lundi 11 octobre 2021

L'embarras du choix - 2

— Un ciné, samedi, ça te va ? demanda Valentin.
Est-ce que cela constituait un bon premier rendez-vous ? Ils ne pourraient pas se parler durant la séance. Mais bon, Valentin semblait plus expérimenté que lui en relation amoureuse, chose qui était aussi rassurante qu’inquiétante.
Adam ne pensait pas que tâtonner à deux soit vraiment formidable, mais si Valentin était un Don Juan, du genre à accumuler les conquêtes, Adam n’était pas certain non plus de vouloir en faire partie.
— Alors ? insista Valentin. Tu mets toujours aussi longtemps à te décider pour tout ?
— N’est-ce pas normal de peser le pour et le contre ? riposta Adam, tout en rougissant d’embarras.
Impossible de nier qu’il était un indécis de première catégorie. Il aimait prendre en compte toutes les conséquences et possibilités qu’impliquaient ces choix, ce qui n’était pas sans parfois agacer son entourage, il fallait bien le dire.
— Quand il s’agit de vie ou de mort, je ne dis pas, autrement, il me semble inutile de trop se prendre la tête, répondit Valentin.
Ce n’était pas faux et pourtant, c’était plus fort qu’Adam.
— C’est d’accord, pour le cinéma, déclara-t-il.
Valentin s’empressa de régler les détails du rendez-vous : échange de numéro de mobiles, lieu et horaire.
— Pour cette fois, c’est moi qui choisi le film, conclut-il.
Ce qui sous-entendait que cette première sortie donnerait lieu à une seconde. Adam ne se rappelait pas avoir accepté cela. Il ne voulait pas non plus risquer que le film ne lui plaise pas.
— Je déteste les films d’horreur, précisa-t-il.
— Moi, j’adore avoir peur, dit Valentin.
Adam fut parcouru d’un frisson. Les rares qu’il s’était retrouvé à en voir le faisaient toujours cauchemarder.
— L’action, c’est cool aussi, continua Valentin.
Ce genre-là convenait aussi à Adam. Il opina avec ferveur.
La cloche marquant la fin de la pause de midi sonna et ils durent se rendre en cours.
Mis à part que Valentin s’installa à côté de lui, la suite de la journée fut routinière à l’extrême. Cependant, au moment de quitter, Valentin lui murmura :
— A demain, mon chéri.
Adam s’immobilisa sur le trottoir, regardant Valentin s’éloigner d’un pas tranquille.
Il avait encore peine à croire qu’il avait désormais un petit ami, un qui s’était en quelque sorte imposé à lui.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est pas toujours un mal les contraires.
Tant qu'il ne décide pas seul pour les choses importantes et qu'il ne s'énerve pas à cause de son indécision c'est bon.
Peut-être qu'il fait seulement semblant d'avoir de l'expérience.

Merci pour cet épisode.

Illyshbl a dit…

C'est vrai que les contraires sont souvent complémentaires... :)

En attendant, pour mieux refleter mon héros indécis (et le propos de l'histoire), j'ai légèrement modifié le titre.

Et c'est ainsi que de "Possibilités" à "Au choix", nous sommes arrivés à "L'embarras du choix".