mardi 5 juillet 2011

Lykandré - 30

– Tu veux qu'on aille faire un tour ? proposa Blacky. Il y a un parc à quelques kilomètres d'ici et tu pourras t'y dégourdir les pattes, ajouta-t-il.
En entendant cela, les oreilles de Lykandré se redressèrent sur sa tête et il tira joyeusement la langue.
– Je vois que tu es motivé, alors allons-y. Par contre, nous ne pourrons pas y rester plus de quelques heures. Je dois me lever tôt demain. Note aussi que nous ne devons pas être vus. Alors tâche de te montrer discret.
Lykandré ne laissa pas ces informations gâcher sa joie et il quitta l'appartement le cœur en fête. Dans la rue, Blacky n'arrêta pas de lui parler, lui indiquant les nom des bâtiments devant lesquels ils passaient, lui expliquant que les garous ne se métamorphosaient pas quand la lune n'était plus qu'un mince croissant dans le ciel et qu'ils étaient au plus près de leur animalité les soirs de pleine lune. Cependant, une fois qu'ils furent arrivés au parc, il se tut comme si la voix de la nature était plus forte que son besoin humain de bavarder. Lykandré en fut ravi. Les deux loups firent une course, se grisant de vitesse, puis chassèrent de malheureux rongeurs qui regrettèrent d'avoir crus être tranquilles dans la quiétude de la nuit. Puis, trop vite à au goût de Lykandré, Blacky voulut quitter le parc. Lykandré rechigna. Il n'avait pas envie de retourner s'enfermer entre quatre murs. Néanmoins, il finit par céder, prenant conscience que le parc n'était qu'un substitut de nature. Les grilles qui l'entouraient, les lampadaires qui diffusaient une lumière jaunâtre, les bancs métalliques, les poubelles, les allées bien dessinées et l'herbe tondue de près montraient que les créatures à deux pattes étaient passées par là.
A leur retour, Lykandré refusa de se coucher dans le lit, préférant rester devant la fenêtre par laquelle ils avaient réintégré l'appartement.
– Fais comme tu veux, soupira Blacky en gagnant la chambre.
Lykandré n'avait pas encore sommeil. Il arpenta sans bruit le salon, tournant autour des meubles. Finalement, alors qu'il hésitait à ressortir dehors, il changea de forme. Il étouffa quelques gémissements de douleur et renonça à quitter l'appartement. Avec mélancolie, il s'allongea sur la moquette devant la fenêtre. Là, il frissonna. Sans son pelage, l'air nocturne était frais. Il s'éloigna, se roulant en boule derrière l'un des deux fauteuils en cuir noir du salon, mais ne parvint pas à avoir vraiment plus chaud. Il se redressa et se rendit à la porte de la pièce où dormait Blacky. Comme elle était entrouverte, il la poussa de la tête et rejoignit silencieusement le grand loup noir. Blacky n'avait pas tiré la couette sur lui et Lykandré n'osa pas y toucher de peur de le réveiller. Comme la veille, il se rapprocha du loup pour bénéficier de sa chaleur. Dans son sommeil, Blacky murmura alors  « Koro » et se colla plus étroitement à l'homme loup.

3 commentaires:

origine1975 a dit…

Ah ! Trop bien. Pauvre Blacky. Où est Koro ?

Ne désespère pas mon petit Lykandré, je suis sure qu'un jour tu retrouveras ta liberté. ^^

Bonne continuation.

Jeckyll a dit…

Nyaaa!!! mais comment fais-tu pour nous tenir en haleine comme ça ^___^

Merci pour cet épisode, Lykandré et Bryan feraient un beau couple mais avec l'ombre de Koro qui plane on ne sait pas ce qui va se passer lol

Profitons un max de l'histoire avant que tu partes en vacances qui sont largement bien méritées vu le travail que tu fournie pour nous captiver ^^

Vivement la suite :]

Epice a dit…

Ils font de la peine tous les deux… ça va être dur la cohabitation, mais ils vont y arriver.

La transformation des garous est-elle douloureuse dans ton histoire ? Tu ne la mentionne pas vraiment, comparée à celle de Lykandré

Bon alors cette île, elle n’est pas répertoriée sur google earth, ni sur google map ? lol. Encore un coup de malchance que l’auteure va appeler « destin » pour justifier son sadisme envers Lykan. C’est bien, j’aime ce genre de « sadisme » qui ne dit pas son nom !