai rester avec toi, mais ceux qui m’habitent ont besoin également de moi.
Grégoire, même s’il en avait envie, ne le retint pas.
Le Gardien l’allongea sur une des couvertures, le recouvrit de l’autre, s’assura qu’il était installé de façon confortable et le laissa avec un regret évident.
Grégoire sombra dans un sommeil tourmenté où il était pourchassé par des fées furibondes.
Au matin, ce fut le Gardien qui le réveilla en entrant, fleurant bon le bois, les cheveux perlés de rosée. Il était incroyablement séduisant.
Grégoire se redressa, s’attendant à ce que cela lui soit difficile, mais constatant qu’il était juste courbaturé, il se leva.  Pour quelqu’un qui avait été lapidé la veille, il était dans une forme éblouissante. Ce devait être grâce à la sève du Gardien.

mercredi 29 août 2018

Bienvenue à Versélia - 40

Une nuée de fée sortit des fourrés et le bombardèrent. C’était des cailloux. Elles le lapidaient.
Grégoire se mit à courir, mais elles visaient bien et loin. Il avait mal partout où elles l’avaient touché, c’est-à-dire à bien trop d’endroits.
Il s’effondra sur le sol, la peur au ventre, certain qu’il allait mourir. Les pierres continuaient à pleuvoir. Un coup à la tempe le fit sombrer dans une bienheureuse inconscience.
Quand il revint à lui, soulevant avec peine les paupières, ce fut pour apercevoir les fées qui s’enfuyaient pourchassées par une multitudes d’oiseaux.
Il les referma, épuisé, puis tenta de les rouvrir : le Gardien était penché au-dessus de lui, ses longs cheveux verts broussailleux lui caressant les joues.
— Je suis désolé d’être arrivé si tard pour te secourir.
Grégoire souffrait trop pour répliquer que ce n’était pas sa faute s’il avait été attaqué, qu’il n’était pas son garde du corps.
Grégoire toussa. Même respirer lui était douloureux.
Tout ce qui comptait, c’était que le Gardien était là à présent.
Dans un demi-brouillard, il le vit ramasser une pierre effilée, couper sa paume avec et la porter à la bouche de Grégoire.
— Bois, intima-t-il.
La sève coulait de la blessure.
Grégoire, dans un état second, l’avala. Elle avait un goût riche et indéfinissable. Il s’évanouit après quelques gorgées.

Quand il reprit ses esprits, la nuit était tombée, et il était dans sa cabane, assis entre les jambes du Gardien, la tête appuyée contre son torse solide. Il était nu, des feuilles parfumées collées  sur son corps au niveau de ses blessures. Il avait toujours mal, mais de façon supportable.
— Merci de m’avoir soigné, réussit à dire Grégoire.
Le Gardien embrassa le sommet de son crâne.
En d’autres circonstances, la position intime dans laquelle ils se trouvaient auraient pu rapidement dégénérer.
— Personne ne m’avait jamais détesté à ce point, souffla Grégoire en frissonnant.
— Tu n’as jamais été aimé non plus avec autant d’intensité, répliqua le Gardien de sa belle voix profonde.

mardi 28 août 2018

Bienvenue à Versélia - 39

— Mais pourquoi ? Je n’ai rien fait ou dit d’extraordinaire.
— Tu as réussi à entendre ma voix, chose à laquelle les verséliens avaient renoncé. Tu m’as choisi entre tous pour t’abriter et te reposer. Et tu es d’une grande droiture.
— Je suis trop à cheval sur les règles et par conséquent ennuyeux comme la pluie.
Nombreux avaient été ses camarades d’école à lui servir ce genre de qualificatifs et d’autres encore moins plaisants  tels « rapporteur », « balance », « lèche-botte » jusqu’à ce qu’il comprenne que dénoncer au professeur les tricheurs et menteurs était malvenu, qu’il ne devait pas s’emmêler si des élèves transgressaient le règlement de l’école…
— Si tu es si attaché aux règles, c’est que tu ne veux froisser personne, ce qui est hélas impossible puisqu’au bout du compte, chacun a ses propres valeurs.
Grégoire n’avait jamais analysé pourquoi les suivre lui tenait tellement à cœur, mais cela méritait réflexion.
Le Gardien continua :
— L’eau qui tombe du ciel n’a rien de négatif, elle est magnifique et nécessaire à ma survie, au même titre que le soleil.
Grégoire crut presque entendre « et que toi » mais sûrement ce n’était que son imagination, l’écho des mots prononcés auparavant par le Gardien.
Incapable de dire quoi que ce soit, il pressa ses paumes contre le tronc.
Les feuilles du Gardien bruissèrent alors même qu’il n’y avait pas un souffle de vent.
Grégoire parvint à murmurer un bonne nuit étranglé et regagna sa cabane.
La profondeur de l’amour du Gardien à son égard était effrayante, mais il ne pouvait nier plus longtemps sa réalité.
Il ne le méritait pas. Il espérait ne pas lui être vraiment devenu indispensable, autrement, que deviendrait l’arbre quand il rentrerait chez lui ?
Beaucoup de verséliens n’attendaient que cela désormais vu qu’ils le croyaient responsable du mal qui s’était abattu sur eux. A tort, à raison, cela restait à prouver. Il ne pouvait se défaire d’une certaine culpabilité.
Le lendemain, le faune qui devait l’introduire aux joies de la sculpture lui claqua la porte au nez et Grégoire n’eut plus qu’à repartir la mort dans l’âme.
Un projectile siffla à son oreille et dans la foulée, un autre frappa son épaule, lui arrachant un cri de douleur.

lundi 27 août 2018

Bienvenue à Versélia - 38

En dépit des mots de soutien de l’homme-loup, Grégoire retourna troublé et inquiet auprès du Gardien.
Jusque là ni le grand arbre, ni le fée, ni le dragon n’avaient accordé crédit à la rumeur, mais Grégoire craignait que cela ne change, qu’il ne perde ses amis ou pire les contamine à son insu.
Le Gardien se montra rassurant et réconfortant.

— Je le saurais si tu présentais un danger pour Versélia.
— Et comment ?
— Je ne m’appelle pas le Gardien pour rien.
— Qui t’as donné ce nom ? demanda Grégoire, se laissant momentanément distraire du sujet de la maladie dont il était peut-être responsable.
— Je ne sais plus. Il me semble l’avoir toujours porté. Je suis l’un des plus vieux arbres de Versélia.
Comme si cela ne suffisait pas qu’ils ne soient ni du même monde, ni de la même espèce, il fallait en plus qu’ils aient une différence d’âge !
Grégoire retint un soupir.
Son père lui avait répété à l’envie que les hommes n’étaient pas supposé s’étaler sur leurs sentiments, mais il avait vraiment besoin de comprendre comment cet arbre majestueux pouvait être intéressé par sa petite personne.
 — Je dois te sembler bien insignifiant.
 — Non, nul ne l’est.
Dans la mesure où c’était lui qui avait demandé à ce qu’ils s’en tiennent à l’amitié, Grégoire aurait mieux fait de s’en tenir là. Seulement, même ce lien entre eux était étrange.
— Sans l’aphrodisiaque que m’a donné Saphir, toi et moi, nous ne serions jamais devenus aussi proches.
Sa formulation était confuse, mais Grégoire n’allait quand même pas se ridiculiser en lui demandant ce que l’arbre lui trouvait.
— Je considère que nous l’étions avant cet épisode.
C’était aussi vrai qu’inexplicable.
— Nous n’aurions jamais rien fait de sexuel.
Et il ne ferait pas de rêves torrides où l’homme-arbre l’embrassait et le caressait de ses mains rugueuses.
— Peut-être pas, en effet, ce qui ne retire rien à mon amour pour toi.
Grégoire déglutit. Le Gardien venait de mettre son cœur à nu devant lui, une fois de plus et sans la moindre hésitation.
Un couple était constitué d’un homme et d’une femme devant se reproduire, voilà ce qui lui avait été enseigné en cours de biologie. Ce n’était pas aussi simple cependant. Il le savait bien d’ailleurs puisqu’il avait longtemps refoulé son attirance pour les hommes, se limitant aux femmes qui lui plaisaient également.
A présent, à Versélia, tout était encore plus complexe. Un arbre. Son arbre, capable de se métamorphoser.

vendredi 24 août 2018

Bienvenue à Versélia - 37

Un centaure énervé lui tint un discours semblable aux nains.
Grégoire n’y prêta pas attention jusqu’à ce que le nombre de remarques de ce genre se multiplient.
Ce qui le secoua, ce fut quand un des verséliens  aux côtés duquel il avait travaillé lui conseilla de partir.
Il rapporta l’incident au Gardien qui ne comprit pas non plus.
Saphir qui continuait à lui rendre visite de temps à autre rapporta alors une rumeur inquiétante : de plus en plus de verséliens seraient atteints d’une maladie inconnue dont Grégoire serait jugé responsable.
C’était aberrant dans la mesure où le précédent humain n’avait provoqué aucune épidémie, mais cela avait le mérite d’expliquer le comportement xénophobe de certains.
Grégoire en prit son partie : cela restait une minorité de verséliens. La plupart le traitait toujours avec gentillesse, l’introduisant à différents corps de métiers.
Quand Grégoire vint aider Rufus pour l’inventaire, l’homme-loup se montra particulièrement charmant, lui offrant une tenue supplémentaire dans un style proche de celles qu’il lui avait déjà donné.
Tout allait à merveille et ils plaisantaient en pliant des vêtements, quand une fée qui n’avait pris garde au fait que la boutique était fermée pour la journée, entra.
— Rufus, tu devrais chasser cet horrible humain qui sème la mort parmi les nôtres, déclara-t-elle en pointant un petit doigt accusateur sur Grégoire, tout en plissant le nez.
— Ce n’est qu’une rumeur ridicule, répliqua l’homme-loup. Pourquoi serait-il coupable ?
— Les soigneurs ne reconnaissent pas la maladie, ils ne parviennent ni à la guérir ni à l’empêcher de se répandre et il est le seul intrus parmi nous. Point besoin d’être devin pour en tirer les conclusions qui s’imposent.
— Alors tu prends des risques inconsidérés en restant là, déclara Rufus en l’invitant à sortir d’un geste.
Les yeux de la fée se réduisirent à deux étroites fentes.
— Tu feras moins le malin quand tu seras malade comme un chien.
Elle insista bien sur le dernier mot. Ce devait être une insulte pour l’homme-loup.
Rufus conserva un calme olympien et elle en fut pour ses frais. Elle ne renonça pour autant.
 — Je dirai à tout le monde que tu pactises avec l’ennemi, celui qui nous détruira tous, continua-t-elle. Plus personne ne viendra se fournir chez toi. Et tu n’auras plus de matières premières, car nul ne t’en apportera ! s’écria-t-elle encore avant de partir enfin.

jeudi 23 août 2018

Bienvenue à Versélia - 36

Même en taisant l'amour du centaure pour le dragon, Grégoire avait des choses à raconter au Gardien et ses pas le conduisirent jusqu'au grand arbre qui l'écouta avec intérêt avant de partager avec lui sa propre journée : les rumeurs portés par le vent, les écureuils qui s'étaient promenés sur lui, les oiseaux qui s'étaient posés sur ses branches, les verséliens qui s'étaient adossés à son tronc. Grégroire trouva cela étrangement  fascinant.
Il peina une fois encore à dire bonne nuit à l'arbre, puis eut du mal à s'éloigner.
Le Gardien ne se transforma pas et Grégoire se rendit compte qu'il avait espéré revoir son corps noueux et ses yeux émeraudes.

Plusieurs jours s'écoulèrent sur un modèle similaire : Grégoire était initié à une profession et rentrait le soir auprès du Gardien rapporter ses impressions.
Le Gardien conversait avec lui, mais demeurait un arbre sans plus chercher à le séduire. Il se comportait en parfait ami, comme Grégoire lui avait demandé et c'était frustrant.
La nuit, Grégoire n'arrêtait pas de rêver du Gardien en homme, ce que cachait la feuille entre ses jambes.
Heureusement, la journée, il était bien occupé entre cueillette de fruits, ramassage de légumes, lavage de linge à la main, apprentissage de la poterie et fabrication de bijoux et de chaussures. Cela lui évitait de se torturer l'esprit sur la manière de "se trouver" ou sur l'attirance qu'il éprouvait pour le Gardien.
Sa vie à Versélia ne ressemblait rien à celle d'avant : toilettes dans la nature, habitation spartiate, alimentation végétarienne sauf exception et non cuite.
Tout ce qu'il mangeait lui était donné, car tout était gratuit et ouvert et en même temps chacun avait son lieu d'habitation ou de travail.
D'après le Gardien, il était rare que les gens se disputent un emplacement et peu fréquent que les gens protègent leurs possessions par des verrous et clefs qui étaient plus une incitation au vol qu’autre chose. Versélia n’était pas un monde utopique. La notion de balance et d’équilibre primait, car pas de lumière sans ombre, pas de joie sans peine, pas de plaisir sans douleur.
Et pas non plus de verséliens aimables sans désagréables.
Grégoire habitait à Versélia depuis deux bonnes semaines quand il fit face aux seconds. Un couple de nains lui recommanda en termes colorés de rentrer chez lui.
Grégoire se retint de justesse de rétorquer qu’il ne demandait pas mieux, même s’il n’était plus aussi pressé qu’au début.

mercredi 22 août 2018

10 ans de Love Boy's Love

12+1 = ? est la première histoire d'amour entre personnages masculins que j'ai commencé à écrire à la fin du lycée/début de l'université, pas si longtemps que cela après avoir découvert les mangas yaoi/boy's love.
A l'origine, je l'avais écrite à la première personne, mais j'ai finalement changé cela quand je l'ai mise en ligne en 2008. La partager m'a également motivé à aller jusqu'au bout de l'histoire de Terry et des douze frères.

La seconde histoire que j'ai écrite avant 2008, mais largement retravaillée bien sûr avant de la publier c'est Le Baiser du recueil de nouvelle Le Baiser et plus encore. Les autres histoires du recueil proviennent d'idées que je ne me voyais pas développer sur plus de quelques pages. 
Quelques unes ont été inspirées par des anecdotes lues sur le site Vie de Merde.

Le suivant du prince est ma troisième plus ancienne histoire, mais je n'en avais écrit qu'un bout ridicule. Elle est née un beau jour pendant que je me douchais. Il y a un côté Cosette avec les vilains aubergistes causant des malheurs aux deux frères qui, à l'origine se ressemblaient beaucoup trop. Autrement, j'adore les histoires de concours... Et voilà !

Cicatrices
Il y a une image sur laquelle je suis tombée un jour d'un jeune homme souriant à un homme avec une cicatrice sur la joue. Comme j'étais incapable de trouver d'où elle venait, j'ai inventé leur histoire ! Le reste est venu alors que je sortais de la fac. Je ne me souviens même plus s'il y avait un couple qui s'embrassait, toujours est-il que j'ai été inspirée ce jour-là pour les autres personnages.

Mémoire étoilée
Mon goût pour le thème de l'amnésie & Gunbuster, un dessin animé japonais ont été mes deux sources d'inspiration essentielles. Pas de scènes de sexes détaillés dans ce livre-là(contrairement aux autres, même si je ne m'étends jamais très longuement ). C'était une sorte de test.

Fleur Bleue
I Saw Mommy Kissing Santa Claus...
La chanson de Noël sans laquelle ce roman n'existerait pas ! J'ai juste imaginé ce que cela donnerait si on remplaçait le maman par papa...

Lykandré pourrait se résumer à : mon animal favori est le loup ! Je crois malheureusement que cette histoire est quelque peu bancale. Peut-être parce que dans sa première version, il n'y avait pas de mouton...

Rendez-vous manqué
Lecture quelques mois plus tôt de l'homme invisible. Un banc vide et un réverbère dans un parc parisien. Et boum !

A travers les âges
J'ai toujours adoré l'idée des vies antérieures. J'adore la préhistoire et le Moyen-âge... Bref, cela a été l'occasion de mettre beaucoup de choses que j'aimais. J'ai passé pas mal de temps à me documenter.
A travers les millénaires a été écrit pour faire plaisir à une lectrice qui adorait A travers les âges. J'espère que cette suite ne gâche pas le premier (cette crainte explique que je n'ai pas écrit la suite du Suivant du Prince réclamée par plusieurs - mais qui sait, un jour peut-être ! )

Le garçon fée doit un peu à Harry Potter, mais surtout à deux Belles Histoires de ma jeunesse, avec une petite fée qui ne voulait pas manger ses épinards et à un petit sorcier avec un côté fée...

Au zoo interplanétaire
Les tentacules dans le hentai... Et ma propre version est née, une histoire avec de l'amour et pas seulement de l'érotisme.

 Cœur de fantôme
J'aime bien les fantômes. Je voulais tenter un triangle amoureux. Je rentrais du supermarché, les feuilles crissant sous mes pas.

Orcéant 
J'avais envie de me replonger dans la fantasy... Créer deux espèces a été un challenge ! Sans parler de faire une histoire d'amour avec un dragon.

Contes Modernes 
Je n'aurais jamais dû me mettre en tête d'écrire des super long bonus ! Autrement, ce livre vient de mon amour pour les contes que j'ai également réécrit dans le recueil Si Cendrillon était un homme (promis, bientôt il sera publié !)

Remplacement Standard
Une histoire délicate inspirée par un roman où deux sœurs jumelles échangent leur vie.

Un chevalier au XXIème siècle
J'ai toujours adoré les histoires d'amour à travers le temps, il était temps que j'écrive la mienne !!

Bienvenue à Versélia !
Je souhaite que celle histoire soit prélude à beaucoup d'autres se déroulant dans le même univers avec les mêmes personnages qui se retrouveraient d'une histoire à l'autre.  

Autrement, pendant mes vacances, j'ai eu une nouvelle idée et je crois qu'elle me plaît trop pour que je l'oublie de sitôt. 
Un autre univers fantastique reposant sur les points cardinaux et basé sur des cultures et époques connues. Le héros en serait Taj, un esclave sexuel du Sud et Malek, un propriétaire de l'Est avec son harem et ses soieries. Il sera aussi question de l'Ouest lointain avec ses cowboys et du Nord. 

Mais je dois pour l'heure me consacrer à Versélia, alors l'avenir nous dira si ces deux-là ont bien le droit un jour à leur histoire...

A demain pour l'épisode de Bienvenue à Versélia !

mardi 7 août 2018

Départ en vacances

Je me rends une fois encore pour les vacances dans un lieu où internet ne sera pas facilement accessible, aussi pause jusqu'à mon retour, le 23 août, moment où Versélia devrait reprendre.

Le blog aura alors 10 ans et j'essayerai de concocter un petit article spécial anniversaire comme prévu.

Remplacement Standard, Un Chevalier au XXIème et Si Cendrillon était un homme seront bientôt disponibles en livres papiers et numériques.

J'en profite pour signaler à ceux qui lisent des fichiers numériques flottant sur le web de mes histoires que ce ne sont à priori pas les versions corrigées de mes romans qui me demandent de la peine et qui rendent le texte plus agréable à lire avec normalement pas de fautes, pas de répétitions irritantes, pas de lourdeurs indigestes... Bon, évidemment, je suis sûre que si je les relisais une énième fois, je trouverai encore des trucs à arranger, hélas, mais je tenais à le dire.

Dernière information, j'ai lu plein de romans en anglais de supers auteurs ces derniers temps - j'aimerai écrire aussi bien, mais j'en suis loin : R. Cooper (gros coup de cœur pour la série Beings in love), Eli Easton (Sex in seattle...), Keira Andrews (Beyond the sea), Heidi Cullinan (Carry the ocean & Shelter the sea), Andrew Grey (Bronco Boys), River Jaymes (Boyfriend Chronicles)... Une partie de leurs œuvres sont traduites en français pour ceux et celles que cela intéresserait.

lundi 6 août 2018

Bienvenue à Versélia - 35

Dès qu’ils furent hors de vue, Galway lui relâcha enfin le poignet.
Grégoire, en se le massant, maugréa :
— Nous aurions pu manger avec lui, non ?
— Nous l’aurions dérangé durant son travail !
— Lui aussi doit bien se nourrir, à un moment ou un autre et je crois qu’il apprécie de voir les gens se régaler de ce qu’il a confectionné.
Le centaure rejeta ses cheveux en arrière d’un mouvement vif de la tête.
— Arrête de prétendre le connaître, et cesse donc de lui faire les yeux doux ! s’écria-t-il avant de se plaquer une main horrifiée sur la bouche et de s’enfuir au galop.
Grégoire demeura interdit, comprenant enfin que Galway était jaloux. C’était ridicule : Vulkain était un dragon. En même temps, c’était tout aussi absurde que lui fricotant avec un arbre, ce qu’il avait pourtant fait... Et si le Gardien pouvait se transformer, peut-être le dragon ou le centaure en étaient également capables ?
Galway revint droit sur lui à pleine vitesse.
— Tu veux bien n’en parler à personne et surtout pas à Vulkain ? demanda-t-il, le souffle court.
Grégoire en aurait bien discuté avec le Gardien qui était devenu son confident privilégié et qui semblait toujours occupé un coin de ses pensées quoi qu’il fasse, mais il promit.
Il dut cependant lui assurer à plusieurs reprises que son secret serait sauf avant que Galway ne lâche l’affaire et ne propose qu’ils reprennent la tournée.
Grégoire serait tout aussi bien rentré, mais le centaure insista : le dragon lui avait confié  cette mission et il voulait l’accomplir. Galway était vraiment amoureux de Vulkain.
Ils dégustèrent en silence les pains fourrés du dragon et repartirent pour une nouvelle série de récupération de colis et de livraisons.
Grégoire se retrouva à accepter plein de propositions de travail dans des domaines forts différents et dans lesquels il n’avait aucune expérience.
Certains verséliens étaient plus réservés que d’autres et tous n’invitaient pas à Grégoire à l’initier à leur métiers, mais ils n’étaient pas nombreux.
En début de soirée, Galway le déposa finalement chez lui, donnant à Grégoire l’impression d’être également un paquet.
Le centaure s’était montré peu causant avec lui durant l’après-midi, sans doute gêné d’avoir involontairement dévoilé ses sentiments envers le dragon. Grégoire n’avait pas cherché à le sortir de sa réserve. Il s’agissait de prouver qu’il savait tenir sa langue !

vendredi 3 août 2018

Bienvenue à Versélia - 34

Le silence commençait à devenir pesant, quand Galway se donna la peine d’expliquer que sa tournée se divisait entre livraisons régulières et occasionnelles, les secondes étant orchestrées à l’aide de fées messagères. Il passait tour à tour prendre et déposer, d’un bout à l’autre de Versélia.
La chevauchée ou plutôt la « centaurée » étaient secouante et assez ennuyeuse, et Grégoire ne tarda pas à avoir le fessier en compote.
Galway se montrait professionnel et efficace avec les différents expéditeurs comme les destinataires des paquets qui étaient de toutes tailles et formes, généralement emballés dans du tissu.
Le centaure fit l’effort de le présenter à certaines personnes, mentionnant à chaque fois que le dragon pensait que Grégoire devait s’essayer à différentes professions pour trouver sa vocation. Nul doute que Vulkain avait dû demander ce service à Galway.
Être introduit de la sorte était curieux, mais cela partait d’une bonne intention et Grégoire fut invité à plusieurs reprises à revenir, ce qu’il accepta, remplissant son emploi du temps pour une semaine complète.
Galway exigea que Grégoire descende de son dos à un moulin où il récupéra de lourds sacs de farine pour Vulkain.
Grégoire se retrouva à marcher à côté de lui, les jambes arquées comme un cowboy, jusqu’à la grotte du dragon qu’ils trouvèrent en train de sortir des miches du four.
— Tout se passe bien ? s’enquit Vulkain.
— Oui, à merveille, répondit aussitôt Galway.
Grégoire ne le contredit pas, quand bien même son opinion divergeait quelque peu. Le centaure avait une tendance à souffler le chaud et le froid qui était déconcertante. Toujours est-il que cela se déroulait beaucoup mieux qu’il ne l’avait craint.
— Que penses-tu du travail de livreur, Grégoire ? demanda le dragon.
— C’est intéressant et définitivement utile, mais pas pour moi.
— Cela ne me surprend pas, mais c’est l’occasion pour toi de faire connaissance avec du monde.
Grégoire avait rencontré tant de gens depuis son arrivée qu’il en avait le tournis, mais il comprenait bien que le dragon ne cherchait qu’à l’aider, alors il ne se plaignit pas, se contentant de sourire à l’intention de la reptilienne créature.
— Il faut que l’on reparte, intervint Galway avec brusquerie.
— Prenez au moins avec vous de quoi déjeuner, dit Vulkain.
Le centaure accepta avec autant d’enthousiasme que de reconnaissance, puis se dépêcha d’entraîner Grégoire hors de la grotte.

jeudi 2 août 2018

Bienvenue à Versélia - 33

— Formidable ! Je les mangerai en cours de route, déclara Grégoire de peur d’irriter Galway s’il le faisait attendre.
Ce fut l’inverse qui se produisit.
— Une offrande de Vulkain, cela se déguste. Prends le temps de les savourer !
— D’accord, très bien. Inutile de monter sur tes grands chevaux !
Grégoire se mordit la lèvre en réalisant que son expression était susceptible de vexer le centaure, mais ce dernier ne releva pas.
Galway se coucha dans l’herbe et tira sur le ruban qui gardait fermer le sac des petits pains. Le tissu s’ouvrit en corolle formant une nappe.
Grégoire s’assit en face de lui et commença à manger.
Constatant que Galway ne se servait pas, il l’y invita.
— Vulkain me les a donnés pour toi. Je ne peux y toucher.
— S’ils sont à moi, libre à moi de les partager, non ?
Le centaure le remercia avec effusion et, avec un soupçon d’hésitation en attrapa un qu’il croqua par petites bouchées.
Il était difficile de savoir sur quel pied danser avec lui.
Le divin petit déjeuner terminé, Galway se remit debout.
— Il est temps de se mettre en route. Grimpe sur mon dos que nous allions chercher le premier paquet de la journée. J’ai déjà été au centre recevoir les premières instructions.
Grégoire n’était monté qu’une fois à poney dans sa vie et cela datait de l’école primaire. Le centaure avait certes les pattes courtes, mais il ne portait pas de selle et encore moins de bride. L’offre était toutefois trop généreuse pour qu’il la refuse, aussi se décida-t-il à enfourcher Galway.
Une fois installé
, non sans mal, sur la croupe du centaure, il resta bras ballants, ne sachant où se tenir.
Galway trancha pour lui et se tournant, il lui attrapa les mains, les plaça autour de sa taille et partit au galop.
Ses cheveux fouettaient le visage de Grégoire qui peinait à apprécier la cavalcade, n’osant pas s’agripper trop fort, mais craignant de tomber. 
Enfin, le centaure ralentit, mais précisa qu’il était inutile de descendre. Tant que ce qu’on lui confiait n’était pas trop lourd, il pouvait le porter dans ses bras.
Après un bref échange avec une espèce de troll, ils s’éloignèrent au trot.

mercredi 1 août 2018

Bienvenue à Versélia - 32

Les lèvres du Gardien se détachèrent des siennes, en douceur.
— Dors-bien, déclara-t-il.
Grégoire se sentait hélas bien réveillé à présent, notamment une certaine partie de son anatomie. Il n’était pourtant plus sous l’influence d’aucun aphrodisiaque. Il ressentait une authentique attirance pour le Gardien, pas l’arbre, mais l’homme. Ce n’était néanmoins pas purement sexuel.
— Tout à l’heure, tu t’es transformé pour pouvoir partir à ma recherche, mais là, pour quelle raison ?
— Pour pouvoir t’embrasser, te séduire.
Cela ne fonctionnait que trop bien.
— Je préférerai que nous restions juste amis.
Même s’ils avaient déjà dépassé ce stade. Le Gardien était un arbre, bon sang de bois ! Depuis qu’il avait mis les pieds à Versélia sans le vouloir, il nageait en plein délire.
— Je veux rentrer chez moi, continua Grégoire.
— Je le sais et le regrette, car tu m’es désormais aussi indispensable que la pluie et le soleil.
C’était trop. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours à peine et c’était le premier où il le voyait autrement qu’en tant qu’arbre. Il ne pouvait nier que le Gardien était extrêmement séduisant et que discuter avec lui était plus qu’agréable… Grégoire gémit. Il devait se concentrer sur son objectif premier : regagner son monde.
Le Gardien parut comprendre qu’il en avait trop dit, car il s’écarta, retournant à sa place.
— Va donc te coucher. Tu sais où me trouver.
Grégoire se décida enfin à partir, mais une fois dans sa cabane, il entrebâilla le volet pour voir le Gardien.
Il constata que ce dernier n’avait pas encore repris sa forme originelle et qu’il regardait dans sa direction.
Grégoire referma, troublé et se coucha, se répétant que lui et le Gardien, ce n’était pas souhaitable, qu’il devait résister.

    Des coups à sa porte le réveillèrent en sursaut.
— Un instant, j’arrive ! s’écria-t-il comme l’individu à sa porte frappait plus fort.
Il se leva, s’habilla en vitesse et ouvrit : c’était Galway.
— Bonjour, je viens te chercher pour commencer ma tournée. Vulkain m’a confié des petits pains chauds pour toi.
Le centaure n’avait pas vraiment l’air enchanté d’être sur le pas de sa porte, mais il semblait malgré tout revenu à de meilleurs sentiments.