mardi 21 janvier 2014

Le garçon fée - 139

Zibulinion envoya un courrier à sa mère pour l'informer de nouvelle et eut la surprise de recevoir un mot plutôt aimable en retour auquel était joint un peu de poudre de fée.
Cette générosité inexpliquée tourmenta Zibulinion. Sa mère se sentait-elle coupable d'être contente qu'il ne vienne pas pour les vacances ? Après avoir tourné et retourné dans sa tête les possibles raisons de ce cadeau, il mit le pourquoi de côté et décida qu'il pourrait s'en servir pour commander à la librairie du village le livre sur la fabrication des sorts.
Les examens eurent lieu. Mis à part en beauté, en vol et en musique, Zibulinion fut satisfait de lui.
Zibulinion n'assista pas au départ dans les bus des autres élèves et resta à étudier dans sa chambre.
Au moment d'éteindre sa lampe, il songea que la pièce à côté de la sienne devait être vide et son cœur se serra. Il espéra rêver de Relhnad.

Quand après le petit déjeuner dans l'immense réfectoire désert, remontant dans sa chambre repéra le professeur de sorts en haut de l'escalier, il n'en crut pas ses yeux.
Relhnad, ses cheveux blonds noués par un fin élastique, portait un jeans délavé et un pull de coton bleu à col rond - une tenue très humaine qui contrastait avec ses ailes.
– Je venais te dire au revoir avant de rentrer chez moi. Essaie de ne pas faire que travailler, d'accord ?
Cela n'aurait pas dû être permis de se montrer si attentif et soucieux de quelqu'un qu'on ne considérait que comme un simple élève, et aussi être interdit d'être aussi resplendissant. Dans ses conditions, comment guérir de son amour pour le professeur de sorts ?!
– Oui... Passez de bonnes vacances, monsieur !
Ce « monsieur », il en était venu à le détester, mais il continuait à le prononcer pour se rappeler de la distance qu'il existait entre lui et Relhnad et ne pas se retrouver à lui avouer ses sentiments, les embarrassants tout les deux.
Le professeur de sorts lui souhaita la même chose et se téléporta.
Zibulinion ne put se résoudre à quitter tout de suite le dernier endroit où s'était tenu Relhnad. Il lui manquait déjà.
Après un long soupir, il s'ébroua et se frappa doucement les joues. Pas question de se languir durant toutes les vacances ! Il se dépêcha de s'installer à son bureau dans sa chambre avec un livre. Étudier, il n'y avait que ça de vrai...

Bien qu'il ait choisi sa solitude, elle lui pesa tout de même par moments et il eut quelques accès de mélancolie. Le plus aigu se produisit le jour où aurait dû avoir lieu de le cours de sort. Et puis il y eut bien sûr son anniversaire qui passa sans fanfare ni trompette ni même personne pour ne serait-ce que le lui souhaiter.
Ce jour-là pour se changer les idées, ne pas être seul et fêter à sa manière ses dix-sept ans, il se rendit au village pour s'acheter le livre pour créer des sorts.
Derrière ses verres de lunettes, les yeux de la fée de la librairie « Au bonheur des pages » s'arrondirent quand Zibulinion lui donna la référence du livre.
– Il n'est plus édité depuis des siècles ! Et qu'en ferais-tu ? N'as-tu pas assez de sorts à apprendre dans tes manuels scolaires ?
– Cela semble plus pratique d'apprendre à en créer que d'en retenir des centaines, expliqua Zibulinion.
– Fabriquer un sort n'a rien de facile. Ce n'est pas pour rien qu'on se contente de se servir de ceux qui existent déjà.
– Mais une fois qu'on en connaît un certain nombre, ce n'est pas comme si on partait de rien. En modifiant la prononciation, en changeant un mot ou deux...
En justifiant son désir de se procurer le livre, Zibulinion réalisa qu'il avait d'une certaine manière créer un sort quand il en avait combiné deux pour embellir son bâtonnet marron cuivré, qui s'était métamorphosé, qui continuait à s'enrichir de nouvelles paillettes dans son corps devenu de verre, et qui fascinait tant la professeur de baguette...
Elle réajusta son chignon, d'une main, ses lunettes de l'autre, et émit un petit rire.
– Tu es un drôle de garçon. Je vais voir si je peux te dégotter une copie, mais je ne te garantis rien.
Zibulinion repartit bredouille, mais content d'avoir parler à quelqu'un et enchanté de la révélation qu'il venait de faire : même sans le livre, il était en mesure de tenter de créer des sorts en se basant sur ceux qui existaient. Toutefois dans l'immédiat, il n'avait pas d'idée d'application...

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Ho ho Zibu qui va jouer à "l'apprenti sorcier" en créant d'autres sorts fées ^^ je suis curieuse de voir ça

Merci pour cet épisode, cela me fait de la peine de voir Zibu si tourmenté par ses sentiments envers Relhnad T_T

Grâce à toi et ton histoire on passe par une palette de sentiments c'est fabuleux ^o^

Hâte de lire la suite comme toujours XD