Cette nouvelle est disponible en version papier dans le recueil Le Baiser et plus encore en vente sur Thebookedition.
BONNE ANNEE 2013
______________________________________
Tetsu referma précipitamment la fenêtre du navigateur internet. Il était choqué au-delà de toute expression. Comment oublier l'image de ce mec musclé qui bandait comme un malade alors qu'un autre avait planté son engin dans son cul ? Tetsu rouvrit le navigateur. Au fond, le plus horrible, ce n'était pas l'image en elle-même, mais le fait que ce site soit présent dans l'historique du navigateur internet de l'ordinateur qu'il partageait avec son père. Tetsu aurait aimé croire que c'était une erreur. Après tout, dès fois, même sans le vouloir, on cliquait parfois au mauvais endroit et on se retrouvait sur un site porno sans l'avoir voulu. Seulement, là, l'historique indiquait clairement que de nombreuses pages du site avaient été visitées. Tetsu avait du mal à croire que son père puisse consulter ce genre de site. Cependant, vu qu'il vivait seul avec son père depuis maintenant bientôt dix ans, il voyait mal qui d'autre pouvait s'être servi de l'ordinateur pour se rendre sur des sites pornos gays. Son père lui aurait-il menti toutes ses années sur la raison du départ de sa mère ? Était-ce parce que son père était gay qu'elle était partie ? Tetsu se mordit la lèvre. Il ne pouvait pas garder le silence sur sa découverte. Il allait mettre les choses au clair avec son père. Peut-être que ce dernier perdait les pédales avec la crise de la quarantaine... ou alors cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas eu de femme dans sa vie. Tetsu se demanda s'il avait fait preuve d'indélicatesse en invitant sa copine Rumi à dormir à la maison ces derniers temps, ne se privant pas de faire l'amour avec elle. Peut-être qu'il aurait mieux d'économiser pour se rendre avec elle dans des Love Hotel. C'est vrai, son père n'avait jamais ramené personne sous le toit familial... Bon, en même temps, Tetsu ne lui avait jamais demandé de se faire moine. Toutefois, il était reconnaissant à son père de ne pas avoir amené femme après femme à la maison... Ceci dit, de temps à autre, il avait bien ramené des amis à la maison... Est-ce que par hasard ils avaient fait des choses comme sur le site ?!
– Je suis rentré !
Son père était là. Il était de retour plus tôt que d'habitude et Tetsu ne put s'empêcher de le regretter. Il ne se sentait pas prêt à affronter son père, pas maintenant. L'image du mec embroché par un autre était encore trop fraîche dans son esprit. Néanmoins, Tetsu alla dans l'entrée pour l'accueillir. Ce dernier avait déposé sa mallette, retiré sa veste et ses chaussures et était en train de déserrer sa cravate. Tetsu décida de se jeter témérairement à l'eau.
– Pa', je peux savoir pourquoi tu consultes des sites porno pour homo ?
Lui qui s'attendait à ce que son père démente le fait, eut la mauvaise surprise de le voir rougir comme un gamin pris la main dans le sac.
– C'est pas vrai ! s'exclama Tetsu, horrifié par cet aveu muet.
– Je suis désolé.
– Tu es gay ?
– Oui. Je suis désolé. J'aurais préféré que tu l'apprennes autrement, mais... c'est vrai.
– Depuis quand ? C'est à cause de ça que maman est partie en réalité ?
– Je suis gay depuis longtemps. Ceci dit, je ne t'ai jamais menti, ta mère nous a quittés parce qu'elle était tombée amoureuse d'un autre homme, pas parce qu'elle soupçonnait ma préférence pour les hommes.
– Comment te croire alors que tu me cachais ça ?!
– Je peux te montrer la lettre qu'elle a laissée en partant...
– Qu'est-ce que ça prouverait ? Si ça se trouve, elle avait découvert le pot aux roses... Tu me dégoûtes.
Tetsu regretta avoir prononcé ces mots en voyant le visage attristé de son père. Il était allé trop loin... Cependant, c'était dur à accepter. Le plus difficile, au fond, ce n'était pas que son père soit gay, mais qu'il l'ait soigneusement caché toutes ses années. Tetsu se sentait amer, car il s'était toujours cru proche de son père. Par ailleurs, bien qu'il n'ait rien contre les homosexuels, il avait du mal à accepter que son père en fut un.
– Je suis désolé, répéta simplement son père.
– Moi aussi... mais je vais m'habituer à l'idée.
En voyant le visage de son père s'éclairer, Tetsu sut qu'il avait trouvé les bons mots.
– Je ferais attention à bien vider l'historique du navigateur internet.
– J'imagine que tu avais juste oublié cette fois.
Son père se racla la gorge, embarrassé.
– En effet.
– Je suis rentré !
Son père était là. Il était de retour plus tôt que d'habitude et Tetsu ne put s'empêcher de le regretter. Il ne se sentait pas prêt à affronter son père, pas maintenant. L'image du mec embroché par un autre était encore trop fraîche dans son esprit. Néanmoins, Tetsu alla dans l'entrée pour l'accueillir. Ce dernier avait déposé sa mallette, retiré sa veste et ses chaussures et était en train de déserrer sa cravate. Tetsu décida de se jeter témérairement à l'eau.
– Pa', je peux savoir pourquoi tu consultes des sites porno pour homo ?
Lui qui s'attendait à ce que son père démente le fait, eut la mauvaise surprise de le voir rougir comme un gamin pris la main dans le sac.
– C'est pas vrai ! s'exclama Tetsu, horrifié par cet aveu muet.
– Je suis désolé.
– Tu es gay ?
– Oui. Je suis désolé. J'aurais préféré que tu l'apprennes autrement, mais... c'est vrai.
– Depuis quand ? C'est à cause de ça que maman est partie en réalité ?
– Je suis gay depuis longtemps. Ceci dit, je ne t'ai jamais menti, ta mère nous a quittés parce qu'elle était tombée amoureuse d'un autre homme, pas parce qu'elle soupçonnait ma préférence pour les hommes.
– Comment te croire alors que tu me cachais ça ?!
– Je peux te montrer la lettre qu'elle a laissée en partant...
– Qu'est-ce que ça prouverait ? Si ça se trouve, elle avait découvert le pot aux roses... Tu me dégoûtes.
Tetsu regretta avoir prononcé ces mots en voyant le visage attristé de son père. Il était allé trop loin... Cependant, c'était dur à accepter. Le plus difficile, au fond, ce n'était pas que son père soit gay, mais qu'il l'ait soigneusement caché toutes ses années. Tetsu se sentait amer, car il s'était toujours cru proche de son père. Par ailleurs, bien qu'il n'ait rien contre les homosexuels, il avait du mal à accepter que son père en fut un.
– Je suis désolé, répéta simplement son père.
– Moi aussi... mais je vais m'habituer à l'idée.
En voyant le visage de son père s'éclairer, Tetsu sut qu'il avait trouvé les bons mots.
– Je ferais attention à bien vider l'historique du navigateur internet.
– J'imagine que tu avais juste oublié cette fois.
Son père se racla la gorge, embarrassé.
– En effet.
Après ça, Tetsu opta pour la politique de l'autruche et ne fit plus allusion aux préférences sexuelles de son père. Ce dernier n'en reparla pas non plus et c'est pourquoi, quand il remit le sujet sur le tapis un soir au dîner, près de six mois plus tard, Tetsu fut plus que surpris.
– Je voudrais te présenter mon... comment dire... petit ami.
Tetsu laissa tomber le beignet de morue qu'il tenait entre ses baguettes et resta bouche bée pendant une bonne minute.
– Cela t'ennuie ?
Devant l'air triste de son père, Tetsu s'efforça de remettre de l'ordre dans ses idées.
– Non, non. Tu le connais depuis quand ?
– Quatre mois et trois semaines.
Tetsu grimaça. Ce n'était peut-être pas parce que son père avait fait plus attention qu'il n'avait plus trouvé de sites porno gays dans l'historique du navigateur internet de l'ordinateur.
– Je voudrais te présenter mon... comment dire... petit ami.
Tetsu laissa tomber le beignet de morue qu'il tenait entre ses baguettes et resta bouche bée pendant une bonne minute.
– Cela t'ennuie ?
Devant l'air triste de son père, Tetsu s'efforça de remettre de l'ordre dans ses idées.
– Non, non. Tu le connais depuis quand ?
– Quatre mois et trois semaines.
Tetsu grimaça. Ce n'était peut-être pas parce que son père avait fait plus attention qu'il n'avait plus trouvé de sites porno gays dans l'historique du navigateur internet de l'ordinateur.
Le jour de la rencontre avec le petit ami de son père arriva bien trop vite au goût de Tetsu. Toutefois, il n'y avait pas moyen de s'y soustraire sans peiner son père, aussi, il le suivit bravement dans l'entrée de la maison pour accueillir leur invité.
Cependant, les mots de bienvenue restèrent bloqués dans la gorge de Tetsu quand il vit le petit ami de son père. Il avait imaginé un homme d'âge mûr au crâne dégarni, pas un jeune homme de son âge qu'il connaissait de vue et dont les dents blanches étaient dignes d'une publicité pour dentifrice. Hakuba avait quelques cours en commun avec lui à l'université. Les filles le surnommaient « la gravure de mode » et pouffaient quand elles le voyaient. Qu'est-ce qu'un type de son âge doté d'un tel physique pouvait bien faire avec son père ? Tetsu trouvait que son père était cool, mais il ne fallait pas se leurrer, c'était un homme de quarante-et-un ans somme toute assez banal. Taille moyenne, traits anguleux, cheveux grisonnants... Certes, il était pas mal conservé, mais c'était tout.
Pendant que Tetsu songeait à tout ça, son père avait fait s'asseoir la « gravure de mode » dans le salon et lui avait servi un verre. L'air heureux de son père faisait plaisir à voir et en même temps, Tetsu se sentait gêné de lui découvrir un tel visage.
– Ah ! Tetsu, où étais-tu passé ? Hakuba vient de me dire qu'il t'avait déjà croisé à l'université. Je savais déjà que vous étiez dans la même, mais je ne m'étais pas douté que vous aviez des cours en commun.
Tetsu esquissa un sourire qui se transforma en grimace. Cela n'avait pas l'air de déranger plus que ça son père de sortir avec quelqu'un qui devait avoir le même âge que son fils.
– Comment vous êtes vous rencontrés ? demanda-t-il d'une voix étranglée.
Son père parut embarrassé.
– Ce n'est pas très intéressant, répondit-il en détournant le regard.
Hakuba eut un large sourire plein de sous-entendus et Tetsu trouva qu'à la réflexion, il était préférable de ne pas avoir de détails, ce qui ne l'empêchait de continuer à se demander ce que monsieur « la gravure de mode » trouvait à son père. Il craignait que son père ne soit en train de se faire avoir d'une manière ou d'une autre.
L'occasion d'interroger Hakuba sur la question se présenta quelques minutes plus tard quand son père partit vérifier où en était la cuisson du repas dans la cuisine.
– Tu as un truc pour les vieux ? attaqua Tetsu.
– Il faut croire. Mais c'est surtout que Yoshio est spécial.
Tetsu qui avait l'habitude d'appeler son père « papa » fut gêné par cet emploi du prénom de ce dernier sans autre forme de politesse dans la bouche d'un jeune homme de son âge. Il fronça les sourcils.
– Vous avez près de vingt ans de différence d'âge. C'est énorme, souligna-t-il.
– Dix-sept pour être exact. J'ai trois ans de plus que toi.
Tetsu eut un geste de la main désinvolte, signifiant ainsi que cela ne changeait rien et poursuivit son interrogatoire.
– Tu fais quoi en dehors de l'université ?
– Je travaille pour payer mes études.
Il avait besoin d'argent, tout commençait à s'expliquer...
– Quoi, comme boulot ?
– Barman. Yoshio est adorable quand il a trop bu.
Un détail que Tetsu se serait passé d'apprendre.
– Tu tiens vraiment à mon père ? demanda-t-il avec brusquerie.
– Est-si difficile à croire ? répliqua Habuka.
Tetsu aurait bien continué à l'interroger, mais le retour de son père l'en empêcha.
Durant le reste de la soirée, Tetsu les observa avec attention, vaguement dégoûté par moment de voir son père se comporter comme un adolescent énamouré. Enfin Hakuba repartit après les avoir remerciés pour le dîner.
– Alors ? demanda son père avec un soupçon d'inquiétude dans la voix..
– Alors, tu aurais pu me prévenir qu'il était dans mes âges, répondit Tetsu sans cacher son agacement.
– J'avais peur de ta réaction. J'ai pensé que le plus simple était que tu fasses sa connaissance.
– Ce n'était pas une bonne idée, clairement pas. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi tu tenais tant que ça à me le présenter.
– Parce que vous comptez beaucoup pour moi tous les deux et que j'aimerais qu'Hakuba vienne habiter ici le mois prochain. Son bail se termine et son loyer grève son budget...
– T'es en train de te faire avoir dans les grandes largeurs, coupa Tetsu. Il en veut à ton fric, c'est évident, ajouta-t-il avec véhémence.
– Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
Tetsu leva les yeux au ciel.
– Il est beau, jeune et galère pour payer ses études. Quoi de mieux qu'une bonne poire pour l'entretenir ?
Le visage de son père se ferma comme une huître, mais Tetsu continua, enfonçant le clou. Il était résolu à faire descendre son père de son petit nuage rose. Il le fallait, pour son bien. Son père écouta sa diatribe jusqu'au bout avant de contre-attaquer :
– Je ne dis pas que tu as tort de penser ça, mais je me demande pourquoi tu me prends pour un idiot. J'ai beau aimer Hakuba, je ne suis pas aveugle. Je suis au courant que j'ai quarante-et-un ans et lui vingt-quatre, qu'il est séduisant et moi, assez peu remarquable, mais par contre, je ne suis pas particulièrement riche, or, il ne fait aucun doute qu'avec sa gueule d'ange, il pourrait se trouver mieux que moi et facilement. J'ai envie de vivre avec lui sans attendre parce que je l'aime et que je suis assez âgé pour savoir que la vie passe vite. Ceci dit, je peux comprendre que cela ne te plaise pas et si tu veux déménager, je suis prêt à te payer le loyer d'un appartement.
Tetsu réalisa alors qu'en voulant protéger son père d'une éventuelle déception future, il lui avait fait plus mal qu'autre chose.
– Désolé... commença-t-il.
– Non, c'est de ma faute. Tout ça est trop soudain pour toi, c'est normal. Cela ne fait pas si longtemps que ça que tu sais que je suis gay. N'en parlons plus pour le moment.
Là-dessus, son père, l'air las, monta à l'étage.
Cependant, les mots de bienvenue restèrent bloqués dans la gorge de Tetsu quand il vit le petit ami de son père. Il avait imaginé un homme d'âge mûr au crâne dégarni, pas un jeune homme de son âge qu'il connaissait de vue et dont les dents blanches étaient dignes d'une publicité pour dentifrice. Hakuba avait quelques cours en commun avec lui à l'université. Les filles le surnommaient « la gravure de mode » et pouffaient quand elles le voyaient. Qu'est-ce qu'un type de son âge doté d'un tel physique pouvait bien faire avec son père ? Tetsu trouvait que son père était cool, mais il ne fallait pas se leurrer, c'était un homme de quarante-et-un ans somme toute assez banal. Taille moyenne, traits anguleux, cheveux grisonnants... Certes, il était pas mal conservé, mais c'était tout.
Pendant que Tetsu songeait à tout ça, son père avait fait s'asseoir la « gravure de mode » dans le salon et lui avait servi un verre. L'air heureux de son père faisait plaisir à voir et en même temps, Tetsu se sentait gêné de lui découvrir un tel visage.
– Ah ! Tetsu, où étais-tu passé ? Hakuba vient de me dire qu'il t'avait déjà croisé à l'université. Je savais déjà que vous étiez dans la même, mais je ne m'étais pas douté que vous aviez des cours en commun.
Tetsu esquissa un sourire qui se transforma en grimace. Cela n'avait pas l'air de déranger plus que ça son père de sortir avec quelqu'un qui devait avoir le même âge que son fils.
– Comment vous êtes vous rencontrés ? demanda-t-il d'une voix étranglée.
Son père parut embarrassé.
– Ce n'est pas très intéressant, répondit-il en détournant le regard.
Hakuba eut un large sourire plein de sous-entendus et Tetsu trouva qu'à la réflexion, il était préférable de ne pas avoir de détails, ce qui ne l'empêchait de continuer à se demander ce que monsieur « la gravure de mode » trouvait à son père. Il craignait que son père ne soit en train de se faire avoir d'une manière ou d'une autre.
L'occasion d'interroger Hakuba sur la question se présenta quelques minutes plus tard quand son père partit vérifier où en était la cuisson du repas dans la cuisine.
– Tu as un truc pour les vieux ? attaqua Tetsu.
– Il faut croire. Mais c'est surtout que Yoshio est spécial.
Tetsu qui avait l'habitude d'appeler son père « papa » fut gêné par cet emploi du prénom de ce dernier sans autre forme de politesse dans la bouche d'un jeune homme de son âge. Il fronça les sourcils.
– Vous avez près de vingt ans de différence d'âge. C'est énorme, souligna-t-il.
– Dix-sept pour être exact. J'ai trois ans de plus que toi.
Tetsu eut un geste de la main désinvolte, signifiant ainsi que cela ne changeait rien et poursuivit son interrogatoire.
– Tu fais quoi en dehors de l'université ?
– Je travaille pour payer mes études.
Il avait besoin d'argent, tout commençait à s'expliquer...
– Quoi, comme boulot ?
– Barman. Yoshio est adorable quand il a trop bu.
Un détail que Tetsu se serait passé d'apprendre.
– Tu tiens vraiment à mon père ? demanda-t-il avec brusquerie.
– Est-si difficile à croire ? répliqua Habuka.
Tetsu aurait bien continué à l'interroger, mais le retour de son père l'en empêcha.
Durant le reste de la soirée, Tetsu les observa avec attention, vaguement dégoûté par moment de voir son père se comporter comme un adolescent énamouré. Enfin Hakuba repartit après les avoir remerciés pour le dîner.
– Alors ? demanda son père avec un soupçon d'inquiétude dans la voix..
– Alors, tu aurais pu me prévenir qu'il était dans mes âges, répondit Tetsu sans cacher son agacement.
– J'avais peur de ta réaction. J'ai pensé que le plus simple était que tu fasses sa connaissance.
– Ce n'était pas une bonne idée, clairement pas. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi tu tenais tant que ça à me le présenter.
– Parce que vous comptez beaucoup pour moi tous les deux et que j'aimerais qu'Hakuba vienne habiter ici le mois prochain. Son bail se termine et son loyer grève son budget...
– T'es en train de te faire avoir dans les grandes largeurs, coupa Tetsu. Il en veut à ton fric, c'est évident, ajouta-t-il avec véhémence.
– Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
Tetsu leva les yeux au ciel.
– Il est beau, jeune et galère pour payer ses études. Quoi de mieux qu'une bonne poire pour l'entretenir ?
Le visage de son père se ferma comme une huître, mais Tetsu continua, enfonçant le clou. Il était résolu à faire descendre son père de son petit nuage rose. Il le fallait, pour son bien. Son père écouta sa diatribe jusqu'au bout avant de contre-attaquer :
– Je ne dis pas que tu as tort de penser ça, mais je me demande pourquoi tu me prends pour un idiot. J'ai beau aimer Hakuba, je ne suis pas aveugle. Je suis au courant que j'ai quarante-et-un ans et lui vingt-quatre, qu'il est séduisant et moi, assez peu remarquable, mais par contre, je ne suis pas particulièrement riche, or, il ne fait aucun doute qu'avec sa gueule d'ange, il pourrait se trouver mieux que moi et facilement. J'ai envie de vivre avec lui sans attendre parce que je l'aime et que je suis assez âgé pour savoir que la vie passe vite. Ceci dit, je peux comprendre que cela ne te plaise pas et si tu veux déménager, je suis prêt à te payer le loyer d'un appartement.
Tetsu réalisa alors qu'en voulant protéger son père d'une éventuelle déception future, il lui avait fait plus mal qu'autre chose.
– Désolé... commença-t-il.
– Non, c'est de ma faute. Tout ça est trop soudain pour toi, c'est normal. Cela ne fait pas si longtemps que ça que tu sais que je suis gay. N'en parlons plus pour le moment.
Là-dessus, son père, l'air las, monta à l'étage.
Dès le lendemain, à la fac, Tetsu partit en quête de Hakuba. Il voulait savoir s'il avait vraiment eu tort de mettre en garde son père. Or, le seul moyen de vérifier, était d'interroger la « gravure de mode » plus en détails sur ses intentions.
Tetsu parvint à le coincer à la fin d'un cours qu'ils avaient en commun.
– Tu es au courant que mon père veut que tu viennes habiter à la maison ?
– Ah, il t'en a déjà parlé ? répondit Hakuba sans paraître plus surpris que ça.
– Je peux savoir pourquoi tu veux vivre avec mon père et moi ?
– Oh, toi, je n'y tiens pas, mais tu fais parti du lot.
– Et en ce qui concerne mon père ? insista Tetsu comme Hakuba ne disait rien de plus.
– J'ai hâte. Cela me plaît l'idée de pouvoir l'embrasser et le caresser tous les jours.
Tetsu s'étrangla à moitié. Il revoyait les images du site porno gay.
– Mais qu'est-ce que tu trouves à mon père ? Avec ta tête, tu peux avoir qui tu veux...
– Je veux Yoshio. Je n'ai pas envie d'être avec des gens qui ne sont intéressés que par mon aspect extérieur. Je ne suis pas un accessoire qu'on montre et dont on se vante.
– Et qu'est-ce qui te fait penser que mon père n'est pas comme ça ?
Hakuba eut un sourire resplendissant et se mit à raconter à un Tetsu moitié dégoûté, moitié fas-ciné comment il avait rencontré son père.
– Yoshio était déjà soul quand il a débarqué dans le bar où je travaille. Il m'a dit qu'il n'avait jamais vu un barman avec quatre yeux et deux nez et a raconté tout un tas de trucs sans queue ni tête avant de s'endormir sur le comptoir. A l'heure de la fermeture, mon patron m'a chargé de m'occuper de lui. Seulement, il me plaisait, alors plutôt que de le mettre dans un taxi, je l'ai ramené chez moi et je lui ai fait des trucs que tu n'as sûrement pas envie d'entendre. Ceci dit, ne va pas t'imaginer que je l'ai forcé à faire quoi que ce soit, il avait beau être à moitié dans les vapes, il s'accrochait à moi, ne voulant surtout pas que je m'arrête. Je peux te dire qu'au petit matin, il a halluciné en me voyant. Il croyait avoir fait un rêve érotique. Il était si charmant à regretter d'avoir été trop dans les brumes de l'alcool pour bien se souvenir. Il ne s'attendait à rien de plus. Il a même pris la peine de me remercier de l'avoir enlacé, expliquant que les jeunes hommes qu'il rencontrait, s'attendaient à avoir la position de dominé avec des hommes de son âge et que résultat, il se retrouvait toujours dans la position du dominant.
– Dominé, dominant ?
– Autrement dit, celui qui se fait enculer et celui qui encule, répliqua crûment Habuka.
Tetsu changea vite de sujet.
– Pourquoi avait-il tant bu ?
– Parce qu'il s'était fait méchamment rembarré par un type de son âge en essayant de le draguer.
– T'es vraiment sérieux pour mon père ?
– Oui, je suis mordu. Je l'aime.
Tetsuya soupira. Hakuba semblait sincère. Il faudrait qu'il s'y fasse. Son père était gay, la « gravure de mode » aussi et ils formaient un couple qui allait vivre sous le même toit que lui. Il le supporterait quelques temps et puis il déménagerait. Il y songeait déjà depuis un moment. Rumi lui en parlait depuis longtemps, mais lui, il n'avait jusque là pas eu envie de quitter sa maison d'enfance et de laisser son père seul. Cependant, s'il l'empêchait de mener sa vie, c'était autre chose. Maintenant, le temps d'organiser son départ et de ne pas donner l'impression à son père qu'il le rejetait lui et son compagnon, il accepterait la cohabitation pour une durée limitée.
– Je suppose que je n'ai plus rien à objecter puisque vous êtes amoureux l'un de l'autre.
– Mon emménagement d'ici un mois ne te posera pas de problème, alors ?
Tetsu haussa les épaules.
– Je ferai avec. Je ne compte pas vivre cent quatre vingt ans avec mon père et toi.
– J'espère bien, répondit Hakuba en le gratifiant d'un beau sourire.
En retour, Tetsu grimaça. Habuka devait déjà imaginer tous les trucs sexuels qu'il pourrait faire avec son père après son départ de la maison.
Tetsu parvint à le coincer à la fin d'un cours qu'ils avaient en commun.
– Tu es au courant que mon père veut que tu viennes habiter à la maison ?
– Ah, il t'en a déjà parlé ? répondit Hakuba sans paraître plus surpris que ça.
– Je peux savoir pourquoi tu veux vivre avec mon père et moi ?
– Oh, toi, je n'y tiens pas, mais tu fais parti du lot.
– Et en ce qui concerne mon père ? insista Tetsu comme Hakuba ne disait rien de plus.
– J'ai hâte. Cela me plaît l'idée de pouvoir l'embrasser et le caresser tous les jours.
Tetsu s'étrangla à moitié. Il revoyait les images du site porno gay.
– Mais qu'est-ce que tu trouves à mon père ? Avec ta tête, tu peux avoir qui tu veux...
– Je veux Yoshio. Je n'ai pas envie d'être avec des gens qui ne sont intéressés que par mon aspect extérieur. Je ne suis pas un accessoire qu'on montre et dont on se vante.
– Et qu'est-ce qui te fait penser que mon père n'est pas comme ça ?
Hakuba eut un sourire resplendissant et se mit à raconter à un Tetsu moitié dégoûté, moitié fas-ciné comment il avait rencontré son père.
– Yoshio était déjà soul quand il a débarqué dans le bar où je travaille. Il m'a dit qu'il n'avait jamais vu un barman avec quatre yeux et deux nez et a raconté tout un tas de trucs sans queue ni tête avant de s'endormir sur le comptoir. A l'heure de la fermeture, mon patron m'a chargé de m'occuper de lui. Seulement, il me plaisait, alors plutôt que de le mettre dans un taxi, je l'ai ramené chez moi et je lui ai fait des trucs que tu n'as sûrement pas envie d'entendre. Ceci dit, ne va pas t'imaginer que je l'ai forcé à faire quoi que ce soit, il avait beau être à moitié dans les vapes, il s'accrochait à moi, ne voulant surtout pas que je m'arrête. Je peux te dire qu'au petit matin, il a halluciné en me voyant. Il croyait avoir fait un rêve érotique. Il était si charmant à regretter d'avoir été trop dans les brumes de l'alcool pour bien se souvenir. Il ne s'attendait à rien de plus. Il a même pris la peine de me remercier de l'avoir enlacé, expliquant que les jeunes hommes qu'il rencontrait, s'attendaient à avoir la position de dominé avec des hommes de son âge et que résultat, il se retrouvait toujours dans la position du dominant.
– Dominé, dominant ?
– Autrement dit, celui qui se fait enculer et celui qui encule, répliqua crûment Habuka.
Tetsu changea vite de sujet.
– Pourquoi avait-il tant bu ?
– Parce qu'il s'était fait méchamment rembarré par un type de son âge en essayant de le draguer.
– T'es vraiment sérieux pour mon père ?
– Oui, je suis mordu. Je l'aime.
Tetsuya soupira. Hakuba semblait sincère. Il faudrait qu'il s'y fasse. Son père était gay, la « gravure de mode » aussi et ils formaient un couple qui allait vivre sous le même toit que lui. Il le supporterait quelques temps et puis il déménagerait. Il y songeait déjà depuis un moment. Rumi lui en parlait depuis longtemps, mais lui, il n'avait jusque là pas eu envie de quitter sa maison d'enfance et de laisser son père seul. Cependant, s'il l'empêchait de mener sa vie, c'était autre chose. Maintenant, le temps d'organiser son départ et de ne pas donner l'impression à son père qu'il le rejetait lui et son compagnon, il accepterait la cohabitation pour une durée limitée.
– Je suppose que je n'ai plus rien à objecter puisque vous êtes amoureux l'un de l'autre.
– Mon emménagement d'ici un mois ne te posera pas de problème, alors ?
Tetsu haussa les épaules.
– Je ferai avec. Je ne compte pas vivre cent quatre vingt ans avec mon père et toi.
– J'espère bien, répondit Hakuba en le gratifiant d'un beau sourire.
En retour, Tetsu grimaça. Habuka devait déjà imaginer tous les trucs sexuels qu'il pourrait faire avec son père après son départ de la maison.
FIN